Grandes écoles : Le boom des formations à l'entrepreneuriat

Spécialisations en création d’entreprise, incubateurs pour porteurs de projet : ces dernières années, les grandes écoles renforcent leurs dispositifs pour l’entrepreneuriat.

En première année, les étudiants de l’EM Lyon créent, en groupe, une entreprise virtuelle.
En première année, les étudiants de l’EM Lyon créent, en groupe, une entreprise virtuelle.

    « Les grandes écoles sont les établissements qui font le plus en matière de formation à l’entrepreneuriat », affirme Francis Bécard, directeur du groupe ESC Troyes et animateur du groupe de travail Entrepreneuriat de la Conférence des grandes écoles. Ce fervent promoteur d’un écosystème favorable à la création d’entreprise vient de réaliser pour la CGE une enquête sur les formations à l’entrepreneuriat

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    Son credo : « Ce qu’il faut à la France, ce sont des PME de croissance. Or, pour passer le cap de la TPE, gérer ces structures et l’export, il faut une formation de haut niveau. Je constate avec plaisir que les formations en entrepreneuriat se développent dans les grandes écoles. Certaines sont impliquées depuis 1977 ! »

    Une sensibilisation dès la première année

    Dans un grand nombre d'écoles, les élèves sont sensibilisés à l'entrepreneuriat en première année et sont souvent appelés à réaliser un projet en groupe. A l'EM Lyon, ils créent une entreprise virtuelle comme le raconte Régis Goujet, professeur entrepreneuriat et PME, responsable de l'incubateur Espoirs. « La stratégie est qu'ils découvrent in situ des choses essentielles pour entreprendre : la débrouillardise, le choix d'une équipe, d'une idée, le montage du projet, être performants ensemble, stimuler sa créativité. »

    Dès ces premiers pas dans le monde entrepreneurial, des personnalités se révèlent, qu’il n’est pas rare de retrouver en parcours de spécialisation. « On identifie ceux qui trouvent des idées, un modèle économique, son marché, confirme Régis Goujet. Notre objectif est de laisser le plus de chance au plus grand nombre de se révéler. »

    Des options de spécialisation

    Dans une seconde étape, les élèves d'EM Lyon passent de « l'autre côté de la barrière » pour un cours d'analyse de projets. Tels des investisseurs, ils évaluent le potentiel de projets réels en incubation. « Cela leur donne une acuité sur la manière de mener ces projets et de trouver des solutions pour les renforcer », explique Régis Goujet. Les options de spécialisation sont fréquentées par des élèves ayant déjà un projet ou l'ambition de se lancer. Elles mêlent cours pratiques par des experts et périodes dédiées au montage du projet.

    L’accompagnement d’un incubateur

    La sélection est de mise pour intégrer un incubateur et bénéficier de conseils et d'un accompagnement pour lancer sa société. « Nous accompagnons ceux qui sont sûrs de leur destin ou ont un projet qui tient la route », précise Régis Goujet. De beaux projets sont ainsi sortis de l'incubateur Espoirs comme Geolid, site de développement de pages Web pour commerçants. L'émulation et l'entraide entre porteurs de projet, Francis Bécard y croit lui aussi. L'incubateur de l'ESC Troyes est transversal, ouvert à des profils divers, « pour permettre de s'appuyer sur les compétences de l'autre ou de monter ensemble des projets ».

    Business angels et pôles labellisés

    Lancer une entreprise demande des fonds. Pour pallier la difficulté de franchir ce premier pas, l'incubateur de Troyes a un club de business angels. Des proches de l'école sont prêts à mettre sur la table le fonds d'amorçage qui rassurera les institutionnels quant à la qualité du projet. Les jeunes pousses ont ainsi le soutien de Fabien Pierlot, diplômé de l'ESC Troyes et créateur de Coyote. Le directeur espère que les Assises de l'entrepreneuriat où il siège lanceront un statut de jeune entrepreneur. « Nous avons aussi créé en septembre un référentiel entrepreneuriat pour l'enseignement supérieur et, en trois ans, 20 pôles entrepreneuriat permettant un effort concerté ont été labellisés. »

    Une réelle prise de conscience

    L’enquête de la Conférence des grandes écoles (CGE), menée auprès des 182 écoles de management et d’ingénieurs membres de la CGE au cours du second semestre 2011, souligne une prise de conscience de la nécessité que les diplômés de haut niveau soient porteurs d’une dimension entrepreneuriale. Quatre-vingt-huit écoles ont répondu, dont 26 de management et 62 d’ingénieurs. Les écoles de management ont été les premières à se positionner entre 1977 et 2006, les écoles d’ingénieurs, entre 1993 et aujourd’hui. Selon la CGE, 97% des structures interrogées se considèrent comme entrepreneuriales, au sens où elles proposent des enseignements en entrepreneuriat et 41% des élèves ayant bénéficié d’un accompagnement de projet entrepreneurial disent souhaiter le poursuivre. Leur envie s’est traduite en incubation de projet dans en moyenne 54% des cas, et 47% en création ou reprise d’entreprise.

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    en partenariat avec Le Journal des Grandes Ecoles

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 4 février 2013

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