Pourquoi le Bac 2013 angoisse encore plus...

L'édition 2013 du Bac est la première du « nouveau lycée ». Plusieurs nouveautés sont au programme des candidats au bac cette année. Revue de détail des « pièges » possibles

Les lycéens comme les professeurs sont inquiets de l’organisation de ce nouveau bac, dont ils soulignent l’impréparation.
Les lycéens comme les professeurs sont inquiets de l’organisation de ce nouveau bac, dont ils soulignent l’impréparation.

    Insomnies, maux de ventre, ongles rongés… le retour ! Une fois les ponts de l’année passés, pour les lycéens de terminale, c’est la dernière ligne droite vers le bac. Invariablement, l’approche de ce rite national auquel la France reste si attachée malgré les critiques saisit d’angoisses les quelque 700000 adolescents candidats et, au-delà, leurs familles.

    Un stress accru cette année. Cette édition 2013 est en effet la première du « nouveau lycée ». Une réforme conçue sous la droite par Xavier Darcos, puis lancée par son successeur Luc Chatel, eux qui voulaient avant tout rééquilibrer les filières. Conséquence : depuis deux ans, les programmes ont changé. Celui du bac aussi, avec déjà l’an passé l’apparition de nouveautés comme l’épreuve anticipée d’histoire pour les séries scientifiques.

    A quoi va donc ressembler ce rendez-vous terminal, qu'inaugure une première « cohorte » de lycéens ? A un grand flou inquiétant, selon les enseignants, qui n'ont cessé de s'alarmer au fil de l'année. Manque d'annales pour préparer les élèves, des oraux à inventer et à faire passer (y compris à ses propres élèves), pas assez de consignes sur les « attendus de l'examen »… La formation continue ayant fait les frais des coupes budgétaires, les profs se sont sentis bien seuls et leurs incertitudes ont fait tache d'huile auprès des parents en réunion et des élèves en classe.

    Le ministère se veut réconfortant

    Du côté du ministère, où l’on a bien conscience que ces changements — non organisés par l’équipe en place — peuvent inquiéter, on se veut réconfortant. Outre qu’on y considère les profs comme assez grands pour concevoir des cours à la hauteur, on y fait valoir qu’ils ont été abreuvés de ressources en ligne pour les y aider.

    Le flou pourrait aussi au final bénéficier aux candidats, suscitant la bienveillance des jurys. Les élèves ne doivent pas oublier non plus ce qu’on leur serine : la meilleure recette pour décrocher un bac qui n’en est pas à se première refonte, c’est de toute façon un travail régulier.

    Bac 2013 - les nouveautés - ce qui pose problème

    Plusieurs nouveautés sont au programme des candidats au bac cette année. Revue de détail des « pièges » possibles.

    Un oral de langues, évalué le plus souvent par « son » prof

    . C’est le changement majeur du cru 2013. Tous les élèves de série générale passent désormais leurs deux langues vivantes à l’écrit et à l’oral. Sur le principe, tous les profs applaudissent : on se plaint si souvent de la faiblesse des Français pour parler « en langues » ! Le hic ? L’épreuve orale, qui compte pour moitié de la note en S ou ES, ce sont les profs habituels qui la font passer, et ils ne se sont pas sentis très aidés. C’est à eux seuls que revenait le soin d’élaborer l’énoncé, qui se décompose en deux temps (compréhension et expression).

    Le risque, pointé aussi bien par l’Association des profs de langues que par le Snes, principal syndicat des profs du second degré : une grande disparité de sujets. Et le risque d’inégalités d’un établissement à l’autre

    , contraire au caractère anonyme et « national » du bac, relève ce prof d’anglais de Joliot-Curie à Nanterre, où les enseignants se sont fendus d’une lettre aux parents. Des parents dont ils craignent au passage qu’ils ne se retournent contre eux, connaissant le prof qui a évalué leur enfant.

    Peu de consignes en maths.

    Ils ont eu beau réclamer : les profs de maths n’ont pas obtenu de sujet zéro. Pas de « brouillon » de sujet qui leur permette de préparer les élèves à ce qui les attend en juin. Peu de consignes aussi pour savoir comment aborder un programme qui a profondément changé pour toutes les sections, sachant « qu’ils ont été écrits de manière trop vague pour que l’on sache précisément ce qui est attendu des élèves », relève Eric Barbazo, de l’Association des professeurs de mathématiques. Ces derniers n’ont eu que le libellé de l’épreuve de maths… de Pondichéry, dont le lycée français attaque traditionnellement le bac avant tout le monde, il y a un mois. Pas de panique, rassure Eric Barbazo : en maths au moins, les correcteurs partent avec un barème précis pour noter les copies.

    Une « dissertation » en physique.

    « Je ne suis pas sûre que nous soyons bien armés pour préparer nos élèves, et les noter sur du rédactionnel! La physique n’est pas traditionnellement une matière qui s’y prête. » Dès le début de l’année, et les premières réunions avec les parents en physique, les profs, perplexes, ont fait ainsi part de leurs inquiétudes… aux familles. La physique n’est pas la philo : l’épreuve de S cette année comporte pourtant un exercice de synthèse argumentée de documents.

    En sciences éco, dur de boucler.

    Le programme est si lourd… qu’il sera allégé l’an prochain. Les enseignants l’ont obtenu du ministère. En attendant, dans les classes de d’ES, il faut cavaler pour tout boucler, comme ont dû le faire les profs d’histoire-géo en 1re l’an dernier. Les enseignants ont, pour certains, déjà commencé à distribuer des polycopiés qu’ils n’auront que le temps de commenter brièvement en classe, au lieu de faire un vrai cours sur certaines notions. Ils s’inquiètent aussi de l’absence de barème.

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