Emploi : Nos conseils pour soigner votre e-réputation

Il est impossible de contrôler totalement les traces négatives qui entachent la réputation d’un particulier ou d’une entreprise sur Internet. En revanche, on peut améliorer son image en ligne en créant des contenus valorisants.

Emploi : Nos conseils pour soigner votre e-réputation

    Au village planétaire, sans prétention, tout le monde peut avoir mauvaise réputation. Des paramètres de confidentialité mal réglés et les photos d’une soirée arrosée deviennent publiques sur Facebook. Trois clics de souris suffisent pour retrouver un message dénigrant un collègue ou moquant son patron.

    Les paroles s’envolent, les écrits restent, indélébiles à l’heure des moteurs de recherche surpuissants et des réseaux sociaux. Au risque de rebuter les recruteurs.

    La « googlisation » devient un réflexe de plus en plus courant et un moyen de faire le tri parmi les postulants

    , comme le montre l’enquête 2012 menée par Régions Job sur « L’emploi & les réseaux sociaux » : 68% des recruteurs indiquent rechercher en ligne des renseignements sur les candidats, contre 36% en 2010. Plus important, 25% des recruteurs avouent avoir déjà écarté un collaborateur en raison d’une présence en ligne négative — ils n’étaient que 8% en 2011.

    La « googlisation » devient un réflexe de plus en plus courant pour se renseigner sur quelqu’un

    Problème pour les candidats à l'embauche : leur e-réputation dépend avant tout de ce que les autres disent d'eux, un contenu impossible à maîtriser. « Un candidat n'a quasiment jamais la possibilité d'enlever des contenus négatifs qui le concernent », précise Tarek Moutawakkil, cofondateur de Yupeek, réseau social professionnel à destination des jeunes diplômés. La tentation est grande alors de ne pas (ou ne plus) être actif en ligne pour éviter toute déconvenue. Erreur. Mieux vaut « prendre en main sa réputation », défend Anthony Babkine, coauteur de « Bien gérer sa réputation sur Internet ».

    La parade consiste dans ce cas à afficher du contenu positif.

    Comment ? En créant des profils sur les réseaux comme

    Viadeo ou LinkedIn

    et un CV en ligne sur des sites comme Doyoubuzz. Ils sont si bien référencés par Google qu’ils apparaîtront sur la première page de recherche, rejetant les références moins flatteuses dans les limbes du cyberespace. Autrement dit, tisser sa toile permet déjà de faire place nette. « Le contenu positif va alors remonter dans les moteurs de recherche. C’est se donner un maximum de chances d’être repéré par des recruteurs, et ça fournit au candidat un avantage concurrentiel », confirme Jacques Froissant, PDG du cabinet Altaide, spécialisé dans le recrutement 2.0.

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    C’est aussi faire la preuve de ses compétences

    . « Le Web permet de montrer ses qualités grâce à des réalisations concrètes », note Anthony Babkine. Par exemple, « en ajoutant sur les réseaux sociaux les présentations des projets que l’on a montés ou en faisant remonter les meilleurs articles de son blog », ajoute Jacques Froissant. «

    Les recruteurs préfèrent les candidats proactifs qui prouvent qu’ils sont motivés et qu’ils se sont formés par eux-mêmes aux outils numériques

    . La démarche importe presque autant que le contenu », ajoute Tarek Moutawakkil. Toujours selon l’enquête de RégionsJob, 27% des recruteurs avouent avoir déjà engagé un collaborateur car sa présence en ligne était positive. Une présence à soigner très tôt. « Il faut construire en amont, dès la première année d’études supérieures, son identité numérique, pour se forger une crédibilité et ne pas être uniquement dans la sollicitation quand on cherche un emploi ou un stage », explique Tarek Moutawakkil. Pas question non plus d’attendre d’être en fin de droits à Pôle emploi pour s’y mettre.

    TEMOIN « C’est au candidat d’aller chercher les recruteurs »

    Tiphaine de Trogoff, 25 ans, rédactrice-conceptrice pour l'agence de publicité Being, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

    «Allez, c’est parti ». Foulard autour de la tête et t-shirt léopard, une jeune femme monte un tigre en toc. « 25 ans, 179 cm, 65 kg, 34 dents, 3 reins, 1 métier : conceptrice - rédactrice », énumère Tiphaine de Trogoff dans une vidéo vue plus de 68 000 fois depuis qu’elle a été mise en ligne début janvier. La jeune publicitaire s’y met en scène avec humour, façon Amélie Poulain délurée. On la voit déambuler dans Paris une coiffe bretonne traditionnelle sur la tête — parce qu’elle est « fière de ses origines » — se pavaner en soirée et gober des flamby, elle qui « est toujours prête à relever des défis ». Un pari audacieux. Et gagnant. La conceptrice-réalisatrice a été recrutée par l’agence de pub Being fin mars pour un poste de rédactrice en anglais. D’abord en freelance à l’essai puis pour un CDD de sept mois.

    En 2012, après des études de communication, Tiphaine cherche à intégrer une agence. « J'y suis allée au culot et ils m'ont conseillé d'en faire un peu plus pour me vendre et avoir une chance. » C'est là qu'est née l'idée de se mettre en scène pour donner aux recruteurs l'envie de la rencontrer. « Aujourd'hui, c'est aux candidats d'aller chercher les recruteurs, il faut être le premier à faire quelque chose, toujours se réinventer. Avec cette vidéo, j'ai montré que j'étais capable de faire une publicité alors que je n'avais jamais touché à cet outil auparavant. » Tiphaine a donc prouvé par l'exemple qu'elle correspondait au poste recherché.

    «Avec cette vidéo, j’ai montré que j’étais capable de faire une publicité alors que je n’avais jamais touché à cet outil auparavant. »

    Pas question de bluffer

    . « Mes proches m’ont dit que ça me ressemblait, explique Tiphaine. De toute façon, si on commence à mentir, les gens vont s’en rendre compte à un moment ou un autre. » Son CV, accessible depuis son site, prouvait déjà son originalité et sa cohérence : elle y note son poste de chef de « potiches événementielles », en 2007 et interpelle les recruteurs : « English : fluent [courant]. Test me! » Surtout, elle y montre dans son « bouc » ce qu’elle a réalisé au cours de ses missions précédentes.

    Un CV ne peut plus se contenter de décrire son profil, il doit prouver la réalité de son expérience et de sa motivation

    . Internet le permet.

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