Masters. La crise du Covid-19 pousse de nombreux étudiants vers un Bac+5

L'embauche des entreprises reste frileuse à cause du Covid-19, de nombreux étudiants décalent ainsi leur arrivée sur le marché du travail.

Illustration. Incubateur HEC à la Station F... lors du déconfinement en mai 2020.
Illustration. Incubateur HEC à la Station F... lors du déconfinement en mai 2020.

    Alors que les entreprises restent frileuses côté embauche, nombre de jeunes diplômés optent pour une année de plus en école de commerce ou d’ingénieurs.

    Attendre des jours meilleurs. C’est la décision de nombreux jeunes diplômés cette année. Se spécialiser, approfondir ses compétences, acquérir de nouvelles expertises, les bonnes raisons de poursuivre ses études ne manquent pas.

    Après deux confinements et le ralentissement brutal de l’économie, certains candidats au premier emploi décalent leurs recherches. Et si les entreprises tentent de maintenir leurs embauches, il est fréquent qu’elles reportent leur campagne de recrutement avec, dans le viseur, une conjoncture plus favorable. En conséquence, les mastères spécialisés, Master of Sciences ou MBA, présentent des vertus cardinales pour optimiser ce temps d’attente.

    Atout indéniable

    Les chiffres ne sont pas totalement connus, mais les grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs ont bel et bien fait une très belle rentrée dans leurs filières bac +5/6. Le réflexe est finalement assez naturel chez les candidats qui espèrent une certaine forme de réassurance. « Le marché de l’emploi repartira, c’est sûr. Les organisations publiques ou privées devront embaucher à nouveau et compenser les éventuels décalages parmi leurs équipes. Donc, postuler dans 12 mois avec un savoir-faire supplémentaire constitue un atout indéniable », confirme Léon Laulusa, Directeur général adjoint d’ESCP Business School.

    Les grandes gagnantes sont les Business Schools.

    Chez Skema, on annonce ainsi une hausse significative des effectifs. « Plusieurs raisons à cela, explique Patrice Houdayer, Vice-Dean (vice doyen). Dans une situation compliquée sans réelle visibilité, les jeunes maximisent leurs chances et renforcent leur employabilité. La spécialisation complète parfaitement le diplôme de départ ». Une situation favorisée car l’école propose généralement des contrats en alternance ou des stages de longue durée. « Ainsi, les candidats bénéficient d’une plus grande expérience professionnelle de terrain tout en étant financés ».

    Faire le bon choix

    Côté ingénieurs, la hausse des inscriptions est plus mesurée.

    « Il faut dire qu’ils sont encore très demandés malgré la crise. Des secteurs demeurent en forte tension sur certaines compétences. Les candidats ont certes moins de choix, mais peuvent encore profiter de solides opportunités, notamment dans l’industrie », avance Laurent Champaney, DG d’Arts et Métiers Paris Tech. Mais il sait aussi que « les mastères spécialisés représentent une solution d’attente pour ceux qui préfèrent patienter avant de se mettre sur le marché du travail ».

    La grande difficulté réside dans le coût de ces formations qui peut aller jusqu’à 20 000 € par an pour les institutions les plus prestigieuses. Une dépense 100 % à la charge du candidat sauf s’il est en alternance (contrat de pro ou d’apprentissage). « Les banques financent encore volontiers les filières reconnues », rassure encore Laurent Champaney qui affirme aussi que même à distance les grandes écoles apportent une formation de qualité.

    Alors, si continuer ses études est une bonne idée après un bac +4/5, il faut tout de même choisir avec soin : qualité du placement, densité des partenariats entreprises, possibilités d’alternance ou de stages, etc. Cela exige une étude comparative de votre part et notre dossier permettra de vous y aider.

    Le chiffre :

    45 % des diplômés estiment qu’il est facile de trouver un emploi, contre 83 % en 2019 - Source : Epoka-Harris Interactive, octobre 2020

    Gilbert Azoulay

    « Se former plutôt que de subir la crise »

    3 questions à Christophe Germain Directeur Général d’Audencia, vice-Président du Chapitre des écoles de management (CGE)

    Les MS, les MSc ou encore les MBA sont-ils des solutions de repli pour les étudiants déjà diplômés ?

    Pour ceux qui s'orientent vers un secteur qui connaît des difficultés, c’est une solution de suivre un mastère spécialisé. Prenons l’exemple de l’événementiel. Ce n’est sans doute pas le meilleur moment pour se lancer. Alors, une formation dédiée à ce secteur permet de préparer une insertion future plus favorable avec des compétences complémentaires.

    Les écoles ont donc fait de belles rentrées en MS ?

    Très clairement. Certains jeunes ont fait le choix d’attendre avant d'entrer sur le marché du travail.

    Se former est évidemment une solution positive plutôt que de subir la crise.

    Comment financer ce diplôme non programmé ?

    Tout d’abord, les banques soutiennent toujours les futurs diplômés de nos grandes écoles. J’ajoute qu’entre les stages rémunérés et l’alternance les candidats vont pouvoir financer tout ou partie cette formation. D’ailleurs, nous bénéficions de nombreuses offres de stages ou d’apprentissage, comme les années précédentes. C’est un signe positif de l’engagement des entreprises malgré la tourmente. C’est aussi une occasion pour les étudiants de disposer d’une expérience professionnelle supplémentaire.

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