Fiche métier : Témoignage de Sully SEFIL, artiste et créateur de mode

Devenir artiste ou créateur de mode, beaucoup en rêvent mais les places sont chères. C'est toutefois possible comme nous le prouve Sully Sefil qui nous raconte son parcours. Avis aux amateurs de musique qui souhaiterai transformer leur passion en métier !

Fiche métier : Témoignage de Sully SEFIL, artiste et créateur de mode

    A l'occasion du Salon Music Expo les 1 et 2 octobre à la porte de Versailles, nous sommes allé interviewer Sully SEFIL, artiste et créateur de mode, pour nous raconter son parcours dans le domaine de la musique.

    Avis aux amateurs de musique qui souhaiterai transformer leur passion en métier !

    Sully Séfil s'est fait connaître en 2001 avec "J'voulais" qui lui permet de sortir son premier album "Sullysefilistic". Il crée ensuite une marque de vêtement "Royal wear", puis une seconde en 2008 "Dumpe Fresh". Il revient en 2010, avec un nouveau titre "On ne vit qu'une fois".

    Qu'est ce qui t'a donné envie de t'orienter dans ce secteur et de devenir créateur de mode ?

    "Je me suis lancé dans la musique, et l’art d’une façon plus générale, d’une façon naturelle. Influencé par des artistes tels que Mickael Jackson, j’ai apprécié le lien entre la musique et l’image, qui me faisait rêver.

    A l’époque, le Hip Hop était une danse venue d’ailleurs avec de nouveaux codes vestimentaires. Des films comme « Beat Street » montraient comment la danse était liée à l’image avec par exemple la marque Puma, très représentée dans ce film, et le nom des personnages inscrits sur leurs ceintures.

    Pour moi, il est impossible de dissocier l’image, la mode, la danse et la musique.

    J’ai commencé dans ce secteur avec le graffiti et le tag, qui représentent l’amour des lettres dans une quête de « la lettre ultime ». J’y ai appris à aimer l’esthétisme d’un mot et fait mes premiers pas dans la peinture.

    Dès le départ, j’ai réalisé des T-Shirts avec des pochoirs. Par exemple, à l’époque, la marque Fila n’était pas distribuée en France. Je réalisais donc mes propres T-Shirts Fila.

    Ma passion pour la mode est donc née à ce moment là, et j’ai pu défiler pour Yohji Yamamoto vers l’âge de 18 ans."

    As-tu suivi une formation particulière ? Si oui, où ça ? Peux-nous nous décrire ton parcours ?

    "Ma formation s’est faite à l’école de la rue, où nait la mode et le mouvement. Pour moi, c’est la meilleure école pour le côté artistique. Car tu ne peux pas tout y apprendre, notamment pour le business, des écoles académiques sont importantes.

    Mais on apprend énormément dans la rue, parfois l’essentiel. Le Hip Hop, c’est l’art de la débrouille, sans argent, sans instrument, on s’adapte et on sample. On peut faire de grande choses à partir de rien.

    Après avoir été en 3e BEP Communication et comptabilité, je suis parti à l'armée, puis je suis rentré dans «le game de la vie». D'abord en tant que danseur dans le groupe TKS, The Kriminal Starz, qui fut le premier groupe parisien où tous les arts étaient regroupés : danse, graff, DJs, MCs…

    J’y suis devenu rappeur, puis beatmaker où j’ai pu créer des titres pour des artistes tels que Suprem NTM (That’s my people) ou Lady Laistee (Et si).

    Ensuite, j’ai créé ma marque de vêtements, Royal Wear, qui fut la première marque d’un artiste français dans le hip hop. Une belle aventure, Royal Wear représenta plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, se déclina en vêtements, bagagerie, jusqu’au parfum Royal Flavor récompensé aux Flacons D’Or en 2005.

    En tant qu'artiste, j'ai sorti un single «J'voulais», vendu à plus de 450 000 exemplaires, puis mon album «Sullysefilistic».

    Suite à la disparition de Royal Wear, à cause de désaccords entre associés, j’ai créé la marque Dumpe Fresh, puis récemment, la marque Rock The Street, qui me correspond pleinement : le croisement entre plusieurs univers mêlant l’énergie du rock et l’arrogance du hip hop."

    Est-ce difficile de réussir dans ce milieu ? Quels conseils donnerais-tu à des étudiants qui veulent se lancer dans ce domaine ?

    "Quand on fait ce qu’on aime, ce n’est jamais difficile mais c’est sur, avec la conjoncture actuelle, ce n’est pas facile. Se battre pour sa liberté, ce n’est pas gratuit, c’est difficile, mais le combat en vaut la peine.

    Pour les étudiants dans ces branches là, je leur conseille d’observer la rue car elle parle. Il faut savoir s’en inspirer. Il faut être bien entouré et rester vigilant. Ne pas se faire d’illusions mais continuer de rêver, car dans ce monde, tout est possible – le meilleur comme le pire."

    Quels sont les principales qualités requises pour devenir créateur de mode et se démarquer ?

    "Pour moi, il faut savoir être patient, ouvert, à l’écoute, observateur pour pressentir la tendance qui plane dans la rue, et comprendre le style et la mode actuelle. Il faut être riche d’idées, ne pas avoir peur de travailler dur, être passionné et ne pas compter ses heures.

    On peut se démarquer en étant original, même si ce n'est pas forcément dit «commercial». On apporte alors quelque chose de différent, on le développe, et on continue jusqu'à ce que les gens comprennent et apprécient."

    Interview réalisée par Nicolas Cailloux

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