Gossip, l'appli qui fait peur aux profs... et aux élèves !

Tout savoir sur cette nouvelle application mobile "Gossip" très controversée. Le ministère de l’Education a mis en garde contre cette application que les étudiants utilisent pour faire circuler rumeurs et médisances.

L’application Gossip, « c’est simple, gratuit, simultané : c’est l’interface idéale pour faire mal », juge Clément, un lycéen amiénois. (PhotoPQR/« Ouest-France »/Thomas Bregardis.)
L’application Gossip, « c’est simple, gratuit, simultané : c’est l’interface idéale pour faire mal », juge Clément, un lycéen amiénois. (PhotoPQR/« Ouest-France »/Thomas Bregardis.)

    Le ministère de l’Education a mis hier en garde contre cette application que les ados utilisent pour faire circuler rumeurs et médisances. Des lycéens réclament son interdiction.

    Comme souvent, les adultes sont tombés de l’armoire. Une fois n’est pas coutume, beaucoup d’étudiants aussi. « Gossip ? Jamais entendu parler ! » Du coup, tout le monde s’est rué sur son smartphone, hier, pour découvrir l’application sulfureuse qui a incité le ministère de l’Education nationale à exiger des rectorats la plus grande vigilance.

    Classée deuxième « recherche du moment » sur l’AppStore (Apple), Gossip reste téléchargeable mais a laissé les curieux sur leur faim : elle est désormais hors service

    , le temps, assure un message, de « mettre en place un système de modération plus élaboré ». En clair, de revoir cette application dont le but est ouvertement malsain : faire circuler anonymement des médisances sur des personnes identifiées (nommées et parfois même filmées) auprès de leur réseau d’amis.

    Une appli qui encourage le harcèlement

    « Gossip » signifie potins en anglais. Et, si peu d’ados le savent, tous ont déjà regardé un épisode de la série TV « Gossip Girl »

    , dont les six saisons relatent la vie de la jeunesse dorée des écoles privées new-yorkaises bouleversée par les ragots d’une blogueuse anonyme. Aux Etats-Unis, une application baptisée « Secret » a permis pendant presque deux ans aux fans de la série de s’essayer à ce petit jeu au sein de leur cercle d’amis. Accusée d’encourager le harcèlement, « Secret » a été fermée en avril… un mois après qu’une certaine Cindy Mouly lance une application du même genre en France, gratuite et interdite aux moins de 16 ans. Gossip a vu le jour en mars et décollé en mai. Et Cindy Mouly, dépassée par la polémique, est aujourd’hui injoignable.

    Comment ça marche ?

    S'inscrire, c'est autoriser Gossip à accéder à tous vos contacts, dans le téléphone ou sur votre compte Facebook. Ensuite, chaque fois qu'une main anonyme coche une personne figurant dans vos contacts pour médire à son propos, le « post » (en 140 signes) ou la « preuve » (photo/vidéo compromettante) apparaît pendant dix secondes sur votre écran. La vacherie est la règle, même si tous les envois se terminent par « xoxo, sans rancune ». C'est comme ça que Clément, en terminale ES au lycée Providence à Amiens (Somme), a commencé à voir apparaître « Untel est gay » ou « Machine couche avec tout le monde » sur les portables de ses copains. « Pour éviter que des trucs circulent dans ton dos, tu finis par télécharger l'appli aussi », explique ce bon élève, un peu écœuré par le principe. « Les rumeurs défilent et concernent forcément des gens que tu connais, mais l'auteur du commérage, lui, reste anonyme. C'est simple, gratuit, simultané : c'est l'interface idéale pour faire mal. »

    L'appli Gossip a-t-elle déjà fait des dégâts ?

    La photo d’une jeune fille avachie assortie du commentaire « Truc s’est mise minable samedi » et qui fait le tour du lycée, ça laisse des traces. Mais la plupart des médisances se réfèrent à la vie sexuelle des cibles, ce qui est encore plus sensible. Ces derniers temps, Gossip aurait enregistré 10 000 téléchargements par jour. Pour autant, l’association e-Enfance, habituellement vite alertée lorsqu’un jeu idiot sur Internet fait des victimes, n’a pas reçu un seul coup de fil. « Il n’y a pas eu de drame, mais ça aurait pu », estime Ulysse Dablemont, porte-parole du syndicat lycéen Fidl, qui a réclamé hier l’interdiction de cette appli. « Partout où quelqu’un la télécharge, ça contamine son établissement en deux jours. C’est parti d’un collège privé catholique de Strasbourg (Bas-Rhin), où tout le monde s’est retrouvé ciblé par des rumeurs. Puis l’ambiance est devenue parano au lycée Jacques-Prévert, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)… Si on laisse faire, tous les établissements seront sur Gossip à la rentrée. »

    L’application Gossip temporairement suspendu, sa conceptrice risque gros

    L’application Gossip temporairement suspendu... par BFMTV

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