Femmes : les écoles d'ingénieurs séduisent les étudiantes...

Persuadée que les femmes ont tout autant leur place sur ses bancs, et également face au risque de pénurie d’ingénieurs qui se profile, les grandes écoles d'ingénieurs françaises veut séduire les étudiantes.

Johanna, ingénieur chez Thales, développe un cockpit révolutionnaire
Johanna, ingénieur chez Thales, développe un cockpit révolutionnaire

    Persuadée que les femmes ont tout autant leur place sur ses bancs, et également face au risque de pénurie d’ingénieurs qui se profile, les grandes écoles d'ingénieurs françaises veut séduire les étudiantes.

    Un petit 19 % qui, les années fastes, peut grimper à 21 %

    . Tel est le faible pourcentage de femmes élèves à Centrale Paris . Encore moins bien que le 25 % de moyenne dans les écoles d’ingénieurs françaises…

    Persuadée que les femmes ont tout autant leur place sur ses bancs, et également face au risque de pénurie d’ingénieurs qui se profile, la prestigieuse école française veut séduire les étudiantes. Depuis 2007, elle a lancé différentes initiatives « pour sensibiliser les jeunes filles aux carrières scientifiques et surtout les informer sur la diversité des métiers d’ingénieurs »

    « Nous nous sommes rendu compte que le métier d’ingénieur était plus souvent associé à un diplôme qu’à un métier et que le processus d’identification n’était pas évident pour les filles »

    , explique Alexandrine Urbain, responsable de la parité à Centrale. L’école s’est ainsi lancée dans l’organisation de débats entre des lycéennes, des centraliennes et des femmes ingénieurs.

    Un site Internet, Mademoisellefaitcentrale.com, a vu le jour dans la foulée pour qu'« à travers des billets d'humeur, des articles et des témoignages, les jeunes élèves puissent appréhender la vie en grande école, les voies qui y mènent et la diversité des métiers proposés ».

    Enfin, même si les droits d’inscription à Centrale restent modiques (606 € par an), l’école offre des bourses — baptisées Sébastienne-Guyot, du nom d’une des premières centraliennes — à cinq élèves-ingénieurs de 1re année issues des milieux les plus modestes.

    Objectif parité parfaite à l'INSA de Lyon

    Avec près de 32 % de femmes élèves ingénieurs, l'INSA de Lyon établit un record historique, toutes écoles françaises d'ingénieurs confondues (moyenne nationale : 27 %).

    Depuis 2012, l'école, comme l'ensemble du Groupe INSA, sensibilise les filles aux métiers de l'ingénieur avant la fin de la terminale. Membre de l'association « Elles bougent », l'INSA de Lyon intervient auprès des lycées pour expliquer le métier d'ingénieur, pour lequel les femmes sont très appréciées. L'école présente un modèle, unique dans le cercle des écoles françaises d'ingénieur. qui associe aux matières scientifiques des compétences différentes avec une volonté d'excellence, comme musique-études, théâtre-études, sport-études, art-plastique-études et danse-études.

    Une action originale : le marrainage.

    L’INSA de Lyon a créé un système de mentorat pour les jeunes filles du Premier Cycle, qui peuvent bénéficier d’un accompagnement individuel par une ingénieure en activité. « Ce « marrainage » permet à des personnalités féminines occupant des postes importants dans les entreprises d’expliquer aux jeunes filles les métiers de l’ingénieur-e et de casser les images archaïques » précise le directeur de l'école Eric Maurincomme.

    TÉMOIGNAGE D'UNE INGENIEURE

    « Johanna Dominici développe un cockpit révolutionnaire »

    Johanna Dominici, ingénieur chez Thales.

    « J’espère qu’un jour je monterai dans un avion équipé du cockpit sur lequel je travaille actuellement », sourit Johanna Dominici, ingénieur chez Thales, le groupe français spécialisé notamment dans l'

    aéronautique et l’espace

    . Depuis cinq ans, cette jeune femme développe le cockpit du XXI e siècle qui entend bien révolutionner le secteur aérien à l’horizon de 2030. Alors qu’une cabine de pilotage classique comprend de nombreux écrans (une dizaine pour l’A380), Odicis, un projet phare du groupe Thales, table sur une cabine dotée d’un seul grand écran, interactif et courbé.

    « Il se veut plus maniable, facilite la tâche du pilote, fait davantage appel à son intuition et à son intelligence »

    , explique-t-elle. Persuadée que le design fait partie du processus d’innovation, elle a fait appel à des designeurs industriels pour mettre en valeur ces innovations technologiques. Un travail pour lequel, elle a été lauréate du trophée des Femmes de l’industrie, catégorie Débuts prometteurs en 2012.

    A 28 ans, Johanna Dominici est une jeune fille à la tête bien pleine et aux épaules solides qui a très tôt su quel job elle voulait faire. Douée pour les matières scientifiques, elle dit aujourd'hui avoir eu la chance d'être poussée par une enseignante vers l'option sciences de l'ingénieur au lycée. « Je n'ai subi aucune pression sociale, je n'ai jamais entendu : c'est un métier d'homme, ce n'est pas pour toi… Au contraire, précise-t-elle. A la maison, ma mère jongle aussi bien avec une perceuse qu'avec une machine à coudre ! »

    Une fois son bac S mention bien en poche, s’en suit un parcours exemplaire. Après l’Institut d’optique graduate school (ex-Sup-Optique, une école à la renommée internationale), elle passe une année à l’Imperial College à Londres et effectue un stage chez Thales à Bordeaux qui se déroule tellement bien qu’elle est embauchée dans la foulée. Elle se spécialise dans l’innovation et le design et affiche déjà un bilan de 20 brevets, déposés ou en cours de dépôt, comme auteur ou coauteur.

    Persuadée que les femmes sont sous-représentées dans son secteur et surtout qu'elles sont aussi compétentes que les hommes, elle milite pour que, dès le collège, les élèves filles soient informées des métiers proposés par les industries technologiques. Lors de la Journée de la femme, elle n'hésite pas à prendre son bâton de « pèlerine » pour prêcher la bonne paroles auprès des collégiennes et lycéennes. Et espère ainsi éviter qu'à l'avenir les écoles d'ingénieurs restent remplies à 75 % par des garçons !

    A noter aussi : l'EPITA, ESME Sudria et l'IPSA ont aussi créé un site internet dédié : www.femme-ingenieure.fr/ pour former un public jeune et féminin sur les métiers d'ingénieurs, en particulier les lycéennes et les étudiantes, via des news quotidiennes, une série hebdomadaire et des témoignages.

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