Prêts étudiants : faites jouer la concurrence

Pour s'équiper ou financer ses études, les étudiants peuvent avoir recours au crédit. Conscientes que c'est un moyen de capter une nouvelle clientèle, les banques multiplient leurs offres.

Prêts étudiants : faites jouer la concurrence

    Pour s'équiper ou financer ses études, les étudiants peuvent avoir recours au crédit. Conscientes que c'est un moyen de capter une nouvelle clientèle, les banques multiplient leurs offres. A détailler avant de signer.

    ACHETER un ordinateur, aménager un premier logement, financer ses études... de nombreux frais souvent difficiles à assumer (surtout à la rentrée). Selon l'Unef, premier syndicat étudiant, le coût de la rentrée 2009 varie de 613 euros à 2 225 euros selon le cursus. Cela comprend, notamment, le prix de l'inscription à l'université (171 euros en licence, 231 euros en master et 350 euros en doctorat), auquel s'ajoute la cotisation à la Sécurité sociale de 198 euros. Rien à voir toutefois avec le coût de la scolarité dans une grande école de commerce ou d'ingénieur.

    A titre d'exemple, la première année de cycle master (M1) à HEC s'élève à 12 600 euros. A Centrale Paris, les frais de scolarité flirtent avec les 14 000 euros mais ne sont que de 6 800 euros à Sup de Co La Rochelle.

    Devant de tels coûts, la Fage, deuxième syndicat étudiant, dénonce le manque d'aides notamment pour les classes moyennes, qui ne peuvent pas bénéficier d'une bourse. D'après leurs calculs, le coût réel pour des étudiants non boursiers qui doivent en plus se loger « frôle les 14 000 euros par an ». De tels besoins ouvrent des perspectives aux banques.

    Offres promotionnelles des banques

    Que ce soit pour s'équiper ou financer des études, les prêts aux étudiants couvrent donc tous les cas de figure. Et les établissements bancaires rivalisent d'offres promotionnelles pour attirer à elles les jeunes même si emprunter lorsqu'on est étudiant ne fait pas partie de la culture française, contrairement aux pays anglo-saxons. « Ici, en cas de difficultés financières, les élèves préfèrent renoncer aux études ou prendre un job d'appoint plutôt que de contracter un prêt et arriver endettés dans la vie active », commente Karl Stoeckel, responsable de l'aide sociale au bureau national de l'Unef.

    Pour ceux qui décident de s'endetter, décrocher un prêt est loin d'être une simple formalité.

    Tout simplement parce que les banques prêtent davantage aux étudiants de grandes écoles plutôt qu'à ceux de fac de sciences humaines par exemple. Mieux vaut aussi avoir un job d'appoint pour démontrer sa motivation ou encore posséder de riches garants... Autre passage obligé, l'emprunteur doit parfois s'attendre à devoir ouvrir un compte-courant dans l'établissement bancaire sollicité. La raison invoquée par ce dernier est souvent de faciliter les prélèvements mensuels pour le remboursement.

    En réalité, il rend captif l'étudiant qui devient automatiquement client. La fidélisation est tellement importante pour les banquiers que certains comme à la Société générale ou chez BNP Paribas, ont même créé une carotte supplémentaire : un prêt de 1 000 euros à taux zéro. Tous types de prêts confondus, la BNP dit avoir soutenu plus de 50 000 jeunes l'année dernière en leur accordant pour 657,4 millions d'euros de prêts, soit une hausse de 25,5 % des encours par rapport à juin 2008. « Nous voulons avoir une image positive auprès d'eux », confirme Vincent Mallot, responsable du marché des jeunes chez BNP Paribas. Le message est passé.

    Recap des offres des grandes banques en septembre 2009

    Avantage aux élèves des grandes écoles

    Il y a les écoles et les grandes écoles. Depuis plusieurs années, les banques accordent des prêts à des taux préférentiels aux étudiants de ces dernières et à ceux des classes préparatoires, essentiellement de commerce ou d'ingénieur. La Société générale a ainsi conclu plus de 650 partenariats avec des établissements, et offre, en cadeau de bienvenue, la gratuité des frais bancaires la première année ou une prime de 30 euros versée sur le compte épargne. La BNP Paribas a, de son côté, conclu plus de 1 000 accords avec des écoles et universités.

    Et tout est fait pour fidéliser ces futurs bons clients dont la capacité de remboursement est assurée. Des avantages que Karl Stoeckel, responsable des aides sociales au bureau national de l'Unef, juge « discriminatoires ». « On prête davantage à un étudiant inscrit dans une école d'ingénieur plutôt qu'en première année de sociologie », se désole-t-il. Signe des temps, la Bred a ouvert une agence en plein Paris destinée spécifiquement aux étudiants des grandes écoles.

    La banque propose des prêts à des taux variant entre 2,40 % et 2,90 % selon les établissements. Mais il y a toujours possibilité de négocier en contactant notamment la banque de la personne qui se porte caution. Si cette personne est un bon client, son banquier aura tout intérêt à faire la meilleure offre possible. D'autres banques comme le CIC ont au contraire fait le choix du prêt unique. Elles en accordent sans distinction du niveau des études entreprises. Mais dans les faits, un étudiant d'une grande école aura toujours plus de chance de voir son dossier accepté.

    DOSSIER RÉALISÉ PAR MAXIME GOLDBAUM

    Dossier publié dans Le Parisien Economie du 14 septembre 2009

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