Reportage à Montréal : meilleure ville universitaire au monde

La métropole québécoise arrive en tête d'un palmarès mondial des villes étudiantes. Des Français scolarisés sur place mettent en avant l'esprit d'ouverture des universités et leurs performances.

Montréal a détrôné Paris dans le classement mondial des meilleures villes universitaires, réalisé par l'institut britanniques Quacquarelli Symonds.
Montréal a détrôné Paris dans le classement mondial des meilleures villes universitaires, réalisé par l'institut britanniques Quacquarelli Symonds.

    La métropole québécoise arrive en tête d'un palmarès mondial des villes étudiantes. Des Français scolarisés sur place mettent en avant l'esprit d'ouverture des universités et leurs performances.

    De notre correspondante Marine Durand à Montréal (Canada)

    Après quatre ans de règne, Paris a dû s'incliner.

    Montréal figure en tête du palmarès des meilleures villes universitaires du monde dévoilé par l'institut britannique Quacquarelli Symonds. La capitale française, sur la deuxième marche du podium, est suivie par Londres (Royaume-Uni), Séoul (Corée du Sud) et Melbourne (Australie) dans le top 5, tandis que Boston, la première ville des Etats-Unis, pointe à la 8e place.

    Le résultat n'a pas surpris Hugo Delavaud, qui a repris ses études en sciences comptables à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). « C'est une ville très ouverte culturellement et socialement, mais aussi abordable », note cet étudiant venu de Cognac (Charente). L'environnement attractif faisait partie des critères de ce palmarès, de même que l'intérêt des futurs recruteurs, le coût des études et, cette année, « l'avis des étudiants » — 18 000 élèves de toutes nationalités se sont donc prononcés.

    Les atouts de Montréal : agréable à vivre et francophone

    Montréal a de quoi séduire ses 155 000 étudiants. « Il y a tout le temps des choses à faire ici, même par - 30 °C l'hiver. D'ailleurs, je vais beaucoup plus au musée », détaille Victoire Boissont, 20 ans. Son colocataire de 23 ans, Yohann Coquio, abonde, soulignant « l'incroyable atmosphère de Montréal, une grande ville qui n'est pas stressante », et la « gentillesse » de ses 1,6 million d'habitants. Tous deux suivent un parcours en sciences politiques depuis trois ans, toujours à l'UQAM.

    L'université a le vent en poupe à l'international. En dix ans, le nombre d'étudiants étrangers est passé de 2 400 à 3 600, dont 80 % de Français, selon sa porte-parole.

    Si l'engouement des étudiants français pour le Québec — 10 000 y arrivent chaque année — ne se dément pas, malgré une forte hausse des droits universitaires en 2015, c'est surtout parce que la province offre le dépaysement de la culture américaine associé à la langue française. Cet argument a aidé Juliette Brulé, 19 ans, qui a « longtemps hésité » avec Londres, à choisir McGill, la plus ancienne université montréalaise, pour sa licence en management des hôtels.

    Agréable à vivre et francophone, voilà donc les deux secrets de Montréal pour séduire les étudiants.

    Des perspectives d'emploi

    Et pour les garder ? Benjamin Allamel, 21 ans, qui suit des cours de sciences politiques à l'UQAM, met en avant « une grande liberté d'expression, il n'y a pas d'idéologie prédominante. L'UQAM est une université ouverte avec des Québécois qui viennent de partout, mais aussi tous les types de professeurs, qui permettent de nous ouvrir l'esprit. »

    Yohann Coquio évoque « la proximité incroyable avec les professeurs, on peut les aborder à n'importe quel moment ». Charles Bertrand, de son côté, met en avant les perspectives d'emploi que lui offre son master en finances à HEC Montréal, et la « terre d'avenir » que représente « le Canada ouvert et tolérant de Trudeau », où il compte également commencer sa carrière.

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    Des palmarès pas si déterminants

    Shanghai Ranking, SCImago, CWTS, NTU, QS Best Student Cities... depuis le début des années 2000, les classements internationaux font la pluie et le beau temps dans les milieux académiques. Mais pas forcément parmi les étudiants, qu'ils soient français ou étrangers. « Très peu les connaissent et seulement 10 % déclarent les utiliser pour faire leur choix », explique Jean-Luc Ito-Pagès, de Campus France. Et, selon cet expert de l'Agence française de la promotion de l'enseignement supérieur, de l'accueil et de la mobilité internationale, ce n'est pas ce nouveau classement qui devrait changer la donne. « Par rapport aux pays anglo-saxons, le coût des études à Paris demeure bas, en dépit des difficultés de logement », souligne-t-il. Comment les étudiants se déterminent-ils alors ? « En regardant la destination, les bourses et les cours proposés », explique Sophie, étudiante en architecture. C'est comme cela qu'elle a découvert Oulu, petite ville du nord-ouest de la Finlande, et savouré ses premières aurores boréales.

    Aline Gérard.

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