Parcoursup : pourquoi les lycées et universités manifestent contre la réforme

Les syndicats de l’enseignement supérieur et des associations lycéennes appellent à manifester ce jeudi 1er février contre la réforme de l’orientation.

Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 26 janvier. La sem aine dernière déjà, certains  lycées d’Ile-de-France ont été bloqués par des centai nes d’élèves
Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 26 janvier. La sem aine dernière déjà, certains lycées d’Ile-de-France ont été bloqués par des centai nes d’élèves

    Cette fois sera-t-elle la bonne ? Ceux qui jusqu’ici prêchaient dans le désert contre les effets, selon eux, délétères de la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur veulent croire que les porte-voix feront leur effet.

    Alors que la nouvelle plate-forme d'inscription aux études post-bac Parcoursup est officiellement entrée en fonctionnement depuis dix jours, des mobilisations sont attendues aujourd'hui, jeudi 1er février, à Paris et dans plusieurs autres villes, à l'appel des principaux syndicats de l'enseignement supérieur, des associations lycéennes et de plusieurs mouvements de jeunesse — à l'exception notable de la Fage, la principale fédération étudiante.

    A nouveau, pourraient fleurir les banderoles et amas de poubelles barrant les portes de plusieurs établissements.

    A Paris, une manifestation doit partir à 14 heures de la faculté de Jussieu, en direction de la Sorbonne. « Il n’est pas trop tard car la loi n’est pas encore votée et il est donc encore possible de la faire modifier, affirme Lilâ Le Bas, la présidente des étudiants de l’Unef. Jusqu’ici, il avait été difficile de mobiliser, car la stratégie du gouvernement de mettre beaucoup de sujets sur la table en même temps nous laisse peu de temps pour expliquer nos arguments sur le terrain. Mais les lycéens et étudiants commencent à se rendre compte du décalage qui existe entre les discours rassurants et la réalité qui arrive dans les facs. »

    La FCPE juge le projet inégalitaire

    Dans le viseur des opposants au projet de loi : les nouvelles règles d’accès à l’université, qui instaurent des « attendus » pour les lycéens et devraient aboutir dès cette année à un tri des candidatures des bacheliers dans les facs, en fonction de leurs moyennes et de leurs bulletins. Le projet ne prévoit pas de refuser l’entrée à ceux dont les résultats sont jugés trop faibles. En revanche, ils seront servis en dernier dans la procédure d’affectation Parcoursup et risquent d’attendre longtemps avant de connaître leur lieu d’études pour la rentrée.

    Manifestation du 1er février : lycéens dans la rue à Paris

    La nouveauté de demander un avis consultatif, favorable ou défavorable, aux conseils de classe des lycéens de terminale sur les projets post-bac de leurs élèves, passe mal aussi, particulièrement auprès de la principale fédération de parents d’élèves (classée à gauche), la FCPE. Alors qu’elle avait au départ soutenu les principes de la réforme, la puissante association s’oppose désormais à ce projet qu’elle juge inégalitaire et inquiétant pour les familles, explique sa porte-parole Liliana Moyano. Sans appeler clairement à descendre dans la rue, les parents de la FCPE se disent « aux côtés des étudiants qui se mobilisent pour leur avenir ».

    Ça frémit aussi sur le bac

    La réforme du baccalauréat, que prépare le gouvernement, suscite également un début de mobilisation. Au terme d'une concertation éclair, orchestrée en ce moment au ministère de l'Education nationale, le gouvernement rendra sa copie sur le bac le 14 février. Avec, déjà, la certitude d'un examen réduit à quatre épreuves finales en terminale, dont un grand oral, et une part de contrôle continu pour évaluer les élèves. Mais l'exécutif devra compter avec la méfiance non seulement du Snes, le principal syndicat des professeurs du secondaire, qui appelle à une journée de grève mardi 6 février, mais aussi de la majorité des associations disciplinaires. Professeurs de maths, de français, de philosophie, d'histoire-géographie, de sciences ou encore de latin demandent un « moratoire » sur la réforme, qu'ils jugent précipitée.

    Christel Brigaudeau

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