Le service civique, les jeunes en redemandent...

Engagement : quelque 32 000 jeunes font actuellement leur service civique. Vu le succès, une rallonge budgétaire a été annoncé à l'occasion du 14 juillet : avec pour objectif 100.000 jeunes par an en 2017.

Les jeunes volontaires s’engagent pendant six à douze mois à accomplir une mission d’intérêt général. Ici, avec une femme handicapée sur la plage.
Les jeunes volontaires s’engagent pendant six à douze mois à accomplir une mission d’intérêt général. Ici, avec une femme handicapée sur la plage.

    « Depuis un mois, je m’éclate ! J’accompagne les familles qui veulent se recueillir là où leur ancêtre est mort au combat. Avec les élus des communes voisines, on conçoit aussi des panneaux commémoratifs. » Quand il a décroché son bac pro de technicien du froid, il y a deux ans, Rémy Carvalho, 21 ans, jeune Champenois habitant PontFaverger (Marne), était loin de s’imaginer plongé au cœur du tourbillon de la Grande Guerre.

    Depuis juin, ce jeune, qui était au chômage, prête son énergie 24 heures par semaine à une petite association baptisée Mémoire des Monts de Champagne. Celle-ci s’emploie dans le cadre de la Mission du centenaire 14-18 à collecter photos, témoignages et récits. Rémy, en tant que volontaire du service civique, s’occupe de son site Internet. « J’apprends à me servir de Photoshop, je travaille quotidiennement avec les élus, c’est vraiment passionnant », s’enthousiasme le jeune homme, qui espère valoriser cette expérience quand sa mission s’achèvera dans sept mois. « L’un des deux jeunes que j’ai remplacés a réussi à décrocher un CDI et l’autre à intégrer une grande école de design informatique qu’il convoitait », raconte-t-il.

    Un stage, une formation ou un emploi six mois après

    C’est que le service civique, qui va bénéficier d’un coup de pouce budgétaire dévoilé ce matin, est devenu pour les jeunes un vrai tremplin pour l’emploi. Selon un sondage TNS Sofres, 75 % de ceux qui ont accepté de s’engager pour une mission d’intérêt général ont réussi à décrocher un stage, une formation ou un emploi six mois après. Pourtant, quand le service civique a été créé en mars 2010, ce n’était pas le but. « Il s’agissait avant tout de trouver une relève au service militaire », rappelle François Chérèque, l’ancien patron de la CFDT et successeur de Martin Hirsch à la tête de l’Agence du service civique.

    A l’époque, certains avaient ironisé, parlant d’un service national au rabais, encourageant la précarité de l’emploi. Quatre ans après, pourtant, les jeunes applaudissent et en redemandent. En 2011, ils avaient été 15 000 à s’engager (pour 45 000 candidatures). L’an dernier, 32 000 (pour 64 000 postulants). Ces jours-ci, on était à déjà 30 700 inscriptions sur le site de l’Agence alors qu’il n’y aurait cette année que 35 000 élus. « Le succès est tel qu’on est obligé de refuser deux candidatures sur trois », explique François Chérèque.

    Face à cet engouement, Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de la Jeunesse, annoncera le déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 100 M€.

    « En 2017, ce seront 221 M€ au total qui lui seront consacrés contre 122 millions actuellement », explique-t-on dans son entourage. De son côté, pour atteindre l’objectif présidentiel de 100 000 jeunes d’ici trois ans, François Chérèque souhaite, lui, notamment que leur carte d’engagé au service civique donne droit aux mêmes avantages que la carte d’étudiant (rabais dans les transports, cinéma, activités sportives) ou qu’ils puissent passer leur permis gratuitement dans les bases militaires ou bénéficier de réduction dans les auto-écoles.

    Comment ça marche ?

    Pour être volontaire, il faut avoir entre 16 et 25 ans et posséder la nationalité française, celle d’un état membre de l’Union européenne ou de l’espace économique européen (les 28 plus Islande, Norvège et Liechtenstein), ou bien justifier d’un séjour régulier en France depuis plus d’un an. Aucune autre condition n’est requise ; ni de diplôme ou d’expérience professionnelle. C’est la motivation qui compte.

    Le jeune s’engage durant 6 à 12 mois à accomplir une mission d’intérêt général dans un des neuf domaines reconnus prioritaires pour la nation : culture et loisirs, développement international et action humanitaire, éducation pour tous, environnement, intervention d’urgence en cas de crise, mémoire et citoyenneté, santé, solidarité, sport. Concrètement, il peut effectuer des maraudes pour accompagner les sans-abri, aider dans leurs pratiques sportives des handicapés, sensibiliser les ados sur les conduites à risques…

    L’Etat lui verse une indemnité de 467,34 € net par mois. A celle-ci s’ajoute 106,31 € versés par l’organisme d’accueil, correspondant à la prise en charge des frais d’alimentation ou de transport. Cette indemnité complémentaire peut prendre la forme de titres repas, de remboursement de frais…

    Où postuler ?

    Sur le site de l’Agence du service civique : http://www.service-civique.gouv.fr

    En savoir plus ?

    Le service civique, un engagement étudiant et citoyen ! Témoignage de Coline

    Aline Gérard

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