Pour les étudiants, la rentrée coûte en moyenne 2403 euros

Selon le baromètre de la première organisation étudiante, la Fage, que nous dévoilons, le coût de la rentrée est en hausse cette année encore. Maxime, comme de nombreux étudiants, a recours au système D.

Le logement est le plus gros poste de dépenses. Crédit photo : Le Parisien
Le logement est le plus gros poste de dépenses. Crédit photo : Le Parisien

    Le conseil le plus utile pour réussir sa vie étudiante, selon Maxime ? « Entretenir de bonnes relations avec sa banquière. »

    Cet étudiant de 22 ans, qui débutera mi-septembre un master de management du sport à l’université de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), finit chaque mois dans le rouge, malgré l’argent qu’il met de côté en travaillant tout l’été comme sauveteur sur la côte atlantique, et toute l’année comme serveur, vendeur, manutentionnaire de supermarché, intérimaire…

    2 403 €, une sacrée somme

    La vie est chère pour les étudiants : 2 403 € pour le mois de septembre, soit une hausse de 1,86  % par rapport à 2016, d'après le 15 e baromètre de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), le premier syndicat étudiant. Ce prix, que nous dévoilons, prend à la fois en compte les frais spécifiques à la rentrée (comme les droits d'inscription en fac et les fournitures scolaires) et le coût de la vie courante. Il ne constitue pas une moyenne du budget des jeunes, mais « une indication du montant dont aurait besoin un étudiant pour vivre correctement », explique Alexis Her, vice-président de la Fage chargé des affaires sociales. Seuls les droits d'inscription et les tickets de restaurant universitaire n'ont pas augmenté, et ce depuis plusieurs années.

    Une flambée plus modérée en région parisienne

    En dix ans, le coût calculé selon les mêmes indicateurs a pris 300 € dans les villes de province et 236 € en région parisienne. « Evidemment, on n'a pas augmenté de la même manière notre capacité à pouvoir payer des choses… », souligne Alexis Her.

    Les mutuelles, le poste qui explose

    Comparé à 2016, la plus grosse hausse de tarifs revient aux mutuelles étudiantes, dont les tarifs de complémentaires santé ont bondi de 9,1  % en province et de 7,5  % à Paris. Les assurances logement enregistrent aussi une hausse notable (5 % et 3,3 %), de même que le prix du panier de courses moyen de l'étudiant : garnir sa kitchenette de spaghettis, de steaks hachés et d'un concombre coûte 4 % de plus cette année à Paris, 2,75 % ailleurs.

    Le loyer, principale dépense

    Mais pour ceux qui ont quitté le nid familial (soit la moitié des étudiants entre 18 et 24 ans, selon l'Insee), le loyer reste le plus gros poste de dépense. Alors que les prix augmentent moins en région parisienne du fait de la politique d'encadrement des loyers instaurée en 2015, le coût du logement a bondi de presque 2 % dans les autres villes universitaires, sous la pression « d'une pénurie de logements pour les étudiants », explique la Fage.

    A Clermont-Ferrand, Maxime est épargné par la flambée du mètre carré… mais pas par les déménagements fréquents, entre son lieu d'étude et ceux de ses stages. Pour faire baisser la facture, cet amateur de grand air a investi… « dans une caravane dégotée d'occasion pour 100 € ». Il la gare dans les campings de la côte landaise pendant ses périodes en entreprise. Il achète ses manuels de cours sur Leboncoin ou chez des bouquinistes pour contenir son budget de livres, « entre 150 et 250 € par an », et fait ses courses « à la fin des marchés, quand les commerçants bradent les légumes qui leur restent, voire les donnent »…

    Des tickets de transport en baisse

    Côté transports, l'étudiant se déplace en voiture, un moyen cher mais « indispensable pour aller travailler ». Il ne bénéficiera pas de la baisse enregistrée cette année sur les tickets de transport en commun (- 3,26 %), de plus en plus subventionnés par les collectivités locales, mais il arrivera quand même, espère-t-il, à se dégager « un peu d'argent de poche ». Avec, il achètera du nouveau matériel de surf, sa passion, et pourra organiser des soirées entre copains, « le plus souvent en appartement, parce que ça coûte moins cher ».

    Infographie. Le coût moyen de la vie d'un étudiant

    Un plan en discussion cette semaine

    Après avoir soufflé le froid cet été, en annonçant l'annulation de 95 millions d'euros de crédits aux universités et la baisse de 5 € par mois des aides au logement (APL) versées notamment aux étudiants, le gouvernement espère réchauffer ses relations avec la jeunesse à la veille de la rentrée.

    Le ministère de l'Enseignement supérieur ouvre ce lundi un cycle de négociations avec le monde universitaire, qui devrait aboutir à l'automne sur un « plan » d'amélioration des conditions de vie des étudiants et la remise à plat de l'ensemble des aides sociales dont ils bénéficient (un tiers des effectifs touchent ces aides).

    «L'objectif est de mettre en place une aide globale d'autonomie»

    , a précisé la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, répondant à des revendications portées de longue date par les deux principaux syndicats étudiants, la Fage et l'Unef. «Actuellement, les aides sont injustes :

    les bourses créent des effets de seuils qui pénalisent les étudiants se trouvant juste au-dessus des barèmes

    , et la demi-part fiscale profite le plus aux plus hauts revenus, c'est-à-dire à ceux qui ont le moins besoin d'aides», estime Jimmy Losfeld, le président de la Fage. «Sans compter que

    les aides sont calculées d'après la feuille d'impôt des parents, et pas d'après les revenus réels des étudiants»

    , souligne aussi Lilâ Le Bas, porte-parole de l'Unef.

    Le plan devrait comporter également un volet sur le logement, avec la relance d'une garantie locative pour faciliter la recherche d'appartement des jeunes, un plan de construction de 60 000 logements étudiants échelonné jusqu'à 2022.

    Christel Brigaudeau

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