Mandrill

La fusion des genres est parfois le signe d'un manque d'inspiration de la part de musiciens stériles. Ils tentent de produire du neuf en mixant le meilleur de deux musiques distinctes. Il n'en est pas toujours le cas fort heureusement et c'est même ce type d'exercice périlleux qui fait avancer les choses quand il est réussi.

Le peuple américain est par nature multiracial et sa musique a toujours été le résultat d'un mariage multiculturel.

Il est donc important de rappeler que la communauté latine aux USA a également participé à la vague déferlante funky des seventies.

Les enfants du El barrio ( "le quartier" en espagnol, désignant les quartiers de New York à Los Angeles regroupant les Porto Ricains, Mexicains, Colombiens, Dominicains, Cubains...) ont donné naissance à une musique au confluent de leur racines multiples entre Tito Puente et James Brown: le latin funk.

Comment rêver mieux que la rencontre des deux musiques parmi les plus dansantes du globe?

Le groupe majeur de ce mouvement est entres autres Mandrill. Formé autour des frères Wilson originaires du Panama Mandrill a réalisé un mélange osé et réussi de funk, de salsa de rock, de calypso et de reggae. En introduisant pour la premières fois les congas et des cuivres latins dans le funk, Mandrill a fait bouger les choses et même influencé James Brown ou Funkadelic (ces derniers faisaient leur première parties à l'époque). La fusion est ici intéressante puisque il se produit un aller retour permanent entre les genres. Le best of de Mandrill ne fait malheureusement pas honneur à la richesse de 30 ans de carrière et préfère se concentré sur des morceaux très funk rock proche de Funkadelic. Il est donc plus intéressant d'écouter des morceaux tels "Fat City Strut" (1973) et "Solid"(1975).

Le Latin funk ne s'arrêtant évidemment pas à mandrill, je vous conseille également les ?uvres des groupes War, Chakachas, Kongas,... ou encore l'excellente compilation sortie chez Harmless "Freak off".