Parcoursplus : une plateforme dédiée aux adultes en reconversion

Pauline « J’ai 38 ans et je suis à la Sorbonne : c’est génial ! » Comme Pauline, de plus en plus d’adultes frappent à la porte de la fac. La ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé hier la création d’un parcours dédié.

Université Panthéon-Sorbonne (Paris Ve). Pauline avait « toujours voulu travailler dans le milieu culturel » LP/Jean-Baptiste Quentin
Université Panthéon-Sorbonne (Paris Ve). Pauline avait « toujours voulu travailler dans le milieu culturel » LP/Jean-Baptiste Quentin

    Comme Pauline, de plus en plus d’adultes frappent à la porte de la fac. La ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé hier la création d’un parcours dédié.

    La veille de la rentrée encore, les questions se bousculaient dans la tête de Pauline. « Saurai-je encore rédiger une dissertation ? Les autres étudiants seront-ils d'accord pour faire des exposés avec moi ? Est-ce que je tiendrai trois heures dans un amphi sans aller chercher un café ? » Retourner à la fac vingt ans après son bac n'a rien d'évident. Pourtant, après quinze années de vie de bureau en tant que chargée de communication, cette Parisienne a fait sa rentrée en septembre 2018 à la Sorbonne, en troisième année de licence « métiers de la culture ». Elle a réussi ses partiels et entame son master pleine d'entrain. « J'ai 38 ans et je suis à la Sorbonne… C'est génial ! » s'exclame-t-elle, trop heureuse de trouver à la fac une nourriture intellectuelle et une atmosphère bienveillante « complètement absente dans le monde de l'entreprise ».

    Répondre à une demande pressante

    Les adultes en reprise d'études, comme elle, sont de plus en plus nombreux, à telle enseigne que la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé hier la création pour eux d'un programme spécifique d'accompagnement, baptisé ParcoursPlus. Il s'agit de répondre à une demande pressante : 110 000 candidats en reprise d'études se sont inscrits sur Parcoursup l'hiver dernier. Parmi eux, 74 000 ont reçu une proposition.

    « Cette orientation s’est faite de manière un peu artisanale, concède-t-on au ministère. On ne s’attendait pas à un tel afflux. » Comment l’expliquer ? L’administration met en avant deux principaux facteurs, à commencer par la notoriété de Parcoursup, qui ne comporte pas de limite d’âge, contrairement à son ancêtre APB, réservé aux moins de 26 ans. Par ailleurs, la plate-forme abrite cette année davantage de filières, en particulier les instituts de formation aux soins infirmiers, qui ont considérablement dopé la fréquentation du site.

    La tendance répond aussi à un mouvement plus profond : de plus en plus d’adultes changent de métier et doivent se former.

    C’est parfois un choix. Pour Pauline, ce saut dans l’inconnu a d’abord été subi : elle a été licenciée, dans le cadre d’un plan social. « Cela a été un moment difficile, mais aussi une occasion de reprendre mes anciens rêves, explique celle dont la licence a été intégralement financée (2 500 €) par son ancienne entreprise. J’avais toujours voulu travailler dans le milieu culturel, sans oser parce qu’à l’époque, en fac, on nous disait qu’il n’y avait pas de débouchés. » Le discours, constate-t-elle, a changé depuis son premier passage à l’université, en licence d’info-com, au début des années 2000. « Les professeurs nous encouragent beaucoup plus, constate-t-elle. Ils ne nous disent pas qu’il n’y a pas de travail, ça, c’est acquis depuis longtemps… Ils nous demandent d’abord d’aimer ce qu’on fait. »

    Pauline, qui craignait la différence d’âge avec ses camarades de promo, a été impressionnée par leur « ouverture d’esprit ». « Ils étaient curieux de ce que je pouvais leur apporter, en tant que personne qui connaît déjà le monde du travail », raconte-t-elle. Moins à l’aise que les autres avec les réflexes de l’écriture académique et les règles de la dissertation, la presque quadra a compensé avec ses propres atouts acquis au bureau : un esprit de synthèse, une aptitude à présenter son travail de façon claire et visuelle.

    « Au premier semestre, je me suis adaptée… Au deuxième, ça a été comme sur des roulettes ! » sourit-elle. Elle se donne encore un an et la fin de son M1 avant de rechercher un travail. Avec, espère-t-elle, « la ligne sur le CV qui fera la différence entre ma candidature et les centaines d’autres ».

    Christel Brigaudeau

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Courbevoie
    Audencia Business School
    Economie / Finance / Banque / Comptabilité
    Nantes
    L'Ecole Multimedia
    Informatique / Numérique
    Paris