Bac, Fac, BTS, la triche aux examens explose !

Triche à tous les étages. Les examens 2011 ont donné lieu à une série de fraudes étalées au grand jour. Certains candidats sont prêts à tout afin de décrocher leur diplôme. La france est elle un pays de tricheur ?

Bac, Fac, BTS, la triche aux examens explose !

    S’il était diffusé ces jours-ci, le film des « Sous-doués » ne ferait sans doute pas rire. Révélée avec fracas par la très visible fuite sur Internet du sujet de maths du bac S (filière fleuron d’un examen monument), la triche aux examens prend en cette fin d’année scolaire et universitaire les allures d’un raz de marée. Les étudiants en BTS négociation de région parisienne en ont fait doublement les frais, empêchés, pour certains, d’accéder aux salles où ils venaient replancher sur une épreuve passée le 11 mai et annulée pour cause de fraude massive.

    Une tendance impossible à chiffrer

    Depuis la révélation d’une fuite au bac S, pas un jour sans de nouveaux soupçons, relayés par des candidats qui ont vu des fuites circuler par SMS avant les épreuves dans d’autres filières. A la fac, où 70% des étudiants avouent avoir un jour triché, certains osent même falsifier leurs notes.

    Une tendance impossible à évaluer, puisque personne ne peut, ou ne veut , en donner la mesure, ne serait-ce qu'avec le nombre de ceux qui se font pincer chaque année, dont on admet, aussi bien en fac qu'à l'Education nationale, qu'il n'est, en proportion, pas bien grand. D'autant que les tricheurs ne sont finalement pas franchement punis. Si « la triche a toujours existé » comme le soupirent professeurs et chefs d'établissement, elle semble faire un bond avec la généralisation de l'Internet, des portables et des MP3. « Plus facile que l'antique petit papier glissé dans le capuchon de stylo », commente un chef d'établissement.

    Comment endiguer cette tendance de triche aux examens ?

    En modifiant la nature des épreuves, pour autoriser « tous types de documents », Internet compris, et demander « plus de réflexion aux candidats », comme le suggère le monde éducatif ? Luc Chatel, qui avait pris les devants en enjoignant à ses troupes une vigilance accrue face aux smartphones fin mai, promet pour la fin juillet des mesures pour rendre au bac sa sécurité perdue. A l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse annonce vouloir interdire tout smartphone en salle d’examen. Sur le papier, ils le sont déjà…

    Infatigable critique des travers de la société française, François de Closets explique comment la fraude est un comportement social que nous tolérons tous :

    La France un pays de tricheur ?

    "Indéniablement, nous adoptons un comportement plus méditerranéen que nordique. En France, nous ne sommes ni suédois ni allemands, et la triche et la fraude bénéficient d’une grande indulgence. On considère que ça fait partie de la débrouille. On le sait, il faut en tenir compte et prendre les mesures nécessaires. C’est pour cela que les contrôles ne me choquent pas. Si vous obtenez des prestations sociales parce que vous êtes malade ou sans emploi, la contrepartie est qu’il peut exister un contrôle. Je suis contribuable, je sais que ma feuille d’impôt peut être vérifiée, cela fait partie de la règle du jeu, ce n’est pas une stigmatisation.

    On fraude au bac, sur son CV, pour obtenir des allocations…

    La triche augmente-t-elle ?

    On est surtout en ce moment dans la tempête médiatique. Mais il existe un phénomène intéressant chez nous. C’est que la fraude ne touche pas que les plus pauvres, tout le monde s’y adonne. Mais quand ce sont des riches, qui s’arrangent pour ne pas payer du tout d’impôt sur le revenu, ou presque, on parle d’optimisation fiscale! Je crois surtout qu’en France, nous sommes soumis à une tentation permanente : puisqu’on laisse les autres payer moins d’impôts, pourquoi moi, je ne tricherais pas un peu sur mon arrêt maladie. Il faut lutter contre la triche, mais à tous les niveaux.

    Propos recueillis pas Michel Valentin

    Extraits d'articles issus de l'édition du Parisien / Aujourd'hui en France du 28 juin 2011 dispo en kiosque ce jour

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