Parcoursup : pourquoi les bacs pro sont encore les grands perdants

Comme avec son prédécesseur APB, la majorité des recalés de la plateforme viennent des voies professionnelles et technologiques.

Parcoursup : pourquoi les bacs pro sont encore les grands perdants

    Ses deux candidatures en BTS ? Directement refusées sur Parcoursup.

    Depuis, les perspectives d’Inès n’ont pas bougé, ou presque. « J’ai pris un petit boulot en attendant que ça bouge, explique la jeune femme de 18 ans, originaire de l’Essonne. Je voulais continuer mes études, mais, pour l’instant, je n’ai pas d’autre choix que d’attendre qu’une place se libère quelque part. »

    Son cas est représentatif des galères de ceux qui veulent poursuivre leurs études après le bac. Plus des trois quarts des 3 000 bacheliers recalés à l’issue de la phase principale de la plateforme d’orientation proviennent des filières technologiques ou professionnelles. Parcoursup ne fait que poursuivre la tradition : les chiffres étaient sensiblement les mêmes avec son prédécesseur décrié, APB.

    Les raisons ?

    Un, l’explosion du nombre de bacheliers professionnels depuis dix ans et leur envie de muscler leur CV en ne filant pas tout de suite sur le marché du travail. Deux, la nature de leur formation qui les oriente naturellement vers des BTS, filières sélectives. Ces dernières n’arrivent pas à suivre la hausse de leurs demandes, de plus de 26,7 % cet été.

    2 000 places de BTS supplémentaires

    « C’est la poursuite d’étude la plus naturelle pour eux, mais les places dédiées sont insuffisantes, on est trop loin des réels besoins de ces jeunes », regrette Axel Benoist, enseignant en lycée professionnel et cosecrétaire national du Snuep-FSU. « Ils sont aussi en concurrence avec des bacheliers de filière générale, souligne le porte-parole de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), Samuel Cywie. Ces derniers se tournent aussi vers des BTS ou des IUT. »

    Un phénomène atténué par la mise en place de quotas dédiés aux bacheliers professionnels.

    « Mais cela ne suffit pas, nous souffle Félix, enseignant dans un lycée professionnel à Pantin (Seine-Saint-Denis).

    Parfois, certains sont envoyés à la fac, mais c’est le casse-pipe assuré pour des élèves qui ont un niveau général trop faible

    . J’ai le souvenir d’un jeune qu’on avait mis en histoire, il n’avait pas tenu deux mois. »

    Pour ne laisser personne sur le carreau, le ministère a créé 2 000 places de BTS supplémentaires et autant en « classes passerelles ». Ces dernières accueilleront bacheliers professionnels et quelques technologiques sans affectation dans Parcoursup pour améliorer leur dossier en vue d’une nouvelle candidature en fin d’année. « Ce sont des classes à moindre frais, glisse Axel Benoist. Pourquoi ne pas avoir ouvert directement plus de places en BTS au lieu de lancer cette solution bâtarde ? »

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