Ça rue dans les amphis…
Alors que se profile prochainement l’annonce de la très attendue réforme de l’accès aux études supérieures pour les bacheliers, le syndicat étudiant Unef commence déjà à mobiliser ses troupes.
Objectif manif ! Lundi 23 octobre, l’organisation étudiante a lancé une pétition en ligne sur un site au nom ironique, sélection-université.lol. Elle tente également d’interpeller les jeunes dans les couloirs des universités, qui ne sont pas en congés cette semaine, sur ses inquiétudes quant à l’instauration d’une forme de sélection à la fac.
Pour en finir avec le tirage au sort, seule forme actuellement autorisée par la loi pour départager les candidats trop nombreux à certaines licences, le ministère de l’Enseignement supérieur a lancé à la rentrée une vaste concertation, qui a remis vendredi 20 octobre ses conclusions.
Le rapport, sans trancher le nœud gordien, présente quatre « options » possibles pour le gouvernement, allant du statu quo à un recrutement pur et simple des étudiants par les établissements. Entre les deux, l'option B suggère que les étudiants gardent « un libre accès » aux bancs des amphis, mais qu'ils se voient proposer un parcours aménagé correspondant à leur niveau. Les plus faibles pourraient, par exemple, recevoir la recommandation expresse de suivre des cours supplémentaires, voire une année de remise à niveau.
le syndicat lycéen Fidl sur la même ligne
Si le premier syndicat étudiant, la Fage, étudie cette piste « avec attention », l'Unef y voit de son côté un chiffon rouge. « Le rapport laisse entendre que l'accès libre à l'université est irréaliste : c'est un parti pris qui nous semble inquiétant, explique sa présidente Lilâ le Bas. Pour réformer les universités, nous pensons qu'il faut changer la pédagogie, pas changer les étudiants. »
Les lycéens de la Fidl, sur la même ligne que l’Unef, ont eux aussi déjà déclaré leur hostilité à la réforme à venir. Ils promettent « des mobilisations pour la rentrée ».
Christel Brigaudeau