Palmarès des lycées : les recettes du succès

Comment fait-on pour transformer en bacheliers des ados fâchés avec le lycée ? Intransigeance sur les règles de la vie scolaire : cette caractéristique revient comme un mantra dans les lycées les plus aptes à sortir de l’ornière un public en difficulté.

L’un des facteurs de réussite dans les établissements bien notés pour leur pourcentage de bacheliers est la multiplication des examens blancs.
L’un des facteurs de réussite dans les établissements bien notés pour leur pourcentage de bacheliers est la multiplication des examens blancs.

    COMMENT FAIT-ON

    pour transformer en bacheliers des ados fâchés avec le lycée ? « On ne fait rien », répond, un brin provoc, Alain Godon. La métamorphose a pourtant bel et bien lieu dans le lycée Jean-Moulin de ce proviseur, au centre-ville de Roubaix (Nord).

    Là, 78 % des 1 000 élèves ont décroché un bac général ou technologique l’été dernier, alors que « sur le papier, au vu de leurs profils, moins de la moitié devrait y parvenir ». Alain Godon assure qu’il n’y a « pas de magie ». Seulement une alchimie, fragile. « Rien ne nous distingue, si ce n’est que les équipes ici sont particulièrement réactives et attentives. Les 150 adultes de l’établissement connaissent le terrain et ils sont pour beaucoup des mêmes milieux sociaux que les élèves. Ils comprennent intimement leur psychologie. »

    Intransigeance sur les règles de la vie scolaire

    Cette caractéristique revient comme un mantra dans les lycées les plus aptes à sortir de l’ornière un public en difficulté : ils partagent « une attention extrême portée aux règles de la vie scolaire, à la fois ferme, claire et très bienveillante », relève Catherine Moisan, patronne de la direction des études et de la prospective au ministère de l’Education nationale.

    Au lycée privé Oudinot de Chaumont (Haute-Marne), où se retrouvent (pour un tarif de 500 € l'année en externe) beaucoup d'ados en retard scolaire, on met les bouchées doubles sur l'accompagnement personnalisé dans les matières phares. En guise d'électrochoc, l'établissement organise aussi dès la 2 de deux sessions d'une semaine d'examens blancs à la place des classiques devoirs sur table. « La première fois, les jeunes ont des sales notes, à la deuxième, ils anticipent et se mettent dans le bain, raconte le directeur, Jean-Michel Mussy. Les gosses changent pendant leur scolarité. Ils gagnent en autonomie. »

    Pour autant, les lycées « aidants » n'ont rien de paradis éducatifs. A Roubaix, les conseils de discipline restent nombreux. Au lycée Louise-Michel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), la direction peine toujours à impliquer les parents. Mais elle a en revanche réglé ses problèmes d'horaires. « Les retards, c'est bien simple, ils n'existent plus, clame la proviseur, Fabienne Bertot. Chaque retard, même de cinq minutes, est considéré comme une absence. L'élève n'entre pas en classe mais il est collé en fin de journée pour rattraper son cours. Croyez-moi, ça dissuade. » La proviseur fait aussi valoir — dans ses facteurs de réussite — des bacs blancs en pagaille. Là encore, le reste de la recette tient dans le coup de main de l'équipe en place. « On est comme des viticulteurs, résume Fabienne Bertot, du haut de ses vingt-sept ans d'expérience. On peut faire du bon vin régulièrement et sortir un grand cru de temps en temps sans trop savoir l'expliquer. »

    Palmarès par région / Département

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Informatique / Numérique
    Clichy
    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1