Chaque année, le privé draine un peu plus d’élèves. L’enseignement catholique regrette même de laisser quelque 35 000 familles, en liste d’attente, aux portes de ses établissements. Accueillant près de 1,2 million d’élèves (+ 0,68 % entre 2011 et 2012), il peut aussi s’enorgueillir de bons résultats au bac. A l’examen des indicateurs annuels du ministère publiés hier pour le cru 2012, les lycées privés, de toutes confessions, squattent en effet carrément les deux tableaux !
Sur 131 établissements affichant un 100 % de réussite au bac, on dénombre 117 lycées privés aux côtés des incontournables parisiens Louis-Legrand et Henri-IV, publics… Mieux : ils s’arrogent 78 % des places (contre 64 % l’an dernier) dans le tableau des 50 lycées les plus performants de France dans leur capacité à conduire les élèves à l’indispensable sésame.
Une autonomie qui permet d’innover
Plus facile ? « Le privé n’est pas tenu par la carte scolaire, contrairement à un lycée public, qui se doit de limiter les dérogations et faire avec les élèves qui sortent des deux collèges de secteur », constate un proviseur « public » du centre de Lyon. A ceux qui grincent que le privé peut faire bien, sélectionnant les seuls élèves qu’ils présenteront avec succès au bac, la présidente de l’association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), Caroline Saliou, rétorque : « Faux ! Des lycées sélectifs, il y en a quelques-uns, mais ce n’est pas la majorité. »
Plus libres alors ?
Le public n’est pas toujours en reste, quand une équipe de profs, dynamique et soudée, se met en quatre et paie de son temps pour ne lâcher personne en route. « Mais le privé, s’il respecte le programme et le nombre d’heures de cours, est, lui, totalement autonome pour innover », souligne Caroline Saliou. Et de citer un lycée bordelais de plus de 500 élèves qui a brisé les rythmes bien avant qu’ils ne fassent débat, avec des cours de 8 h 30 à 13 h 30 : l’après-midi, c’est soutien, sport ou musique. La recette, « c’est… de ne pas en avoir ! » résume la présidente de l’Apel. « Dans le privé, on s’assure, en accueillant le jeune et sa famille à son arrivée, de connaître chacun. Tout au long de sa scolarité, le travail se fait en coéducation avec les parents. Si difficulté il y a, c’est au cas par cas et toujours ensemble qu’on imagine le soutien le plus adapté à chacun. Les élèves, du coup, se sentent soutenus des deux côtés. »
Claudine Proust
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