L’auditeur interne : un expert bardé de diplômes

Traquer les risques et améliorer les méthodes de travail, telles sont leurs missions. La majorité de ces professionnels sont issus des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs.

L’auditeur interne : un expert bardé de diplômes

    L’audit interne ne connaît pas la crise. Le secteur serait même toujours en période d’embauche : 58% des directions d’audit interne prévoyaient en effet de recruter en 2012, selon une enquête de l’Institut français de l’audit et du contrôle interne (Ifaci), en collaboration avec le cabinet Robert Half. D’après ce dernier, « les entreprises accordent une attention croissante à la maîtrise de leurs activités ».

    En quoi consiste le métier d’auditeur interne?

    Il traque les risques! « L’auditeur interne évalue les dispositifs de contrôle déployés pour réduire les risques, c’est-à-dire l’impact ou la probabilité de survenance d’événements qui peuvent affecter les objectifs d’une entreprise », précise Philippe Mocquard, directeur général de l’Ifaci. Avec un but : améliorer les résultats d’une société.

    Pour cela, l'auditeur interne analyse les pratiques des services (commercial, comptable, informatique, etc.) d'une entreprise, propose des plans d'action pour en optimiser les procédures et l'organisation et s'assure de la mise en œuvre des recommandations. Il peut travailler soit au sein de l'entreprise même, soit dans un cabinet extérieur, qui conseille les sociétés, notamment de taille moyenne, dans des domaines où elles manquent d'expertise.

    Le secteur bancaire est celui où l’on croise le plus d’auditeurs internes

    : les banques sont en effet obligées de contrôler rigoureusement leurs flux financiers. Mais le métier, identifié depuis les années 1940, se rencontre aujourd’hui dans tous les secteurs d’activité. « Longtemps développée dans les seules grandes entreprises, cette fonction s’est peu à peu répandue, reprend Philippe Mocquard. On la retrouve dans un grand nombre d’organisations, de tout secteur d’activité, y compris les plus petites, sous différentes formes. Plus l’entreprise grandit, plus elle éprouve le besoin d’identifier clairement cette fonction indépendante. »

    « Certaines start-up qui commencent à se développer peuvent mettre en place tout de suite une fonction d’audit interne afin d’améliorer leurs performances », ajoute Sophie Lepine-Bachelard, responsable pédagogique du parcours master 2 audit interne et management du risque de l’institut d’administration des entreprises (IAE) de Lyon (Rhône).

    L'audit est une fonction transversale qui exige de nombreuses compétences. « La principale qualité de l'auditeur interne, c'est d'avoir du recul et des capacités d'analyse critique », estime Philippe Mocquart. Pour devenir auditeur interne, mieux vaut être bardé de diplômes, de préférence des grandes écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs, même si certains sont issus des universités. Plus de 85% des auditeurs et des contrôleurs internes interrogés par l'enquête de l'Ifaci ont un niveau bac + 5, voire bac + 7. La filière finances est de loin la plus grande pourvoyeuse d'auditeurs, devant la filière scientifique qui représente néanmoins 20% de ces derniers.

    Les rémunérations du secteur sont attractives.

    Un auditeur interne a gagné, en moyenne en 2012, 50800 € brut, selon l’Ifaci. A 30 ans, un salarié dans l’audit interne peut espérer toucher 43500 € brut par an et 102245 € brut à plus de 55 ans. Mais le salaire ne doit pas être le seul moteur pour faire carrière. Pour être auditeur interne, il faut aimer les chiffres, l’analyse derrière son bureau, mais aussi le terrain et les déplacements!

    La plupart ont un niveau bac + 5, voire bac + 7

    « J’ai bien préparé mes rendez-vous avec les recruteurs »

    Estelle LE BIHANCHAUVIN, 41 ans, directrice de l’audit interne à la Compagnie des Alpes, BoulogneBillancourt (HautsdeSeine)

    Elle peut travailler sur les ressources humaines ou les finances de son entreprise, comme sur les remontées mécaniques ou la gestion des dauphins. A 41 ans, Estelle Le Bihan-Chauvin est directrice de l’audit interne à la Compagnie des Alpes, qui exploite 11 domaines skiables et 15 parcs de loisirs. Diplômée de l’école de management de Strasbourg (Bas-Rhin), elle commence sa carrière en 1994 à Londres, chez Ernst & Young, l’un des Big Four, ces quatre cabinets d’audit d’envergure internationale.

    Formée durant trois ans à l’audit externe, elle décide ensuite de bifurquer. « Dans le commissariat aux comptes, on ne travaille que sur les états financiers d’une société, détaille- t-elle. Or, j’avais envie de toucher à toutes les activités de l’entreprise! »

    En 2005, revenue en France, elle participe à la création de la direction de l’audit interne à la Compagnie des Alpes. Ils sont aujourd’hui trois dans ce service à réfléchir, analyser et émettre des recommandations sur le contrôle interne de l’entreprise et de ses différentes structures, et à rendre compte au PDG et à la gouvernance de la société. Trois salariés qui passent beaucoup de temps à voyager! « L’audit interne n’est pas un travail sédentaire, assure-t-elle. Il faut se déplacer pour aller sur le terrain, à la rencontre des gens afin qu’ils nous expliquent comment ils gèrent leurs activités au quotidien. » Les qualités nécessaires à ce métier? « L’écoute, l’objectivité et la rigueur », indique-t-elle. Après avoir débuté avec une rémunération d’environ 25000 € brut annuel, elle peut aujourd’hui prétendre à un salaire brut annuel compris entre 90000 € et 120000 €.

    Dossier réalisé par Flore Mabilleau

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