Fonction publique : des formations pour accéder et évoluer dans les collectivités territoriales

Les collectivités territoriales en quête de nouveaux profils. Nombre de formations facilitent les passerelles entre privé et public, particulièrement à un niveau régional.

Fonction publique : des formations pour accéder et évoluer dans les collectivités territoriales

    Contrairement à une idée reçue, les «collectivités territoriales » ne recrute pas que des fonctionnaires. Elle est même souvent obligée de regarder ailleurs pour trouver certaines compétences rares.

    Elle reçoit entre 3 000 et 4 000 CV par an

    . Ce qui tombe plutôt bien, car Béatrice Blouin a régulièrement des postes à pourvoir. « Nous avons des besoins fréquents sur des types d’emplois très variés, explique la directrice des ressources humaines de la ville d’Angers (Maine-et-Loire). Cela va du jardinier ou de l’auxiliaire de puériculture à des profils de cadres sur des fonctions financières, en passant par des adjoints administratifs et des techniciens… »

    En même temps, elle reconnaît aisément que certains profils sont plus faciles à trouver que d’autres. « Nous recrutons beaucoup de statutaires, c’est-à-dire des profils qui ont passé les concours, mais pas seulement. On peut aussi recourir à des recrutements directs. »

    Des formations adaptées

    « Les collectivités territoriales sont un monde que nous connaissons, sourit Eric Lepêcheur. Nous avons des collaborateurs qui travaillent dans les hôpitaux, dans les mairies, dans les lycée et dans les collèges… Mais nous avons encore énormément de postes à pourvoir. »

    Président de Restau’Co, un réseau de restauration collective, il a récemment beaucoup milité pour la création d’un diplôme de cuisinier de collectivité. « On a besoin de 16 000 cuisiniers. Or le lycée hôtelier forme des candidats qui vont s’orienter vers la gastronomie et pas suffisamment vers la restauration collective. Il reste encore plein de débouchés intéressants méconnus ou pas suffisamment valorisés. »

    Si le passage des concours n’est plus un préalable obligatoire, nombre de formations facilitent les passerelles entre privé et public.

    Et ce, quel que soit le profil du candidat. « À chaque fois que j’ai créé un cursus, j’ai eu plus de 500 candidats et cette demande ne fait que croître avec les années », témoigne Tony Lourenço, directeur du cabinet Territoires RH. Chasseur de têtes et formateur, il propose depuis 14 ans des cursus spécialisés en finances, achats publics ou encore en direction des services techniques. « Aujourd’hui, par exemple, on a de plus en plus besoin de cadres capables de raisonner en termes de performances publiques.

    Pour favoriser la mobilité privé-publique, j’ai développé des cursus qui forment à ces sujets

    et permettent d’acquérir une meilleure légitimité en entretien. »

    236 métiers différents recensés dans la fonction publique territoriale...

    A charge ensuite pour les recrutés de gérer leur carrière. « Je cite souvent le parcours d'un professeur de musique que j'avais embauché à mes côtés aux ressources humaines et qui est devenu depuis DRH dans plusieurs collectivités », commente Jean-François Lemmet, ancien directeur général adjoint au Conseil général des Hauts-de-Seine, aujourd'hui consultant en ressources humaines auprès de collectivités territoriales. « Un jeune qui débute aujourd'hui dans la fonction publique ou un moins jeune qui y évolue n'a pas forcément envie de passer toute sa vie dans le même poste. On trouve 236 métiers différents recensés dans la fonction publique territoriale, dont beaucoup accessibles par des formations et des passerelles internes. »

    Pour Tony Lourenço, l'argument est porteur. « La possibilité d'avoir des fonctions et une carrière bien plus variées que dans le privé est motivante. A 25 ans vous pouvez être DRH d'une collectivité de 1 000 salariés et, deux ans plus tard DGA ou DGS de la même structure ou d'une autre à proximité immédiate de votre territoire… »

    Collectivités territoriales : « Des postes qui gagnent à être connus »

    Gabrielt DOUBLET

    , Premier vice-président d'Annemasse Agglo (Haute-Savoie)

    Sur le papier, sa collectivité fait rêver. Sur une carte, surtout. « On est entre le lac et les montagnes », rappelle volontiers Gabriel Doublet. Maire de Saint-Cergues (Haute-Savoie), il est aussi premier vice-président d'Annemasse Agglo, un ensemble urbain de douze communes à la frontière suisse. « Les candidats viennent aussi, attirés par le cadre de vie. Et faute d'avoir une université à proprement parler sur le territoire, on a aussi beaucoup de jeunes qui partent faire leurs études ailleurs et qui, à un moment, veulent revenir. »

    Mais malheureusement, le projet n'est pas toujours facile. Les offres d'emploi ne manquent pourtant pas. « Notre agglomération a la particularité d'être transfrontalière, à proximité immédiate de Genève dans une région très dynamique », poursuit Gabriel Doublet. Le secteur des transports, notamment, recrute des techniciens et des ingénieurs. « Nous travaillons sur de beaux projets. Nous venons de terminer un BHNS (bus à haut niveau de service), nous avons un tramway en projet et un RER transfrontalier en construction.» Malgré tout, la collectivité se heurte à certaines difficultés. «Le coût de la vie est très cher et nous avons des difficultés en termes de logements. Nous essayons depuis plusieurs années d'obtenir de meilleures indemnisations pour ces postes de dépense, comme ce qui existe à Paris ou sur la Côte d'Azur, mais pour l'instant en vain.»

    Autre difficulté : la concurrence avec la Suisse. « La proximité de Genève est une vraie chance mais aussi une difficulté, car la Suisse aspire beaucoup de talents. Nous avons souvent du mal à recruter des techniciens en matière d'assainissement et dans le domaine informatique. Les profils de médecins et d'infirmiers sont aussi en tension.» Malgré tout, l'élu reste optimiste. «Beaucoup de candidats ne savent pas encore qu'ils peuvent postuler sans être fonctionnaires et nous avons beaucoup de postes et de projets qui gagnent à être connus. C'est un endroit où les choses bougent. Dans cette période un peu sinistre au niveau national et européen, il y a plein de choses passionnantes à faire...»

    Dossier Réalisé Par Céline Chaudeau

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