Ici, les étudiants apprennent à fabriquer les médicaments du futur

Les élèves du IMT (Institut des métiers et des technologies des industries pharmaceutiques et cosmétiques), spécialisé dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques, sont des précurseurs très recherchés

Ici, les étudiants apprennent à fabriquer les médicaments du futur

    Ils concoctent les remèdes de demain. Les élèves de l’institut des métiers et des technologies (IMT), spécialisé dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques, inauguré officiellement début février à Evry sur le site du Genopole — le plus grand site de France dédié aux biotechnologies — sont des précurseurs très recherchés. « Avec l’IMT, nous réunissons désormais sur un même site des médecins, des chercheurs, des entreprises et l’élément clé de tout cela, la formation », explique Pierre Tambourin, le directeur général du Genopole, partenaire de l’opération. Et ces compétences attirent de plus en plus l’attention de l’industrie pharmaceutique.

    Car jusqu'à aujourd'hui, les géants du secteur restaient essentiellement tournés vers les médicaments élaborés grâce à la chimie de synthèse, comme le paracétamol. Mais ils peinent à innover en suivant ce mode de fabrication et se tournent vers les biomédicaments fabriqués, eux, à partir d'éléments vivants. Le premier d'entre eux à être mis sur le marché a été, par exemple, l'insuline, utilisée dans le traitement du diabète, en 1982. L'IMT, suivant cette tendance, a spécialisé son site d'Evry dans la bioproduction, permettant de fabriquer des substances qu'aucun chimiste n'est capable de reproduire.

    « C’est un secteur en pleine évolution. Nous devons nous adapter en tant que formateurs », assure Patrick Hibon de Frohen, directeur général du groupe IMT

    , fondé en 1980 par le professeur Philippe Maupas, inventeur du vaccin contre l’hépatite B. Le site d’Evry reproduit en miniature une usine pharmaceutique. Les élèves, placés en conditions réelles de travail, apprennent à multiplier les cellules, les purifier pour récupérer le produit recherché, par exemple un anticorps, avant de les conditionner, sous la forme d’un gel, d’une solution injectable…

    « Leur cursus achevé, nos élèves sont aptes à utiliser tout le matériel employé par l’industrie pharmaceutique »

    , avance Yacine, l’un des quatre formateurs de l’IMT d’Evry. Et leur profil, allant du niveau bac à bac + 3, plaît énormément aux géants du secteur, qui envoient également leurs propres équipes pour se reconvertir à la bioproduction.

    Le taux d’embauche des anciens élèves des différents sites IMT de France frôle d’ailleurs les 100 %

    . « Cette formation est une nécessité pour la science mais aussi, avec un taux de chômage des jeunes allant jusqu’à 40 % dans nos quartiers, pour l’emploi », avance Francis Chouat, le maire d’Evry (PS).

    TEMOIGNAGE

    « Les entreprises sont demandeuses »

    Gaëtan Costé, 22 ans, étudiant

    Il ne met pas les mains dans le cambouis, ne porte pas de salopette bleue maculée de tâches noires. Equipé de charlotte et surchaussures, Gaëtan Costé, 22 ans, incarne une nouvelle génération de techniciens de maintenance. « Nous avons des conditions d’habillage très spécifiques », explique le jeune homme, élève depuis juillet à l’institut des métiers et des technologies d’Evry, inauguré officiellement hier, où les élèves apprennent à fabriquer les médicaments de demain, des remèdes mis au point en utilisant des organismes vivants. « Nos conditions de travail sont particulières. Par exemple, nous n’utilisons pas d’huile de synthèse mais de la graisse animale. Les répercussions sont moins graves en cas de fuite », raconte Gaétan.

    Originaire de Rouen (Seine-Maritime), il a été orienté vers cette formation après un BTS électrotechnique. Il étudie à Evry en alternance avec son travail à l'usine d'Aspen, un géant de l'industrie pharmaceutique, située à deux pas de chez lui, à Notre-Dame-de-Bondeville. « J'adore mon métier, surtout les démarches pour résoudre des problèmes. Il n'y a quasiment jamais la même panne », confie Gaëtan, qui est aujourd'hui quasiment certain de trouver un emploi à la fin de sa formation d'un an. « Les entreprises du secteur sont demandeuses », assure-t-il.

    Les clés

    - 1 M€ d’équipements de pointe ont été mis à disposition de l’Institut des métiers et des technologies (IMT) d’Evry par leur partenaire Genopole.

    - 750 m² de plateau technique reproduisent le fonctionnement d’une usine pharmaceutique.

    - 100 élèves en formation ou en reconversion peuvent être accueillis chaque année à l’IMT d’Evry.

    - 98 % des élèves passés par les centres de l’IMT décrochent un CDI au bout de six mois.

    Julien Heyligen

    Article du Parisien du 5 février 2015

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