Masters - Digital, marchés porteurs : la nouvelle vague de spécialisations

Chaque année, des programmes spécialisés voient le jour tandis que d’autres évoluent ou disparaissent. L’enjeu est de répondre au mieux aux attentes du monde économique. Tour d’horizon des dernières tendances.

Rentrée 2015 de la School of wine and spirits business du groupe ESC Dijon-Bourgogne.
Rentrée 2015 de la School of wine and spirits business du groupe ESC Dijon-Bourgogne.

    Chaque année, des programmes spécialisés voient le jour tandis que d’autres évoluent ou disparaissent. L’enjeu est de répondre au mieux aux attentes du monde économique. Tour d’horizon des dernières tendances.

    Début 2016, la School of wine and spirits business du groupe ESC Dijon-Bourgogne – qui propose notamment des MSc en management ou business du vin – va connaître une nouvelle phase de son existence : le lancement de travaux qui déboucheront sur un espace de 2 000 m2, avec une équipe dédiée et des laboratoires pédagogiques. « Cette étape permettra de développer les promotions d’étudiants et d’ouvrir de nouvelles formations », indique Stéphan Bourcieu, directeur général du groupe.

    Cet exemple illustre la volonté des écoles de management et d'ingénieurs : monter en puissance sur des programmes spécialisés, répondant au souhait des entreprises de disposer de compétences pointues. Les MS et les MSc forment déjà plusieurs milliers de diplômés chaque année (respectivement 7 000 et 1 500 environ), sur les fonctions et les secteurs les plus variés.

    Sport et tourisme, des secteurs attractifs

    Les MBA n’échappent pas à la tendance : par exemple l’EM Normandie propose deux spécialités dans son Executive MBA, Manager par le projet et Maritime-transport-logistique, tandis que le Groupe EDHEC vient de lancer un programme destiné aux managers et repreneurs d’entreprises familiales. Pour Benoît Arnaud, directeur d’EDHEC Executive Education, « ces structures ont de nombreuses spécificités en termes de culture, de stratégie, de finance. La première promotion accueille déjà une quinzaine de participants. »

    Des secteurs d’activité sont également visés par les étudiants, comme l’illustrent les résultats enregistrés cette année par EMLyon Business School. Si l’ensemble des programmes spécialisés bénéficient en moyenne d’une augmentation des inscriptions de 14 %, deux formations sortent du lot : le MSc Sports industry marketing a connu un bond de 45 % des candidatures, tandis que le MSc International hospitality management accueille 51 participants, contre 11 l’année précédente – celle du lancement.

    Le BTP impacté par la révolution numérique

    D’une façon générale, plusieurs tendances se dessinent. Certaines fonctions classiques restent très demandées, comme le confirme Driss Aït Youssef, président de l’Institut Léonard de Vinci :

    « L'audit et le contrôle de gestion demeurent indispensables au bon fonctionnement d'une entreprise. » Il note aussi, en parallèle, le développement continu des métiers du digital. Une analyse partagée par Arnaud Banoun, directeur du développement des MBA et MSc d'EDC Paris : « Les formations ayant intégré l'impact du digital sur l'évolution des métiers sont celles qui se portent le mieux aujourd'hui ».

    Lancé en 2014, le MS BIM (Building information modeling) de l’ESTP propose aux professionnels de la construction de se former à une nouvelle méthode de travail, basée sur l’échange de procédures autour d’une maquette numérique. « C’est une vraie révolution dans la façon dont les acteurs travaillent, indique Catherine Maillet, directrice des MS. La première promotion était de 40 étudiants, nous avons doublé les effectifs cette année. »

    Mise à jour régulière des formations

    Le succès de ces programmes s’explique par leur adéquation avec les besoins du marché. « Une à deux fois par an, un comité scientifique de professionnels et d’enseignants se réunit pour identifier les attentes, à court et moyen termes, des entreprises et secteurs d’activité », illustre Pascal Vidal, directeur des programmes undergraduate et postgraduate de Skema Business School. Une même dynamique anime la mise à jour des formations.

    Comme l’explique Virginie de Barnier, directrice de l’IAE Aix-Marseille, « lorsque le comité composé de professeurs, de représentants d’entreprise et d’anciens identifie un manque, par exemple sur la dimension entrepreneuriale des programmes, nous intégrons ensuite des cours et des électives en lien avec ce sujet. »

    Les entreprises sont donc étroitement associées à la démarche.

    L’année prochaine, deux nouveaux diplômes de master seront proposés par l’École des mines d’Albi-Carmaux : l’un en ingénierie pharmaceutique, l’autre en innovation aéronautique. « Ces choix s’inscrivent dans nos partenariats avec le monde économique, par exemple nos liens étroits avec les entreprises d’Aerospace Valley, un pôle de compétitivité dont l’école est membre », indique Alain Schmitt, directeur de l’école. Une formule gagnante.

    Interview

    « Des cursus en adéquation avec les besoins des entreprises »

    Éric Denoux Directeur du CFA d’Alembert

    Le CFA d’Alembert, issu du partenariat entre l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France, propose six masters en apprentissage. Éric Denoux, directeur du groupe d’établissements CFA d’Alembert/Essym/IFA Delorozoy, fait le point sur ces masters qui ouvrent l’apprentissage à des domaines comme la sociologie ou le droit.

    Pourquoi ouvrir ce CFA à des domaines « universitaires » ?

    Tous ces masters sont avant tout des masters de management spécialisé. Les domaines du droit, de la sociologie, de la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), des risques, de la communication et de la recherche clinique trouvent des applications très opérationnelles dans les entreprises et nécessitent une bonne maîtrise pratique. L’apprentissage permet d’acquérir ces savoir-faire.

    Quel est le principe de ces masters ?

    Le point central se situe dans l’adéquation entre nos cursus et les besoins des entreprises. Avec 20 à 25 étudiants par master, nous sommes dans une démarche d’individualisation des parcours et de suivi rigoureux pour que le « mariage » entre l’élève et l’entreprise soit une success story.

    L’apprentissage est-il un avantage par rapport à une formation universitaire classique ?

    Avec près de 80 % d’insertion à sept mois en 2014, nos taux d’employabilité sont supérieurs à ceux des étudiants en formation classique. Les débuts de carrière sont aussi plus stables, avec des taux en CDI plus importants, et surtout une expérience professionnelle qui rassure les

    entreprises. Une fois recrutés, les étudiants sont plus opérationnels et adaptables et possèdent un savoir-être en entreprise, des qualités comportementales bien perçues par les recruteurs. L’apprentissage est une véritable première expérience en entreprise.

    propos recueillis par nathan gallo

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