Rémunération. Les diplômés mieux lotis dans le privé que dans le public

Rémunérations. Une étude de l’Insee rappelle que si la fonction publique traite mieux les peu diplômés, le privé, lui, rétribue davantage les bac + 3 et plus.

Rémunération. Les diplômés mieux lotis dans le privé que dans le public

    Cette scène se reproduit chaque dimanche midi dans nombre de foyers français. En pleines agapes familiales, le ton monte, le beau-frère salarié du privé et la belle-sœur fonctionnaire s’écharpent sur un débat vieux comme le monde : entre l’un et l’autre, qui est le plus à plaindre ?

    Une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) « les Carrières salariales dans le public et le privé » apporte quelques éléments de réponses chiffrées à ce traditionnel match entre le public et le privé. Des données certes parfois un peu anciennes — certaines remontent à 2008 —, mais instructives à plus d’un titre.

    Public contre privé : où gagne-t-on le mieux sa vie ?

    Léger avantage, à en croire l’Insee, aux personnes travaillant dans la fonction publique (Etat, hôpitaux et collectivités territoriales). Et ce, en tenant compte de tous les éléments de rémunération — primes et parts variables comprises —, comme de la diversité des statuts (fonctionnaires, contractuels, contrats aidés, etc.). « Le salaire net mensualisé moyen s’élève à 1 987 € dans la fonction publique contre 1 925 € dans le privé », assure ainsi l’Insee. Gare à la méprise, il ne s’agit ici que d’une moyenne. La réalité est forcément plus complexe.

    Qui traite le mieux les moins qualifiés ?

    « Les hommes salariés les moins diplômés (BEP ou moins, y compris les sans-diplôme) sont mieux rémunérés dans la fonction publique d’Etat que dans le privé ou que dans les autres versants de la fonction publique », estime l’Insee. Une vérité valable quel que soit l’âge, que l’on soit en début ou en fin de carrière.

    L’Etat, mauvaise mère avec les plus diplômés ?

    « Le diplôme paie plus dans les grandes entreprises », tranche en revanche l’Insee. Exemple, en comparant le revenu médian — celui qui coupe en deux la population française, une moitié gagnant moins et l’autre gagnant plus — à celui des trentenaires diplômés. « Les salariés hommes les plus diplômés (au moins bac + 3) qui travaillent dans une entreprise de plus de 100 salariés touchent en moyenne 2 fois le salaire médian — et quand même 1,7 fois le salaire médian s’ils travaillent, cette fois, dans une entreprise comptant moins de 100 salariés », constate l’Insee. Loin, très loin, donc, des pratiques de l’administration. « L’avantage procuré par le diplôme s’accroît avec l’âge et le dynamisme des carrières salariales des plus diplômés est plus marqué dans le secteur privé ainsi que dans la fonction publique hospitalière », signale l’institut.

    Inégalités hommes-femmes : le public fait mieux.

    « Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes sont plus grands dans le privé que dans le public, en particulier pour les plus diplômés », souligne enfin l’Insee, avec de nombreux exemples à l’appui. « Pour les plus diplômés, l’écart dans le privé est d’au moins 26 % », pointent les auteurs de cette étude. Ce qui ne fait pas du secteur public un havre parfaitement égalitaire : les écarts de salaires y atteignent quand même 8 % pour les enseignants et jusqu’à 15 % dans la fonction publique d’Etat.

    Boris Cassel

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