Frais de scolarité : Les écoles multiplient les bourses

Grâce au développement des bourses sur critères sociaux par les grandes écoles, les frais de scolarité ne devraient plus être un frein à l’entrée dans ces cursus.

L’ESTP dégage 450000 € par an sur fonds propres pour financer les bourses sociales auxquels s’ajoutent de nombreuses autres aides
L’ESTP dégage 450000 € par an sur fonds propres pour financer les bourses sociales auxquels s’ajoutent de nombreuses autres aides

    Le financement des frais de scolarité de plusieurs milliers d’euros par an conduit beaucoup de jeunes issus de milieux modestes à ne pas postuler à l’entrée des écoles payantes. Pourtant, ces dernières, par l’intermdiaire de leurs fondations, mais aussi d’entreprises partenaires proposent de nombreuses aides pour financer ses études en complément des bourses Crous.

    Un effort conséquent

    La CGE (Conférence des grandes écoles) recense 15% d'écoles consacrant plus de 500000 € par an et 40% entre 100000 € et 500000 € pour aider au financement des études de leurs élèves. Au total, environ 30% des étudiants bénéficient d'une bourse sur critères sociaux et la quasi-totalité des établissements ont mis en place des aides. « Il existe toujours une solution pour financer ses études en grande école, confirme Françoise Rey, directrice du programme grande école de l'Essec. Etre issu d'un milieu modeste ne doit pas être un frein pour envisager ces cursus. » Pour Florence Darmon, directrice de l'ESTP et présidente de la commission diversité de la CGE, « le plus important est d'informer les jeunes qui n'osent pas postuler chez nous pour des motifs financiers. »

    Solidarité

    L'effort des écoles se cristallise autour de l'octroi de bourses sur critères sociaux financées sur fonds propres ou abondés par leurs fondations. « La notion de solidarité est de plus en plus importante dans les dons des diplômés à la fondation », note Françoise Rey. Une bourse peut ainsi couvrir jusqu'à 100% des frais de scolarité. L'ESTP dégage 450000 € par an sur fonds propres pour financer les bourses sociales. A cela s'ajoutent 250000 € de bourses de mobilité, 350000 € de bourses d'entreprises et 35000 € de bourses de mobilité de la fondation. « 22% de nos élèves sont boursiers Crous pour 1 million d'euros au total, ajoute Nicolas Orio, référent diversité de l'ESTP. La région Ile-de-France abonde aussi 40000 € par an pour des bourses sociales. »

    Les aides sont cumulables

    60% des étudiants payant des droits de scolarité à l'Essec (grande école et BBA ) sont aidés : 22% sont en apprentissage, 24% perçoivent une bourse de l'école et 13% une bourse externe (Erasmus pour la mobilité, du conseil régional d'Ile-de-France, du Val-d'Oise, d'entreprises…).« Nos bourses sont bien sûr cumulables avec celles du Crous, précise Olivier Jenck, directeur des opérations en charge du suivi des étudiants. Et elles sont aussi ouvertes à des élèves non boursiers car nos critères d'attribution sont plus larges pour ne pas pénaliser les jeunes issus des classes moyennes. » Au total, elles couvrent 28% des droits de scolarité, soit 11,762 millions d'euros par an.

    A HEC, les boursiers Crous exemptés de droits de scolarité

    L'ensemble des bourses sociales représente plus de 2,7 millions d'euros par an à HEC et aide 20% des élèves de la grande école. Les boursiers Crous (échelons 1 à 6) sont exemptés de frais de scolarité depuis six ans. Cela concerne 14% d'une promotion. Pour éviter les effets de seuil, l'école élargit la gratuité aux élèves non boursiers à la limite des conditions de ressources; cela concerne 6% d'élèves en plus.

    Les bourses d’entreprises se multiplient

    Une autre source d’aide se développe

    : les fonds alloués par les entreprises partenaires des écoles. « Certaines ciblent des profils d’étudiants comme les jeunes en situation de handicap ou des internationaux », explique Françoise Rey. A l’ESTP, les aides des entreprises et fédérations professionnelles sont nombreuses : mise à disposition de logements gratuits, bourses sociales (70000 € en faveur de 50 élèves cette année), bourses d’excellence (3500 € par étudiant). « D’autres entreprises proposent en contrepartie de la réalisation de stages, de prendre en charge 90% des frais de scolarité », précise Nicolas Orio.

    TEMOIN

    « Je suis intégré dans l’entreprise, salarié et on me fait confiance »

    Mathilde BARTHE, 22 ans, élève boursière en 1ère année à l'Essec

    Le financement a-t-il été un frein dans votre décision d’intégrer une école de management ?

    J'étais préparée à l'idée de solliciter un prêt auprès d'une banque, mes parents ne pouvant financer des frais de scolarité de cet ordre. J'ai pu bénéficier d'un prêt à taux très favorable et sans caution parentale. Ces facilités sont accordées du fait du bon taux d'insertion professionnelle à la sortie des grandes écoles, surtout à l'Essec, et donc de la capacité à rembourser rapidement.

    Que représente votre bourse pour vous ?

    D'abord une grande chance ! Une bourse est un atout pour réussir ses études, cela allège la préoccupation financière, permet de se concentrer sur ses cours. Ma bourse finance environ un cinquième de mes frais de scolarité. J'ai appris qu'en plus de ma bourse Crous, qui m'aide pour le logement et les frais de vie, nous pouvions solliciter une autre bourse en arrivant à l'Essec. J'ai constitué mon dossier en octobre et ai eu une réponse favorable en janvier. C'est une bourse de la Fondation Essec pour laquelle, mais cela est sans relation, je travaille pour compléter mon budget. Je donne aussi des cours particuliers.

    Quel est votre conseil à un jeune issu d’un milieu modeste ?

    D'abord, il n'est pas seul : j'ai été étonnée de voir que les boursiers ne sont pas si rares à l'Essec. Ensuite, ce type d'études est un investissement très précieux, car elles mènent vers l'emploi et de belles carrières. Il ne faut pas se freiner dans ses ambitions pour des raisons financières. On peut toujours trouver une solution, d'autant que les écoles accompagnent très bien leurs élèves.

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    en partenariat avec Le Journal des Grandes Ecoles

    Article paru dans le supplément éco du Parisien / Aujourd'hui en France

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