Les ingénieurs, précieux atouts des entreprises

Les ingénieurs ne connaissent pas la crise : faible taux de chômage, recrutements massifs, création de postes dans presque toutes les branches… La profession continue d’être attractive et cache une multitude de métiers...

Si le secteur privé emploie le plus gros du bataillon des ingénieurs, le public leur permet aussi de travailler sur des projets d’ampleur, souvent à dimension internationale.
Si le secteur privé emploie le plus gros du bataillon des ingénieurs, le public leur permet aussi de travailler sur des projets d’ampleur, souvent à dimension internationale.

    Les ingénieurs ne connaissent pas la crise : 685 000 sont actuellement en poste et la profession affiche un taux de chômage de 4,5%, contre près de 10% sur l’ensemble de la population active.

    Et chaque année, les entreprises recrutent entre 61000 et 65000 ingénieurs, selon une enquête du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (CNISF).

    Dans certains secteurs, il est même difficile de trouver les bons profils. A tel point que les entreprises rivalisent d’initiatives (partenariat avec les écoles, forums, chaires sponsorisées…) pour attirer les candidats.

    «Huit jeunes étudiants sur dix trouvent un CDI avant même la remise de leur diplôme », souligne Pierre Giorgini, président du groupe d'écoles d'ingénieurs Isen (Institut supérieur de l'électronique et du numérique).

    Ingénieur : une profession touche à tout

    Car les ingénieurs sont partout ou presque : BTP, informatique, pharmacie, finance, mais aussi transport ou consulting… difficile pour les entreprises de se passer de ces diplômés.

    «Cette profession regroupe tous les métiers techniques en rapport avec la conception, la réalisation, la fabrication de produits, les projets ou les grandes installations dans tous les domaines industriels»

    , explique Nicolas Leroy, directeur de la division ingénieurs du cabinet de recrutement Michael Page.

    Mais les entreprises ne recherchent pas uniquement des jeunes diplômés. Les ingénieurs ayant une première expérience et les seniors intéressent également les recruteurs.

    «Nous privilégions les personnes justifiant d’au moins trois ans d’expérience », précise ainsi Cyril Lecacheur, manageur régional pour la division BTP, industrie, achat et logistique du cabinet Hays, qui souhaite recruter cette année une centaine d’ingénieurs.

    Ingénieur : des qualités multiples exigés pour un salaire élevé

    Les qualités requises sont multiples

    , comme le souligne Pierre Giorgini :

    « créativité, ouverture d’esprit, compréhension des enjeux environnementaux, capacité à travailler avec des personnes d’univers différents. Et, bien sûr, la maîtrise de l’anglais pour développer des projets internationaux.

    »

    Pour Nicolas Leroy, « un ingénieur doit pouvoir s’adapter à des environnements pluridisciplinaires, de tous niveaux, de toutes nationalités ».

    Des qualités reconnues qui se concrétisent par des salaires plutôt attractifs. Un ingénieur débutant gagnera entre 28000 € brut et 40000 € brut par an selon le secteur et, après dix ans de carrière, son salaire peut atteindre jusqu'à 55000 € brut par an.

    ingénieurs : le secteur public de plus en plus demandeur

    Enfin, si le secteur privé emploie le plus gros du bataillon des ingénieurs, le public est également de plus en plus demandeur.

    Certes, les salaires sont généralement un peu moins attractifs mais comme le souligne Christine Lagrais, responsable des ressources humaines du centre de recherche Paris-Rocquencourt Inria, les organismes publics ont d'autres atouts : « nous offrons à nos ingénieurs de travailler sur des projets d'ampleur, souvent à dimension internationale et dans une institution connue pour sa renommée scientifique et technique. » Une expérience qui peut conduire à de grandes carrières.

    TROIS QUESTIONS À...

    Comment accroître le vivier d’ingénieurs ?

    Chaque année, 31000 diplômés sortent des écoles et des universités. Mais il en manque 9000 à 10000.

    Nous devons tout d’abord nous battre contre la vision trop « masculine » de ce métier, en sensibilisant les lycéennes.

    Il faut aussi aller chercher les étudiants de catégories sociales moins aisées, qui font de l'autocensure et se détournent de ce cursus jugé trop coûteux. Nous devons lutter contre ces a priori car 90% des écoles d'ingénieurs sont publiques.

    Autre option : l’apprentissage, notamment dans les PME.

    Les jeunes, lorsqu’ils ont le choix, se tournent plus volontiers vers les grandes entreprises.

    Pour les PME, la pénurie est telle qu’elles sont prêtes à financer la formation de leurs ingénieurs avant de les recruter.

    On recense seulement 2000 apprentis dans les écoles d’ingénieurs, soit moins de 2% de l’effectif global.

    Etes-vous optimiste pour l’avenir ?

    Oui. Les étudiants semblent de plus en plus prêts à opter pour le métier d’ingénieur, qui leur donne l’assurance de trouver un emploi et de prétendre à des salaires équivalents à ceux des diplômés d’écoles de commerce.

    Depuis deux ans, les inscriptions dans les écoles d’ingénieurs proposant des cursus de cinq ans après le bac se sont accrues de 35%. En revanche, les effectifs des classes prépas restent stables.

    Pourquoi inciter 10% des ingénieurs à préparer une thèse de doctorat ?

    Si la France veut rester compétitive, elle doit former des ingénieurs de niveau bac + 8, c’est le standard dans les pays étrangers.

    Pendant leurs trois années de thèse, les étudiants développent des compétences équivalentes à une expérience professionnelle de dix ans.

    Notre label « Ingénierie pour l’entreprise » est destiné aux ingénieurs-docteurs qui veulent intégrer les entreprises. Cette année, une centaine d’étudiants sont concernés.

    A chaque profil sa filière

    Acroban est né sur le campus de Talence (Gironde), dans les bureaux de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique)

    Universités, écoles publiques, privées, en trois ans après une prépa ou en cinq ans…

    Il existe en France de nombreuses voies d’accès au métier d’ingénieur et 220 écoles sont habilitées par la Commission des titres d’ingénieur à délivrer le diplôme officiel.

    Chaque formation présente ses atouts et permet ainsi aux jeunes de se faire une place dans l’entreprise.

    Les diplômés des grandes écoles généralistes (Centrale ou Arts et métiers ParisTech) s’orientent plus volontiers vers le conseil, l’audit ou la stratégie.

    Ceux qui ont choisi des écoles spécialisées, comme l'EISTI (Ecole internationale des sciences du traitement de l'information) ou l'Escata (Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile), sont les favoris des entreprises officiant dans leur domaine de compétence. Ils deviennent ingénieurs conseil-expertise-assistance technique ou travaillent dans des services production, maintenance ou logistique, voire dans le marketing ou le commercial.

    Les diplômés universitaires de niveau bac + 4 ou bac + 5

    sont quant à eux souvent embauchés

    pour la mise en œuvre des stratégies de développement et de transformation des entreprises.

    Les universités encouragent également les filières doctorantes, qui permettent d’approfondir une spécialité et débouchent sur des fonctions dans les bureaux d’études et dans les centres de recherche.

    Stages et alternance bienvenus

    Pour Pierre Lamblin, responsable des études de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), « dans les enquêtes, nous observons que les entreprises donnent souvent la préférence aux diplômés d’écoles d’ingénieurs plutôt qu’aux universitaires qui, selon eux, permettent un retour sur investissement plus important. Mais, à niveau de diplôme équivalent, soit bac + 5, ce sont surtout la personnalité et la motivation du candidat qui font la différence. Un universitaire dont le projet est bien construit peut l’emporter sur un diplômé d’école, surtout s’il a su enrichir sa formation de stages cohérents avec ses objectifs professionnels ».

    Pour trouver un premier emploi, l'alternance constitue également un atout supplémentaire car elle permet au jeune de se présenter sur le marché du travail doté d'une sérieuse première expérience en entreprise et d'être ainsi immédiatement opérationnel.

    Séquence Emploi réalisée par l’agence Accroche-Com’

    Dossier réalisé par Fabienne Tisserand et Maria Cornu

    Article paru dans le Parisien Economie, édition du lundi 04 juin 2012

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