Les milles et une vertus de l'alternance

On ne présente PLUS ce dispositif qui permet de combiner études et expériences professionnelles. Plébiscité par les entreprises et les étudiants, il développe l’employabilité des jeunes ! Voici les derniers chiffres et actualités de l'alternance.

Les milles et une vertus de l'alternance

    On ne présente PLUS ce dispositif qui permet de combiner études et expériences professionnelles. Plébiscité par les entreprises et les étudiants, il développe clairement l’employabilité des jeunes !

    D'après une enquête de l'Afij (Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés) en 2013, près de 70% des jeunes titulaires d'un bac ont envisagé ou choisi de suivre une formation en alternance. Signe que ce dispositif est à la fois mieux connu, mais aussi plus accessible. Quand ils signent un contrat en alternance, les jeunes peuvent, soit opter pour un contrat de professionnalisation (qui permet d'acquérir une qualification professionnelle), soit pour un contrat d'apprentissage (dont l'objectif est l'acquisition d'un diplôme).

    À l’issue de leur contrat, une bonne partie de ces jeunes sont embauchés dans leur entreprise d’accueil ou dans une autre entreprise. D’autres préfèrent poursuivre leurs études, quitte à revenir plus tard vers l’employeur où ils ont connu leur premier environnement professionnel.

    Au niveau des secteurs d’activité, il est possible de noter que l’industrie rassemble près de 28% des contrats en alternance, loin devant le secteur de l’information et du numérique (13%), des autres activités de service (11%), et des banques / assurances (8%).

    Un sésame vers l’emploi

    « L’alternance est une réponse à la problématique de l’employabilité des jeunes qui se trouvent dans la tranche d’âge la plus touchée par le chômage. Qu’ils soient embauchés ou non à l’issue de leurs contrats, ils peuvent valoriser une expérience solide auprès des futurs recruteurs », souligne Alain Scappaticci, directeur de la promotion de l’Idrac. En effet, il est plus facile d’être recruté après une formation en alternance que sans. Les chiffres le confirment. D’après l’Apec, sur les 83% d’alternants de l’enseignement supérieur qui ont été recrutés au dernier trimestre 2011, 58% ont signé un CDI contre 48% chez les non-alternants. Dans le secteur de la restauration, où le turn-over est particulièrement important, les politiques “alternance” visent justement une embauche plus durable. « Notre but est de recruter ces jeunes, c’est pour cela que nous accordons un soin tout particulier aux entretiens (motivation, personnalité) et que nous veillons à les accompagner efficacement pendant la durée de leur contrat », remarque Julien Léguillon, Responsable du Développement RH du Groupe Flo.

    Les politiques y croient !

    Par rapport à l'Allemagne, qui compte environ 1,5 million d'alternants, la France accuse un certain retard (600 000 en 2012). Un écart qui peut s'expliquer par des liens traditionnellement distants entre les établissements d'enseignement supérieur et les entreprises. Qu'à cela ne tienne ! Depuis plusieurs années, les politiques essaient de promouvoir ce dispositif. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, souhaite passer de 7% d'étudiants en alternance dans l'enseignement supérieur à 17% à l'horizon 2020, soit un étudiant sur six.

    Coup de pouce à la diversité

    L'alternance est également un moyen, pour de nombreux jeunes ayant des difficultés financières, de poursuivre des études supérieures. La raison est simple : ils bénéficient à la fois d'un salaire et du financement de la formation par leur employeur. Du côté des entreprises, cette diversité de profil issus de l'alternance est perçue d'un très bon œil. « On ouvre le champ de vision des managers sur la qualité des formations. Quand la plupart connaissaient seulement les grandes écoles, nous accueillons désormais des jeunes d'universités ou d'écoles moins connues dont les profils sont tout à fait intéressants » explique Sophie Serratrice, directrice marque employeur et recrutement du groupe Crédit Agricole SA.

    Et dans le futur…

    À l'heure actuelle, les entreprises bénéficient de l'aide financière des régions ou de l'État pour recruter des alternants. Alors que les montants versés pourraient diminuer, Christian Lerminiaux, président de la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), explique que « les entreprises doivent considérer l'alternance comme un investissement à long terme. Même si le dispositif coûte cher, elles peuvent largement y trouver leur intérêt ». Récemment, le MEDEF a présenté onze propositions pour réformer l'alternance. Son souhait ? Que les entreprises puissent co-piloter le système pour adapter les formations à leurs besoins. Une autre proposition, d'ordre financier, tient à la fusion de la taxe d'apprentissage et de la contribution au développement de l'apprentissage.

    L’objectif ?

    Que les financements soient beaucoup plus libres et que des branches professionnelles puissent créer un centre de formation si elles sont capables de l’assumer financièrement, « ce qu’elles ne peuvent aujourd’hui pas faire », selon Florence Poivey, du Medef.

    AVIS D'EXPERT

    L’alternance pour répondre à la pénurie de compétences

    Fabien Stut, directeur régional chez Hays

    En France, on constate un réel paradoxe entre un chômage élevé et une pénurie de compétences dans certains secteurs ou métiers. Cette pénurie n'est pas liée à la croissance, mais bien à des raisons structurelles, telles que l'inadéquation des compétences entre les profils des salariés et les besoins des entreprises. L'alternance peut être envisagée comme une réponse concrète à cet enjeu, à travers un système interpénétrant entre des modules d'enseignement et les objectifs des entreprises. Par exemple, en Inde, les entreprises travaillent en amont sur les modules d'enseignement pour les aider à préparer les enjeux de demain. En France, quelques expériences sont menées dans les grandes écoles de commerce mais ce projet reste encore très à la marge. Il y a un véritable combat culturel à mener pour que l'ambition du système scolaire soit prioritairement de trouver une place à chaque étudiant sur le marché de l'emploi.

    Vidéo : conseils pour postuler en alternance

    Alternance : les conseils d’un recruteur (responsable RH) aux étudiants pour postuler à un job en alternance / comment séduire un recruteur ?

    => 4 vidéos conseils pour postuler en alternance

    Romain Giry

    Article issu du Parisien Etudiant Spécial Alternance

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