Le cahier de doléances des lycéens d’Île-de-France

Durant trois mois, des rencontres-débats entre élèves, élus, et enseignants ont été organisées dans quinze lycées de la région pour établir un cahier de doléances des lycées

Le cahier de doléances des lycéens d’Île-de-France

    « On vous a donné la parole. Gardez-la! »

    Voilà le message que les responsables du conseil régional ont adressé aux lycéens en guise de conclusion (provisoire) à la vaste consultation qui a été lancée dans les établissements d’Île-de-France.

    Durant trois mois, des rencontres-débats entre élèves, élus, et enseignants ont été organisées dans quinze lycées de la région

    (deux par département, représentant les filières générales, technologiques et professionnelles) pour permettre à près de 2000 adolescents d’exprimer leurs souhaits, leurs reproches ou leurs rêves sur le monde scolaire.

    L'opération baptisée Paroles de lycéen-nes s'est achevée vendredi, sous la nef du 104, le nouveau lieu culturel parisien, par une grande réunion où ont été restituées ces heures de débats.

    Ni grand défouloir ni discussion de comptoir, cette rencontre aux airs de talk-show, avec animateur, caméras mobiles et grands écrans, a donné l’occasion à Manon, Mohamed, Edouard… et aux autres de revenir sur leurs préoccupations de futurs adultes.

    Sans langue de bois et avec une impressionnante maturité. Sans surprise, ce sont les questions d’orientation, d’emploi et de passerelles avec le monde du travail qui ont dominé les débats.

    Réseaux d’entreprises.

    « Il faudrait que l’on voie plus de chefs d’entreprise dans les établissements scolaires », attaque une lycéenne de Poissy (78), approuvée par de nombreux adolescents dans la salle.

    Bachotage.

    De nombreux élèves critiquent aussi un monde scolaire conçu comme un lieu de bachotage et non comme un lieu de vie. « Quand les classes sont surchargées, l’enseignement devient industriel », note un élève de 2de du lycée Pasteur de Neuilly (92).

    Discrimination.

    Au fil des débats, un autre thème supplante peu à peu tous les autres : celui des clichés, des préjugés et des discriminations. « On nous dit que l’éducation et les diplômes, c’est la solution pour s’en sortir. On nous demande de bien travailler, ce que je fais. Mais après? » interroge Aminata, du lycée Jacques-Brel de La Courneuve (93). « Quels que soient mes résultats, mon dossier sera toujours celui d’une élève du 9-3 » conclut la jeune femme pessimiste.

    Cinq mesures pour l’avenir

    «Ces paroles de lycéens doivent déboucher sur des mesures concrètes. »

    Henriette Zoughebi, la vice-présidente chargée des politiques éducatives au conseil régional, en est bien consciente : les élèves qui ont activement participé à la grande consultation attendent des réponses. L’élue, qui gère un budget annuel de près d’un milliard d’euros (pour l’entretien des 471 lycées d’Ile-de-France), a donc annoncé le lancement d’un plan en cinq points.

    1. L’accès aux stages devrait être renforcé par la région, qui créerait un réseau d’entreprises citoyennes « pour les élèves ne disposant pas de réseau familial ».

    2. Le conseil régional et l’Etat devraient négocier le renforcement des passerelles entre les filières d’enseignement.

    3. Le combat contre les préjugés sera renforcé grâce à des rencontres entre les lycées très cotés et ceux qui le sont moins.

    4. La « vie lycéenne » intensifiée en dehors du temps scolaire avec de nouveaux dispositifs d’accompagnement pour la création d’associations (ciné-club, prix littéraires…) dans les établissements.

    5. Un groupe de travail ouvert aux lycéens sera mis en place pour vérifier le suivi de ces propositions.

    BENOIT HASSE

    Cet article est extrait du Parisien du 23 mai

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