Ils préparent le bac à la tombée de la nuit

Une dizaine de jeunes qui ont connu l'échec scolaire ou un parcours difficile peuvent préparer un bac STG en cours du soir.

Ils préparent le bac à la tombée de la nuit

    LYCEE PRIVE CHARLES-DE-FOUCAULT (XVIIIe), HIER. Une dizaine de jeunes qui ont connu l'échec scolaire ou un parcours difficile peuvent préparer un bac STG en cours du soir.

    ILS ONT un micro-ondes au fond de la salle de classe pour réchauffer leur dîner. Une bouilloire et des sachets de thé en cas de fatigue. Et une seconde chance qu'ils ne veulent pas manquer. Depuis début septembre, une dizaine d'élèves ont rejoint le lycée privé Charles-de-Foucault (XVIIIe) pour préparer leur bac grâce à de nouveaux cours du soir? ou plutôt d'après-midi. Tous les jours de 13 h 30 à 21 h 25, la dizaine d'élèves bûchent pour décrocher leur bac STG (sciences et technologie de la gestion). Seuls deux autres lycées offrent cette possibilité dans la capitale.

    « Nous voulons donner une chance à des jeunes qui ne peuvent plus intégrer le système scolaire dit normal, explique Hélène Richard, la responsable de cette formation qui coûte à chaque élève 620 ? par mois. Ils suivent le programme en entier et sont accompagnés humainement. Ce ne sont pas des cours par correspondance. »

    Il est presque 19 heures. Derrière les vitres, les passants emmitouflés rentrent chez eux. Jennifer, Cynthia et Gabriel se plongent dans leurs livres de mercatique (marketing) au chapitre « Comportement du consommateur. » « J'ai déjà loupé mon bac deux fois, confie Jennifer, 20 ans, vendeuse dans un magasin de vêtements. Je voulais juste retourner au bled, arrêter les études? mais mon père m'a un peu forcée. Maintenant, je réalise que j'ai de la chance. Ici, on est encadré, accompagné. Je vais avoir mon bac ! »

    Assise un rang derrière, Maleïne acquiesce. Après de graves problèmes familiaux, la jeune fille de 21 ans a arrêté ses études sans diplôme. « Le bac n'est peut-être pas un aboutissement. Mais, sans lui, on ne peut pas faire grand-chose. Et, à part ici, difficile d'avoir l'opportunité de le repasser. » « Même si c'est parfois difficile de rester assis huit heures d'affilée, sourit Gabriel, qui sort d'une formation de menuiserie chez les compagnons du Tour de France. Mais, avec le bac, j'aurai de nouvelles opportunités. Comme celle d'ouvrir une entreprise. »

    Il est presque 20 heures. C'est le moment de la pause micro-ondes et de renouer avec le comportement du consommateur.

    Violette Lazard

    Article paru dans Le Parisien le 12 Novembre 2009

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