L'alternance : le choix gagnant !

Revalorisée par de nombreuses réformes, l’alternance ne se résume plus uniquement aux diplômes de CAP ou de BEP. Aujourd’hui, de nombreux étudiants préparent un diplôme en alternance dans le supérieur

L'alternance : le choix gagnant !

    Aujourd’hui, de nombreux étudiants préparent un diplôme en alternance dans le supérieur. Expérience professionnelle, statut salarié, rémunération… la formule présente de nombreux avantages. Et toutes les filières de l’enseignement supérieur développent aujourd’hui ce mode de formation, synonyme d’une insertion rapide sur le marché de l’emploi.

    Un étudiant sur six en alternance dans l’enseignement supérieur en 2020

    : voici l’objectif fixé par le ministère de l’Enseignement supérieur, soit près de 400 000 alternants espérés. L’accès aux formations de l’enseignement supérieur concerne aujourd’hui 29% des nouveaux contrats, et sur 430 000 apprentis en France, environ 160 000 ont choisi de suivre leur études supérieures en alternance, de bac+2 à bac+5 (Étude du ministère de l’Éducation nationale sur l’état de l’enseignement supérieur et de la recherche en 2011).

    Pourquoi un tel succès ?

    Associant études théoriques et parcours en entreprise, l’alternance est la formule idéale pour acquérir rapidement des compétences professionnelles. Le jeune en formation alterne des périodes en école et en entreprise, à des rythmes très variables : deux jours de cours et trois jours sur le terrain, une semaine sur deux, etc.

    Lors de ses missions, il applique les connaissances apprises à l'école afin d'acquérir un savoir-faire et des compétences comportementales. La gratuité des études est un autre critère intéressant. Le financement des formations en alternance repose en effet sur les entreprises et les régions, qui prennent en charge le coût du cursus pour le jeune, tout en lui reversant un salaire…

    Un excellent moyen pour financer ses études ! « L'ouverture sociale est une des raisons qui a poussé l'EI Cesi à ouvrir ses parcours d'ingénieur à l'alternance », explique Jean-Louis Allard, directeur de l'école d'ingénieurs du Cesi, qui accueille plus de 2 600 jeunes en apprentissage dans ses formations. « Nous voulons offrir à tous les jeunes la possibilité d'accéder à des études d'ingénieur. C'est un moyen de lutter contre les discriminations et les inégalités. Et aujourd'hui plus de 60 % de nos diplômés ne sont pas issus d'une catégorie sociale supérieure. » Le critère financier ne doit cependant pas être la principale motivation pour intégrer un cursus en alternance. En effet, il est inutile de s'engager dans cette voie sans avoir au préalable défini un solide projet professionnel.

    L’entreprise, le nerf de la guerre

    Outre l’inscription dans un établissement de formation, trouver une entreprise d’accueil est l’une des étapes essentielles d’un parcours en alternance. Selon Jérôme Lacoeuilhe, directeur adjoint de l’IUT Sénart Fontainebleau où 25 % des étudiants sont en apprentissage, les recruteurs sont demandeurs de profils alternants.

    Mais il peut être compliqué de chercher son entreprise sans accompagnement.

    « L’initiative est plus forte que pour trouver un stage, explique le directeur adjoint de l’IUT. Car pour une entreprise, prendre un jeune en alternance est un investissement. L’apprenti se voit confier des missions et des responsabilités. Et il a des droits et des devoirs comme n’importe quel autre salarié.

    Savoir convaincre un recruteur est essentiel.

    » En matière de recherche, aucune règle ne prédomine : certains alternants trouvent une entreprise d’accueil en deux semaines, d’autres passent plusieurs mois avant de décrocher un entretien. « C’est pourquoi les établissements proposent des ateliers de préparation. À l’IUT, nous organisons des réunions d’informations sur les démarches à effectuer. Et nous mettons en relation les entreprises avec des profils intéressants. Un dispositif qui fonctionne : cette année, tous nos jeunes ont trouvé une entreprise, malgré un contexte économique tendu », se réjouit Jérôme Lacoeuilhe.

    Dans l'alternance, les exigences sont énormes, car les candidats préparent le même diplôme que les étudiants traditionnels, avec autant d'heures de cours. Du coup, les pédagogies sont adaptées. « Pas de cours magistraux, mais des études de cas et des travaux de groupe, où les retours d'expérience des apprentis sont intégrés dans les enseignements, explique Jacques Guilluy, responsable académique du Programme grande école en apprentissage de Skema Business School, où 420 jeunes sont en alternance. De plus, il existe une interaction très forte entre les enseignants et les alternants, qu'on ne considère plus comme des étudiants. » La qualité de la formation est aussi tributaire de la qualité des échanges entre tous les partenaires. Trois acteurs jouent un rôle primordial dans la réussite d'une alternance : le jeune, l'entreprise et l'établissement de formation. Il faut que ces trois partenaires travaillent ensemble à l'élaboration d'un projet intégrateur. « C'est un trio gagnant !, lance le directeur de l'EI-Cesi. Si les motivations sont de bénéficier d'une main-d'œuvre pas chère, de juste financer ses études ou de pallier le manque de stages, l'alternance sera un échec. » L'apprenti doit donc pouvoir compter sur son tuteur de stage (ou maître d'apprentissage), qui est responsable du suivi de sa formation dans l'entreprise, pour progresser et retranscrire ses expériences en compétences. Au final, l'apprentissage s'impose comme une véritable passerelle vers l'emploi. Sur le marché du travail, les recruteurs se montrent très sensibles aux jeunes issus de l'alternance, qui possèdent une expérience valorisée en comparaison des étudiants issus de parcours classiques. L'alternance débouche fréquemment sur une proposition d'embauche au sein de la même structure : selon les écoles, entre 30 % et 50 % des jeunes restent dans leur entreprise d'accueil, parfois pour un CDI. Et sur 83 % des alternants de l'enseignement supérieur qui ont décroché un emploi, 58 % ont signé un CDI pour leur premier job contre 48 % chez les non alternants (Étude de l'Apec sur l'alternance dans l'enseignement supérieur.)

    Émilie Broust

    Cet article est issu du dossier spécial Alternance / Cahier Le Parisien Etudiant du 21 janvier 2013

    Consultez ici le dossier complet "Objectif insertion"

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