Métier infirmière / infirmier : pas toujours valorisé, mais très aimé !

91 % des Français ont une excellente image d’eux, selon une enquête menée dans treize pays. De quoi mettre du baume au cœur à ceux qui exercent cette profession pas toujours valorisée

Pour les Français, les infirmiers exercent un métier éprouvant et sont courageux. (LP/Philippe de Poulpiquet.)
Pour les Français, les infirmiers exercent un métier éprouvant et sont courageux. (LP/Philippe de Poulpiquet.)

    91 % des Français ont une excellente image d’eux, selon une enquête menée dans treize pays. De quoi mettre du baume au cœur à ceux qui exercent cette profession pas toujours valorisée.

    En blouse blanche ou pas, au pied d’un lit d’hôpital ou à domicile, ce sont eux — elles le plus souvent — qui assurent nos soins, quotidiens si besoin, que l’on ait 6 mois, 15 ou 76 ans. Jour après jour, matin et soir, ils pansent, piquent. Ils lavent aussi, entendent les peurs, rassurent les malades… « On devient leur béquille », résume Alexandra d’un sourire. Infirmière libérale en Provence, la quadragénaire ne doute pas un instant que les patients qu’elle visite chaque jour « se reposent beaucoup » sur elle, « d’autant plus que les médecins viennent à manquer, que l’on accompagne désormais plus de fins de vie à domicile ». Qu’ils l’aiment carrément ? « Bien sûr ! Ils nous le disent souvent… »

    La profession dans son ensemble, qui crie son mal-être et son épuisement à force de rationalisation des coûts, le sait-elle ?

    En cette journée internationale du métier (lire ci-dessous), deux études, que nous dévoilons, devraient leur mettre un peu de baume au cœur. S’ils se sentent peu écoutés des Etats dont ils attendent plus de reconnaissance, les infirmiers jouissent d’un vrai élan de la part de ceux qu’ils soignent : 91 % des Français ont en effet une excellente image d’eux (d’autant plus s’ils souffrent d’une maladie chronique ou sont âgés), selon l’étude menée auprès du grand public dans treize pays pour Connecting Nurses*. Une plate-forme de partage mondiale lancée en 2011 avec le soutien de Sanofi. « L’idée : créer un espace qui n’existait pas où cette profession puisse être en lien et, comme les médecins le font via leurs publications, échanger sur leurs recherches, leurs pratiques », explique Sylvie Coumel, directeur de ce programme. Avec un tel score, l’image que la France a des infirmiers talonne celle de l’Australie (96 %), loin devant le score de la Chine (67,8 %). 95 %, c’est aussi le taux de bonne opinion enregistré auprès des Français par Odoxa**, qui les a sondés pour le compte de la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH).

    Bienveillants, à l’écoute et avant tout compétents

    Et quand on pense infirmiers, ce n’est pas l’image de la blouse blanche qui vient le plus vite à l’esprit, même si 8 % des personnes interrogées pour Connecting Nurses citent cet attribut (et 6 % associent l’infirmière à l’image d’un ange !). Si on les aime, c’est parce qu’on les juge bienveillants, à l’écoute et avant tout compétents : 85 % des plus de 65 ans suivent aveuglément leurs conseils. Les Français ne verraient d’ailleurs pas d’un mauvais œil qu’on étende le droit des infirmiers à vacciner au-delà de la seule grippe (53 % selon l’étude Connecting Nurses, 62 % selon MNH). Un amour qui n’étonne pas Bernadette Fabregas, ex-infirmière et rédactrice en chef d’Infirmières.com : « L’infirmier(e), dont le métier ne se réduit pas aux seuls gestes techniques, est la figure de proue, le dernier rempart humain dans la relation entre soignant et soigné. » Un rempart fragile et épuisé. On le mesure aussi : 8 Français sur 10 les jugent débordés, 93 % estiment que c’est un métier éprouvant, qu’ils sont courageux (étude Odoxa). Malgré tout, 7 Français sur 10 recommanderaient ce métier à leurs enfants.

    * Etude Connecting Nurses (Connecting-nurses.com) réalisée entre janvier et février 2015 auprès de 1 500 personnes dans 13 pays.

    ** Etude Odoxa pour la MNH réalisée les 23 et 24 avril 2015 auprès de 1 300 personnes.

    Infirmier : les chiffres

    17 millions d’infirmiers dans le monde.

    638 248 infirmiers diplômes d’Etat en France et outre-mer.

    87 % sont des femmes.

    50 % environ travaillent au sein d’hôpitaux publics.

    43,6 ans : âge moyen de la profession (les 65 ans et plus sont 22 681).

    20 000 diplômés sortent chaque année des écoles, 3 ans d’études.

    1 700 à 2 000 € net : salaire médian en début de carrière.

    Le 12 mai, c’est leur jour

    « Nombre d’infirmiers ne savent pas eux-mêmes qu’il existe une Journée internationale de l’infirmier(e) », sourit Bernadette Fabregas, rédactrice en chef d’Infirmiers.com. Cette idée est née chez les Anglo-Saxons et le 12 mai (1820), c’est l’anniversaire de la naissance de l’infirmière avec un I majuscule : Florence Nightingale, issue de la bonne société britannique, avait décidé à 24 ans, quitte à heurter, de se consacrer à cette vocation. Témoin de la mort d’un malade due à l’incompétence d’une soignante, elle n’a cessé de se battre pour professionnaliser le métier en instituant une formation et des conditions sanitaires dignes de ce nom. Elle s’est aussi illustrée lors de la guerre de Crimée en allant organiser un hôpital de guerre.

    Article du Parisien / Aujourd'hui en France du 12 mai 2015

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    ISTEC
    Commerce / Gestion / Management
    Paris
    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille