MBA/Masters : Comment les diplômés séduisent les entreprises

Stages, séjours à l'étranger, expériences originales… Pour retenir l'attention des recruteurs, les candidats ont intérêt à valoriser à la fois la cohérence de leur parcours et les spécificités de leur CV.

MBA/Masters : Comment les diplômés séduisent les entreprises

    Stages, séjours à l’étranger, expériences originales… Pour retenir l’attention des recruteurs, les candidats ont intérêt à valoriser à la fois la cohérence de leur parcours et les spécificités de leur CV. Un équilibre subtil qui peut faire la différence face à la concurrence.

    « Plus de résignation… ou de réalisme, moins d’ambitions de carrière, plus de stimulation intellectuelle. Trois ans de crise économique ont fini par modifier les attentes des jeunes diplômés des grandes écoles et des universités françaises à l’égard de leur futur premier employeur. »

    La conclusion de l’enquête réalisée en 2011 par le cabinet d’études Universum confirme un changement fondamental dans les rapports entre candidats et entreprises. Pour autant, le palmarès des “employeurs idéaux” réalisé lors de l’enquête révèle le conformisme des étudiants. Depuis des années, LVMH et L’Oréal trustent toujours les premières places, devant Canal+, Air France, Danone, BNP Paribas et Nestlé.

    Un autre phénomène découle directement de la crise. Alors que la concurrence entre jeunes diplômés n’a jamais été aussi forte, les entreprises déploient des trésors d’imagination pour les attirer. Un paradoxe ? Seulement en apparence. En effet, la raréfaction des postes disponibles pousse les DRH à sécuriser les recrutements, en s’assurant de trouver la perle rare. Il faut donc l’identifier mais aussi être identifié par elle, notamment en faisant connaître ses métiers et ses opportunités de carrière.

    PSA Peugeot Citroën organisait il y a quelques mois les “Spring recruitement events 2011”, des soirées thématiques ouvertes aux candidats. De son côté, le cabinet d’audit et de conseil Deloitte affine sa marque employeur pour attirer les meilleurs talents, en communiquant sur les opportunités d’évolution professionnelle, tandis que son concurrent PricewaterhouseCoopers mise sur son jeu “PWC story” pour faire connaître ses métiers : 30 équipes d’étudiants doivent inventer l’histoire d’une entreprise à partir de données fictives et développer sa notoriété. Ce jeu s’inscrit dans le cadre d’une campagne de recrutement, qui devrait concerner près de 500 jeunes diplômés d’ici juin 2012. D’autres entreprises font le pari de l’originalité, comme Danone qui envoie ses ambassadeurs dans les écoles de commerce. Il s’agit de collaborateurs recrutés récemment, qui vont à la rencontre des étudiants pour expliquer leur fonction mais aussi évoquer l’ambiance de travail, la culture d’entreprise, les opportunités de carrière, etc. De son côté, BNP Paribas vient de lancer une plate-forme d’échanges interactive sur le recrutement et les métiers du groupe, pour créer un lien direct entre ses responsables opérationnels et les jeunes diplômés.

    Savoir-être et expérience

    "Si les entreprises innovent pour attirer les meilleurs candidats, la guerre des talents se joue aussi du côté des jeunes diplômés. Les écoles sont en première ligne, organisant régulièrement des forums pour faciliter les rencontres entre les entreprises partenaires et les étudiants. C’est l’occasion, pour ces derniers, de se renseigner précisément sur les attentes des recruteurs, et donc de valoriser leur CV en adaptant leur argumentaire. Les écoles s’attachent d’ailleurs à préparer les futurs diplômés très en amont.

    « Depuis deux ans, nous proposons des modules de formation pour aider les étudiants à construire et présenter leur CV, témoigne Olivier Epinette. Le service carrières organise des simulations d’entretien avec des DRH, pour les confronter à cet exercice délicat. »

    Ces mises en situation permettent de s’entraîner sur la forme. Mais sur le fond, comment faire la différence ? Quels éléments et expertises doivent être mis en avant ? Une étude d’InfraForces, réalisée en 2010, révèle les attentes des entreprises : les principaux indicateurs qui entrent en compte dans le recrutement sont le savoir-être et l’expérience des candidats. Une bonne présentation ne suffit pas, il s’agit de valoriser ses compétences comportementales, comme un bon relationnel ou l’esprit d’équipe. Plutôt que de l’affirmer, mieux vaut le justifier, en expliquant par exemple que l’on participe depuis plusieurs années à des actions humanitaires, dont la réussite dépend d’une forte coordination entre bénévoles. « Tout ce qui semble périphérique devient essentiel, confirme Andrés Atenza, directeur de l’ISC Paris. Chaque spécificité peut faire la différence, par exemple la discipline d’origine pour les étudiants admis sur titre. » C’est également l’opinion de Lofti Hamzi, qui souligne l’importance de faire la différence avec des expériences qui peuvent paraître secondaires : « La participation à des jeux d’entreprise ou à des travaux de recherche sont des éléments à valoriser sur son CV. »

    Multiplier les stages

    D’après une étude de l’Apec, le nombre de stages effectués distingue les jeunes diplômés en recherche d’emploi de ceux en poste. Parmi les premiers, seuls 41 % ont suivi au moins trois stages pendant leur formation, alors ce taux monte à 58 % parmi les jeunes recrues. Cette formule stimule l’intérêt des recruteurs, puisqu’un tiers des jeunes ont reçu une proposition d’embauche suite à un stage. En dehors de cet impact immédiat, leur multiplication prouve aux employeurs potentiels que le diplômé n’a pas hésité à se confronter à la réalité du terrain. Un début d’expérience très apprécié !

    De leur côté, la valeur ajoutée des séjours à l’étranger est moins directe. Dans une autre enquête, l’Apec remarque qu’ils ne donnent pas « d’avantage significatif en termes d’insertion ». Par contre, ils ont une influence sur les conditions d’emploi, ouvrant à des opportunités de carrière intéressantes, notamment sur des activités internationales.

    Finalement, qu’attendent vraiment les recruteurs ?

    Il faut distinguer les jeunes diplômés des professionnels qui envisagent une évolution professionnelle ou un changement de carrière, en passant par un MBA. Pour Carole Amourdedieu, directrice du cabinet de recrutement CA Conseil, ces derniers doivent « mettre en avant leurs centres d’intérêt, qui révèlent leur ouverture d’esprit, et exprimer leur motivation. » Les jeunes diplômés doivent plutôt miser sur la mise en adéquation de leurs points forts. « Ce qui fait la différence est la cohérence entre la personnalité, le parcours scolaire et le projet professionnel », estime Franck Moreau. Un avis partagé par Andrés Atenza, qui souligne l’importance de l’expérience capitalisée au cours du parcours, « la garantie pour l’employeur de bénéficier de collaborateurs rapidement opérationnels ». G.M.

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    Dossier réalisé par Gilles MARCHAND

    Article paru dans Le Parisien Économie du lundi 12 décembre 2011

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