Les écoles de commerce s'ouvrent de plus en plus à tous les profils

Une école de commerce (c'est aussi) pour moi ! Les écoles recherchent à diversifier leurs profils d'élèves...les voies d’entrée dans une école de commerce sont plus nombreuses qu’on ne l’imagine.

ESC Rennes
ESC Rennes

    Une école de commerce (c'est aussi) pour moi ! Admissions parallèles, classes prépas littéraires ou technologiques : les voies d’entrée dans une école de commerce sont plus nombreuses qu’on ne l’imagine. Avec, à l’arrivée, une diversité de parcours et d’expériences qui profite à tous les étudiants – et qui intéresse de plus en plus les entreprises…

    BEP, première d’adaptation, puis BTS et classe préparatoire technologique : si le parcours de Morad Mousli reste exceptionnel, il prouve que les portes des écoles s’ouvrent sur des profils diversifiés, bien loin de l’image d’Épinal de promotions composées uniquement de jeunes issus de classe prépa économique et sociale.

    Aujourd’hui enseignant-chercheur à l’ESC Clermont, après avoir étudié sur les bancs de la même école, il ne se souvient pas de difficulté particulière lors de son intégration : « Je me suis rapidement senti à l’aise dans ma promotion, sans distinction avec les autres élèves. Grâce à mes expériences précédentes, j’avais un avantage en comptabilité, et, sur les matières plus difficiles, je pouvais bénéficier de l’aide des étudiants de 2ème année. »

    Plus-values et points faibles

    S’ils ne composent pas la majorité des promotions, les profils plus atypiques en font désormais partie intégrante. Qu’ils aient un profil littéraire, étudié le droit, les sciences de l’ingénieur ou les sciences humaines et sociales, obtenu un BTS ou un IUT, ils s’imposent comme des étudiants à part entière, avec leurs plus-values et points faibles. La demande augmente régulièrement, et les écoles y répondent de plus en plus.

    « Il y a quelques années, les étudiants issus de classe préparatoire représentaient ¾ des effectifs, contre 55 à 60 % aujourd’hui »

    , indique Jean Charroin, directeur d’Audencia Nantes. Du côté de l’ESSEC, les admissions parallèles représentent 40 % des promotions, et si les profils littéraires ou technologiques issus de classe préparatoire représentent encore une faible proportion, la tendance est à la hausse. Autre exemple de cette ouverture, le parcours EAP (Excellence et App’titude Professionnelle) du Groupe Sup de Co Montpellier permet aux bacheliers professionnels d’accéder au programme Grande École de l’ESC Montpellier, en apprentissage. « Nous tenions à renforcer nos dispositifs d’ouverture et de promotion sociale », indique Didier Jourdan, directeur général de l’école.

    La force du collectif

    Pour Françoise Rey, directrice générale adjointe de l’ESSEC, « quelle que soit la filière, le passage par une CPGE assure une bonne formation aux méthodes de travail, d’analyse et de synthèse. Pour eux comme pour les admissions parallèles, quelques cours complémentaires en économie ou en statistiques suffisent souvent pour corriger les lacunes. »

    Cette diversité profite directement à l'ensemble des étudiants. Expériences, points de vue, modes de travail : les travaux de groupe sont l'occasion de mutualiser les forces de chacun. L'ESSEC les implique par exemple dans des imagination weeks, où ils collaborent sur des thématiques communes. « La vie associative y contribue également », précise Morad Mousli. « Notre rôle est de renforcer leur proximité, pour qu'ils retirent tous les bénéfices de leurs complémentarités », confirme Francis Bécard, directeur de l'ESC Troyes.

    Un atout pour les entreprises

    Si les étudiants y trouvent leur compte, c'est également le cas des entreprises – pour les mêmes raisons. « La vie professionnelle réunit des personnes de cultures et de formations différentes, qui sont amenées à travailler ensemble », indique Françoise Rey. Un avis partagé par Jean-

    François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble : « Les entreprises attendent de l’innovation, de l’analyse critique et des visions complémentaires. » Les écoles elles-mêmes intègrent de plus en plus ces dimensions dans les cours : art, sciences humaines et sociales, dimension technique de l’innovation, etc. L’objectif ? Apporter aux étudiants, quelle que soit leur formation initiale, d'autres primes pour observer la réalité de l'entreprise.

    C’est également un moyen de séduire les profils littéraires ou issus des sciences humaines et sociales, qui pourraient estimer qu’une business school n’a rien à leur apporter. L’ISC – et elle n’est pas la seule dans ce cas – propose des cours étonnants : anthropologie financière, art et

    management, ainsi qu’un cycle de conférence sur l’économie sociale ou la laïcité. « Les représentations sociales doivent évoluer, estime Andrés Atenza, directeur de l’école. Les écoles de commerce peuvent tout à fait convenir à des profils très différents et contribuer à leur ouverture d’esprit. »

    TEMOIGNAGE

    Études d’origine : prépa littéraire

    « Apres ma khâgne philosophie, je me suis interrogée sur la pertinence de mon parcours scolaire et mon entrée dans le monde professionnel. J’ai toujours souhaité évoluer dans les organisations humanitaires, et il m’est apparu durant mes recherches que les écoles de commerce étaient la meilleure solution, accessibles grâce au concours Tremplin et la BCE (Banque Commune d’Épreuves). J’ai choisi d’intégrer l’INSEEC pour son emplacement au cœur de Paris, ses ambitions internationales, l’importance accordée à la culture et à la géopolitique ainsi que les périodes de stage.

    Il est certain que les premiers mois n’étaient pas aisés.

    J’abordais des matières qui m’étaient totalement inconnues, comme la comptabilité, la micro et macro-économie, l’analyse financière. Cependant, la prépa littéraire apporte une méthode de travail et une rigueur, ce qui facilite l’acquisition de fondamentaux en sciences de gestion. Je pouvais aussi compter sur la capacité de travail et d’adaptation ainsi que la maîtrise de la langue française.

    Dans l’optique d’une formation très professionnelle, j’ai opté pour l’apprentissage sur deux ans. Le fait d’avoir des atouts transversaux, liés à mon profil littéraire, a fait pencher la balance lors du recrutement.

    J’ai travaillé dans une entreprise informatique américaine en tant que EMEA MarketCom Assistant. Suite à cette expérience très enrichissante, entrecoupée par deux mois de stage dans le domaine humanitaire au Sri-Lanka, j’ai décidé d’entreprendre un tour du monde pour élargir mes horizons culturels et de les mettre à profit dans le monde professionnel. Je suis sortie major de ma promotion, ce qui prouve que les profils littéraires

    peuvent tout à fait s’adapter aux business schools. »

    G.M.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    ISTEC
    Marketing / Communication
    Paris
    EM Normandie
    Informatique / Numérique
    Clichy
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1