Les professionnels de la petite enfance restent très recherchés

Garde d’enfant ou puéricultrice, au domicile des parents ou en structure collective : les métiers d’accueil des enfants sont très divers et les perspectives d’emploi toujours positives.

Les assistantes maternelles, les auxilières de puériculture et les puéricultrices font partie des 10 métiers les plus recherchés en 2012
Les assistantes maternelles, les auxilières de puériculture et les puéricultrices font partie des 10 métiers les plus recherchés en 2012

    Garde d’enfant ou puéricultrice, au domicile des parents ou en structure collective : les métiers d’accueil des enfants sont très divers et les perspectives d’emploi toujours positives.

    En France, il manque 350000 à 400000 places en crèches pour accueillir les enfants de moins de 3 ans,

    selon l’Union nationale des associations familiales (Unaf). Une note du Conseil d’analyse stratégique (CAS, qui dépend du Premier ministre), publiée en janvier 2012, rappelait que

    l’objectif gouvernemental de créer 200000 « solutions d’accueil » entre 2009 et 2012 devrait être tenu

    .

    Cette situation, notamment due à un fort taux de natalité et à une faible scolarisation des enfants de 2 ans, a une conséquence sur l’emploi : une importante demande de professionnels formés.

    Selon le rapport Besoin de main-d'œuvre (BMO), rédigé par Pôle emploi au printemps, les assistantes maternelles, les auxiliaires de puériculture ainsi que les puéricultrices font partie des 10 métiers les plus recherchés en 2012. Ces trois professions sont même parmi les dix pour lesquelles les difficultés d'embauche sont les plus prégnantes.

    Et cela est vrai depuis plusieurs années déjà. Salariés de crèches publiques ou privées, professionnelles travaillant à domicile ou chez les parents : principalement en Ile-de-France et dans le Sud, la pénurie guette.

    « On observe une hausse de l’emploi des assistantes maternelles », note Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem (Fédération du particulier-employeur), tant la demande est forte. Très majoritairement composée de femmes, cette profession qui travaille à domicile a accru ses effectifs de 304000 en 2007 à 330000 en 2010.

    Un chiffre nuancé par l'Union fédérative nationale des associations de familles d'accueil et assistantes maternelles (Ufnafaam), qui en recense aujourd'hui 306000 avec un salaire moyen de 700 € net par mois. « Mais avec de fortes disparités régionales », note Marie-Béatrice Levaux. Ainsi, s'il est difficile d'exercer à Paris, où le prix de l'immobilier empêche souvent d'avoir à disposition un appartement répondant aux normes, un agrément par les services sociaux est pratiquement synonyme d'emploi à temps complet. Concernant les gardes d'enfant au domicile des parents, la situation est plus floue, car très liée aux avantages fiscaux dont les employeurs bénéficient. En 2011, selon Marie-Béatrice Levaux, 6 900 équivalents temps plein ont été perdus dans la profession en raison de la baisse de 15 points d'allégements de charges pour les particuliers.

    L’essentiel des professionnels travaille toutefois pour les collectivités locales, qui gèrent plus de 90% des crèches et jardins d’enfants

    . Rien qu’à Paris, de juin à septembre 2012, 280 personnes ont été recrutées : 85 éducateurs de jeunes enfants (EJE), 132 auxiliaires de puériculture et 63 agents techniques d’entretien de la petite enfance (Atepe). Une vingtaine de nouveaux agents sont en cours d’embauche en octobre. Au total, sur l’année 2012, 750 agents auront été recrutés dans le secteur municipal. En 2013, 800 nouveaux professionnels doivent être embauchés dans les établissements de la petite enfance de la capitale. Un volume qui sera porté à 850 en 2014. De quoi réjouir les futurs diplômés.

    INTERVIEW

    "Nous ne demandons qu’à recruter !"

    Quelle est la situation de l’emploi dans les crèches privées lucratives ?

    Nous recrutons beaucoup et ne demandons qu’à recruter. Nos structures privées ont ouvert 20000 nouveaux berceaux depuis cinq ans. Ainsi, la création de 4500 nouvelles places par an en moyenne nécessite l’embauche d’environ 1700 salariés rien qu’en nouveaux postes. Si l’on ajoute les départs à la retraite, nous sommes sur une tendance de recrutements qui oscille entre 6500 et 7500 professionnels par an. Par exemple, une entreprise comme la Maison bleue crée environ 300 postes par an.

    Qui sont les professionnels dont les crèches privées ont le plus besoin ?

    Les auxiliaires de puériculture, qui représentent la moitié de nos effectifs en raison des obligations légales, sont très recherchées. Or nous sommes confrontés à un double problème. D’abord celui lié à l’attractivité du métier, en particulier en termes de rémunération. Nous nous efforçons de mettre en place des systèmes de primes motivants. Mais nous ne pouvons pas nous éloigner beaucoup des grilles en vigueur dans le secteur public. Au final, une professionnelle travaillant dans une crèche privée gagne environ 1850 € brut par mois. En outre, particulièrement en Ile-de-France, il n’y a pas assez de diplômées pour répondre aux besoins des structures, privées ou publiques d’ailleurs. Les écoles doivent obtenir une autorisation des conseils régionaux pour ouvrir des places de formation. Or, ceux-ci les délivrent au compte-gouttes. Nous sommes obligés de faire avec…

    Rencontrez-vous d’autres difficultés de recrutement ?

    Nous recherchons également des puéricultrices, qui ont une fonction de direction au sein des crèches. Elles ont une formation initiale d’infirmière, avec une spécialisation. La difficulté de recrutement que nous avons avec elles est plus largement liée au manque de main-d’œuvre au sein de leur profession en général. Mais la question est importante : pour toute création d’une structure de 60 berceaux, nous devons embaucher une puéricultrice.

    Article paru dans le supplément éco du Parisien du 26 novembre 2012

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