Rapprochements d'écoles : explications de Peter Todd, directeur général de HEC

HEC souhaite s'associer aux établissements prestigieux du Plateau de Saclay, pourquoi ?

Nous avons effectivement, au fil des années, tissé des liens très forts avec la plupart des institutions présentes sur le plateau de Saclay : masters joints, programmes communs dans le domaine de l’entrepreneuriat, de l’égalité des chances ou encore de l’innovation pédagogique. Nous souhaitons désormais capitaliser sur cette collaboration académique historique en créant une alliance forte avec le groupement d’écoles d’ingénieurs constitué au sein de New Uni, composé de l’Ecole Polytechnique, l’ENSAE, Telecom ParisTech, Telecom SudParis et l’ENSTA ParisTech. Avec nos partenaires de New Uni, nous sommes à la fois complémentaires, mais également très similaires en termes de fonctionnement, de sélectivité, de taille : nous sommes guidés par la recherche de l’excellence dans nos domaines respectifs. Avec cette alliance, nous allons créer un nouveau modèle dans le paysage de l’enseignement supérieur français. L’idée est de créer un ensemble pluridisciplinaire à taille humaine, avec un mode d’organisation agile, capable de rivaliser avec les meilleures institutions mondiales dans le domaine de l’innovation économique et la technologie.

Cela donnera-t-il une dimension supplémentaire à HEC ?

Nous espérons que cela donnera également une dimension supplémentaire à l’économie et à l’enseignement supérieur français. Pour nous, cette alliance avec un centre scientifique et technologique aussi important est fondamentale, car elle contribuera sur le long terme à la capacité d’innovation française, au développement de nouveaux projets entrepreneuriaux et de nouveaux marchés.

Cette alliance permettra par ailleurs de positionner fortement à l’international l’expertise française et son excellence académique dans des matières aussi porteuses que les data sciences et l’entrepreneuriat technologique.

Qu'est-ce que cela changera pour les futurs étudiants ?

Ce projet d’alliance a été construit avec une motivation forte, celle qui a toujours animé le développement de notre école : donner à nos étudiants le meilleur de la formation en management. La technologie bouleverse de façon exponentielle les modèles économiques actuels, il nous a donc semblé essentiel de renforcer les complémentarités et de rapprocher ce qui se fait de meilleur en termes d’enseignement et de recherche dans les domaines du business et de la technologie.

Très concrètement, cela veut dire que nous allons développer une offre de programmes conjoints, sur le modèle du Master en Data Science for Business que nous avons conçu avec l’Ecole Polytechnique, et qui rencontre un très grand succès. Nous travaillons ainsi sur des programmes très orientés Deep Tech, autour de l’intelligence artificielle, du développement durable, des Fintechs…

Nous avons également un intérêt commun à développer des programmes communs autour de l’entrepreneuriat, à pousser l’intégration des écosystèmes entrepreneuriaux des deux ensembles, HEC et New Uni.

Cette stratégie vise-t-elle à ressembler aux grandes business schools américaines qui ne sont qu'une brique d'un ensemble plus vaste ?

L’idée est ici plutôt de créer un modèle français, qui fasse levier sur les forces de notre enseignement supérieur en technologie et management, en dégageant des leviers d’action et des ressources communes. Notre ambition est de créer une alliance forte, en nous gardant bien de dissoudre notre marque et notre identité, HEC Paris ayant déjà acquis une notoriété internationale très forte et son enseignement étant synonyme d’excellence dans le monde. Faire partie d’un ensemble universitaire plus vaste ne présente pas d’intérêt sans collaboration effective sur des projets concrets.