Des laboratoires de Grandes Ecoles à la pointe de la recherche

Réputées pour leurs formations, les grandes écoles sont aussi actives en matière de recherche et d’innovation. Dans leurs laboratoires s’inventent des services, technologies ou produits utilisés demain par le grand public.

Des laboratoires de Grandes Ecoles à la pointe de la recherche

    Réputées pour leurs formations, les grandes écoles sont aussi actives en matière de recherche et d’innovation. Dans leurs laboratoires s’inventent des services, technologies ou produits utilisés demain par le grand public.

    Ces dernières années, les grandes écoles ont fortement développé leurs capacités de recherche, synonymes de formations d’excellence à l’échelle internationale.

    Elles recrutent des enseignants-chercheurs de premier plan, qui publient dans les meilleures revues mondiales et font avancer la connaissance.

    C’est peu connu, mais ils préparent aussi notre futur en mettant au point des services, produits ou technologies innovants.

    Consommer moins d’électricité grâce aux compteurs intelligents

    Télécom ParisTech

    participe avec MINES ParisTech à Grid Teams, un projet de recherche qui a pour objet d’encourager les usagers à moins consommer d’électricité grâce à des compteurs intelligents et des services en ligne.

    Une expérimentation est menée depuis 2011 à Cannes (Alpes- Maritimes). La société Grid Pocket, hébergée par l’incubateur de Télécom ParisTech, fournit la solution logicielle d’aide à la maîtrise énergétique.

    «Les compteurs intelligents permettent aux particuliers d’accéder à leurs données depuis leur téléphone portable ou ordinateur,"

    explique son président Philip Gluszak.

    "Avec nos services en ligne, ils consultent le détail de leur consommation, la comparent à celle des autres usagers, leurs gestes permettant de consommer moins sont valorisés.»

    Le point innovant de ce projet pilote est l’analyse des usages et leviers de l’incitation à économiser l’énergie par le sociologue de Télécom ParisTech Alexandre Delanoë.

    «L’un des principaux freins au développement des smart grid (réseaux de distribution de l’électricité intelligents) est leur acceptabilité par les consommateurs. Par l’analyse des usages, nous faisons des préconisations sur la solution logicielle répondant le mieux à leurs pratiques.»

    Les compteurs du projet sont semblables à ceux qui seront prochainement déployés en France et les industriels s’intéressent déjà au logiciel de Grid Pocket.

    Des aliments contre l’obésité

    Camille Michon se penche, elle, sur un autre grand défi actuel et futur : la lutte contre le surpoids, voire l'obésité. Directrice de l'unité mixte de recherche ingénierie procédés aliments, AgroParisTech, Inra, Cnam, elle travaille à développer de façon raisonnée des produits voués à provoquer une sensation de satiété.

    « Car malgré l’exploration de la piste des régimes et aliments hypocaloriques, diminuant notamment l’apport en gras et en sucre, l’évolution vers une société obésigène ne s’est pas inversée»

    , constate-t-elle.

    Face à la difficulté de certaines personnes à maîtriser leur consommation alimentaire, la chercheuse s’intéresse à une autre piste : fournir des aliments qui retardent le retour de la sensation de faim (satiétogènes).

    Son équipe a pour objectif de «comprendre comment fabriquer le produit enrichi en ingrédients au pouvoir satiétogène comme les protéines ou les fibres».

    Ces recherches sont complétées par celles de nutritionnistes qui souhaitent caractériser l'effet de ces produits sur l'état de faim des consommateurs et sur la réponse hormonale qui indique la satiété au cerveau. «Nous travaillons sur l'organisation des différents ingrédients et sur leur devenir au cours de la digestion.» Certains de ces produits nouvelle génération devraient se retrouver dans les rayons des supermarchés.

    TROIS QUESTIONS À...

    Comment avez-vous été amenée à travailler dans un laboratoire ?

    A l'EIGSI (Ecole d'ingénieurs généralistes de La Rochelle), chaque élève réalise une mission en laboratoire pour faire le lien entre notre formation d'ingénieur et la recherche et l'innovation.

    J’ai choisi le laboratoire L3E où j’ai collaboré au projet AMARE confié par l’association Modulowatt, sur un dispositif de recharge automatisée pour véhicules électriques.

    En quoi consiste ce projet ?

    Aujourd’hui, une voiture électrique se recharge sur une borne ou une prise, individuellement.

    Le projet AMARE vise à permettre de recharger plusieurs véhicules à la fois sur une seule borne.

    Les véhicules garés en file indienne sont reliés les uns aux autres par un attelage à l’arrière et un connecteur à l’avant. Seule la voiture de tête est reliée à la borne.

    Les voitures communiquent entre elles (et avec la borne) par des systèmes intelligents. Une borne pilote avec trois véhicules est expérimentée depuis janvier avenue de New-York à Paris.

    Quelle a été votre contribution ?

    J’ai travaillé sur le bras de connexion articulé qui équipe la borne et se branche automatiquement au premier véhicule.

    Il s’agissait d’explorer ses caractéristiques par simulation, tester différents types de jointures, sa solidité, etc.

    J’ai également travaillé sur des simulations visant à déterminer le meilleur emplacement des voitures pour permettre de les relier entre elles et à la borne.

    C’est extrêmement gratifiant de travailler sur un projet réel et utile. C’est aussi l’occasion d’apprentissages inédits, complémentaires à ceux des cours.

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    Article paru dans le Parisien Economie du lundi 26 mars 2012

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