Réaliser sa thèse tout en étant salarié, c’est possible

Préparer un doctorat et acquérir en même temps une première expérience professionnelle, c’est ce que proposent les conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE).

Réaliser sa thèse tout en étant salarié, c’est possible

    Ils étaient près de 1 200 étudiants à se lancer, en 2009, dans la réalisation d'une thèse par le biais de conventions industrielles de formation par la recherche.
    Le principe ? Mener durant trois ans une recherche sur un sujet qui intéresse à la fois un laboratoire public et une entreprise. « Le doctorant est engagé, soit en CDD de trois ans, soit en CDI par l'entreprise, et mène ses travaux en collaboration avec le laboratoire public associé », explique Clarisse Angelier, chef du service CIFRE au sein de l'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT).

    Si une majorité des CIFRE concerne encore les sciences de l'ingénieur ou les sciences « dures » en général, le dispositif est ouvert à toutes les disciplines. Les doctorants en sociologie des organisations, psychologie sociale, et même philosophie, peuvent donc eux aussi tenter leur chance.

    Comment ? Si les plus chanceux se voient proposer une procédure CIFRE à l'issue d'un stage, les autres doivent démarcher les structures susceptibles de les accueillir. « Il n'y a pas de règle : certains étudiants trouvent d'abord l'entreprise, d'autres le laboratoire », constate Clarisse Angelier. « Le meilleur moyen de trouver reste le réseau, en commençant par son directeur de mastère. Le responsable des relations entreprises de son établissement, l'association des anciens, les contacts glanés durant ses stages doivent aussi être sollicités. »

    Des offres sont également publiées sur les sites Web de l'ANRT et de l'association Bernard Gregory, dédiée à l'insertion des doctorants. Quant aux employeurs de ces thésards, ils ont tout à y gagner. « Par ricochet, ils bénéficient de la puissance de feu du laboratoire public associé, assure Clarisse Angelier. De plus, ils reçoivent une subvention annuelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de 14 000 euros. » Ils sont également éligibles à un crédit impôt- recherche d'un montant minimum annuel de 14 294 euros. De quoi couvrir largement la rémunération du doctorant.

    DÉCRYPTAGE : les trois points clés
    Conditions générales : la procédure de convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE) s'adresse aux titulaires du grade de mastère (mastère 2 universitaire, diplôme d'école d'ingénieur ou de commerce) ayant obtenu leur diplôme depuis moins de deux ans. Chaque année, les bénéficiaires doivent rédiger un rapport d'activité.
    L'entreprise : grand groupe ou TPE, toute entreprise, quel que soit son domaine d'activité, peut recruter sous CIFRE. Unique impératif : elle doit être française (il peut s'agir de la filiale française d'un groupe étranger).
    Rémunération : les doctorants sous CIFRE perçoivent un salaire annuel brut minimum de 23 484 euros (en moyenne, il est de 27 500 euros). Celui des doctorants sous contrat public est à peine supérieur à 20 000 euros.

    Témoignage : Virginie SIMON, 27 ans, titulaire d'un mastère 2 en génétique et docteur en nanotechnologies
    « Après un DEUG en biologie, je suis entrée à l'université de technologie de Compiègne (UTC) en formation d'ingénieur avec une spécialisation en biotechnologies. Attirée par la recherche, j'ai préparé, en parallèle à ma dernière année, un mastère 2 en génétique à l'université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC).La société Nanobiotix, spécialisée dans la nanomédecine, dans laquelle j'effectuais un stage, m'a engagée pour trois ans, avec le dispositif CIFRE, pour que je réalise au sein de son équipe ma thèse, dont le thème était les interactions entre certaines nanoparticules et des cellules cancéreuses. L'intérêt pour moi, c'était d'obtenir une thèse sans reculer mon entrée dans la vie professionnelle. Durant cette période, j'avais le statut cadre, j'ai travaillé avec différents chercheurs, biologistes, chimistes et informaticiens notamment. J'ai aussi managé des stagiaires et suivi des formations complémentaires. Aujourd'hui, je suis en cours de création d'une maison d'édition en ligne, dans le domaine scientifique. »

    JEAN-MARC ENGELHARD, Article paru dans Le Parisien - édition éco, en date du 14 Juin 2010

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