Palmarès des Lycées : Le lycée Beth-Hanna cultive sa différence

Joddie, juive pratiquante, finit sa terminale ES à Beth-Hanna, un établissement privé confessionnel, non mixte

Le lycée privé confessionnel Beth-Hanna (Paris, XIXe)
Le lycée privé confessionnel Beth-Hanna (Paris, XIXe)

    Joddie ne « vient pas à l’école pour se faire belle ou pour regarder les garçons ». On la croit sur parole. Cette ado de 17 ans a choisi de faire rimer lycée avec religiosité. Juive pratiquante, elle finit sa terminale ES à Beth-Hanna, un établissement privé confessionnel, non mixte. Les filles portent l’uniforme et consacrent toutes leurs matinées à l’enseignement spirituel. Les cours de maths, d’économie ou de lettres sont ramassés sur les après-midi, dans des emplois du temps très chargés qui se terminent à 18 heures.

    Sur le plan scolaire, cette formule atypique fonctionne. Avec 99 % de réussite au bac et un accompagnement poussé des jeunes, Beth-Hanna est en tête de notre palmarès des lycées privés les plus accompagnateurs. « Les élèves viennent de partout, y compris de banlieue, avec des profils sociaux très divers », assure le directeur, André Touboul. Leur point commun ? « Des valeurs », répond-il, persuadé comme beaucoup de supporteurs du privé que « le bon lycée est celui que l'on a choisi ».

    Ici, la majorité des 1 800 élèves se côtoient depuis la tendre enfance : l'établissement propose des cours dès le primaire. Joddie, elle, a fait son collège dans une institution privée de Neuilly (Hauts-de-Seine). « Mes parents ont toujours cherché la meilleure école, quitte à ce qu'elle soit un peu loin », explique la lycéenne qui vit dans le centre de Paris, à une demi-heure en métro de l'établissement. « Quand je l'ai visité, j'ai vu tout de suite que les filles sont très soudées, il y a un esprit de famille », raconte-t-elle. Elle jure que l'enseignement religieux (noté, même s'il ne figure évidemment pas aux programmes officiels) ne lui pèse pas, même à quelques mois du bac. « Ça nous aide à structurer notre pensée, et cultiver l'idée qu'il faut étudier d'abord pour son plaisir… analyse Joddie. Et puis, ça nous prépare à développer de grandes capacités de travail. » Après le bac, elle aimerait tenter Sciences-po.

    Christel Brigaudeau

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