Recrutement et alternance : la garantie du succès ! Comment s'orienter ?

L’alternance séduit chaque année de nombreux étudiants, soucieux de garantir leur insertion professionnelle. Et ce n’est pas pour déplaire aux entreprises qui apprécient ces profils mixant pratique et théorie.

Recrutement et alternance : la garantie du succès ! Comment s'orienter ?

    L’alternance séduit chaque année de nombreux étudiants, soucieux de garantir leur insertion professionnelle. Et ce n’est pas pour déplaire aux entreprises qui apprécient ces profils mixant pratique et théorie. Alors l’alternance, c’est vraiment le passeport pour l’emploi ?

    Les chiffres sont éloquents. Plus de 80 % des étudiants en alternance accèdent à l'emploi six mois après l'obtention de leur diplôme. Et les bancs des écoles ne désemplissent pas. « Nous avons plus de 820 étudiants en alternance cette année contre 640 l'année dernière, un chiffre en constante progression », commente François-Xavier Théry, directeur du développement et des entreprises de Montpellier Business School.

    Les raisons d’un tel succès ?

    L’offre de l’apprentissage, d’abord réservée aux formations professionnelles courtes et peu qualifiantes classées niveau 4 et 5 type CAP et bac pro, concerne aujourd’hui un large éventail de spécialisations allant de la licence pro aux masters et MBA de niveau 1 à 3. Parmi les principaux acteurs de l’alternance, on retrouve les traditionnels CFA (Centres de formation d’apprentis), mais aussi les écoles de commerce et d’ingénieurs, dont celles qui délivrent le diplôme Grande École, et enfin les universités qui répondent de plus en plus présent.

    Formule gagnante

    La formule profite à tout le monde. Pour l'étudiant, elle permet d'acquérir une première expérience professionnelle qui va crédibiliser son CV, tout en bénéficiant d'une exonération des frais de scolarité et d'une rémunération représentant 60 à 80 % du SMIC, parfois plus. Cette formation, qui conjugue présence en entreprise et savoir théorique, est validée en fin de parcours par l'obtention d'un diplôme reconnu par l'État ou d'une certification professionnelle. Quant aux entreprises, c'est pour elles l'occasion de créer un vivier de jeunes talents qu'elles pourront d'autant mieux intégrer qu'elles les auront formés au préalable. « Il s'agit d'une manière douce et intelligente de recruter », explique Denis Simon, responsable relations entreprises et carrières de la faculté de droit de l'université catholique de Lille.

    De son côté, Serine, étudiante en M2 à l'Ecofac Business School, confie qu'elle n'aurait clairement pas pu poursuivre ses études sans l'alternance : « J'étais confrontée à la problématique du coût de l'école. L'alternance a représenté un bon compromis qui m'a permis de continuer mes études en master. » Nombreuses sont les écoles d'ingénieurs, où le problème de l'insertion professionnelle ne se pose pourtant pas, qui se rallient à la cause de l'alternance. « L'alternance nous a permis d'ouvrir la formation d'ingénieur à des profils brillants qui n'avaient pas les moyens de financer leurs études », commente Frédéric Meunier, directeur de l'EFREI.

    Accélérateur de carrière

    Pour l’étudiant ainsi formé, l’alternance devient un tremplin qui rend plus vite opérationnel. Pour autant, toutes les entreprises ne proposent pas d’embauche à la clé. Certaines mènent une vraie politique de recrutement, comme les secteurs historiques de la grande distribution, de la banque et des assurances, qui les premiers ont développé l’alternance, ou les secteurs porteurs comme le digital. « Clairement, pour ces entreprises, il s’agit d’un pré-recrutement », affirme François-Xavier Théry. D’autres n’offrent pas de perspective d’embauche, « proposent néanmoins un vrai contenu métier », souligne ce dernier. L’expérience acquise devient alors le fer de lance permettant de valoriser son employabilité. « Globalement la différence ne se fait pas au moment du diplôme mais une fois dans l’entreprise, où l’on observe une meilleure trajectoire et une évolution plus rapide des jeunes diplômés. » De plus, les missions longues proposées généralement sur un an permettent une plus forte immersion et a fortiori une meilleure connaissance de l’entreprise.

    CFA, universités, écoles : comment s’orienter ?

    Les établissements d’enseignement qui offrent la possibilité de l’alternance sont légions. Aux côtés des CFA, on trouve désormais des écoles privées et des universités, qui proposent l’un des deux contrats d’alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Mais on retrouve parfois les deux au sein du même établissement !

    Le contrat d’apprentissage concerne plus généralement les filières techniques, notamment les métiers de l’ingénierie, du commerce et de l’informatique

    . On le retrouve majoritairement dans les CFA. Il est destiné à préparer un diplôme reconnu par l’État (CAP, bac pro, BTS, licence pro, diplôme d’ingénieur...) ou une certification professionnelle. Les contrats de professionnalisation ont été créés en 2004 par le gouvernement pour répondre au problème de l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi, en donnant une qualification spécifique.

    Ces contrats de professionnalisation sont très prisés dans les formations de longue durée, type master et MBA.

    En termes de rémunération, le salaire d’un contrat d’apprentissage est sensiblement inférieur au contrat de professionnalisation, du fait que les périodes de travail sont moins importantes. Plutôt moitié-moitié dans le premier cas, contre deux tiers de temps passé en entreprise. Les écoles privées et les grandes écoles ont développé l’alternance au moment de l’essor du contrat de professionnalisation. Elles proposent parfois les deux options. De même pour les universités, dernières arrivées sur le marché de l’alternance. Entre les deux formules, difficile donc de faire un choix. Le mieux reste encore de bien choisir sa formation.

    Des formations hautement qualifiées

    Finie l’époque où l’on considérait ces formations comme des “voies de garages”

    . L’ ESSEC , l’une des premières grandes écoles à s’être lancée dans l’aventure, a ouvert la voie à d’autres, redorant l’image de l’alternance. Les jeunes sont aujourd’hui plus nombreux à choisir l’alternance en deuxième année de master. « Depuis 10 ans, on observe une nette évolution de l’alternance dans le supérieur, au détriment des formations de niveau 4 et 5 », explique Jonathan Azoulay, président du Réseau GES. Si cette tendance redonne ses lettres de noblesse à l’alternance, c’est parce que ces formations hautement qualifiantes sont aussi spécialisantes. Gaëlle De Chevron Villette, coordinatrice de la majeure Management et Stratégie d’Entreprise à l’ ESDES , témoigne : « Nous accueillons en majorité des profils issus de formations relativement généralistes qui viennent se spécialiser sur le terrain en ajoutant à leur cursus scientifique ou littéraire des connaissances plus précises du monde de l’entreprise ». Et puis la crise est toujours là, comme une chape de plomb menaçante : « C’est aussi l’une des raisons qui poussent les étudiants à faire des études plus longues, commentent Christian Mauger, directeur du CFA Léonard de Vinci. Ils ne sont pas pressés de rentrer dans le monde du travail et préfèrent être dotés des meilleurs diplômes pour mettre toutes les chances de leur côté ».

    3 questions à...

    Patricia Milano

    Vice-présidente de la formation tout au long de la vie, Université Paris 8.

    Quand l'université Paris 8 a-t-elle créé un dispositif alternance ?

    Nous avons engagé en 2009 une politique d’ouverture de l’alternance aux licences et masters afin de répondre aux besoins de professionnalisation de nos étudiants. En quelques années, nous sommes passés de quelques rares contrats à 205 étudiants en alternance sur 2014-2015. Les résultats confirment que l’alternance est un excellent tremplin vers l’insertion professionnelle : 50 % d’entre eux sont embauchés avant ou à l’issue de leur soutenance, et 20 % trouvent un travail à six mois de l’obtention de leur diplôme.

    Comment avez-vous mis en place ce dispositif ?

    Le programme alternance de l’université Paris 8 a été mis en place grâce au travail du service de la formation permanente, qui a su encourager et accompagner des responsables de diplômes désireux de renforcer l’insertion professionnelle de leurs étudiants. Par ailleurs, à l’image des écoles et CFA, nous avons développé un savoir-faire spécifique répondant à la nécessité d’encadrer les alternants tout au long de leur contrat.

    Y a-t-il des freins au développement de l’alternance au sein d’une université ?

    Étant un établissement public, nous n’avions au départ pas de fonds propres pour lancer le dispositif de l’alternance. Mais le système est vertueux et nous pouvons à présent prétendre à sa pérennisation grâce aux recettes des contrats professionnels. Reste encore à convertir certains enseignants-chercheurs, qui constituent une “force vive” pour la promotion de l’alternance. Chaque étudiant a sa place, qu’elle soit dans l’entreprise ou dans l’enseignement et la recherche.

    Sophie Comte

    Retour au dossier spécial alternance

    Recrutement et alternance. Comment l'alternance se transforme en accélérateur de carrière...

    Du rythme et du savoir-faire. L'alternance n'est pas une sinécure ! Comment tenir le rythme ?

    Entreprises : ce qui leur plait dans l'alternance... ou pas ! Le rapport coût/bénéfice

    En immersion ! Une expérience aussi intense qu'instructive. Comment les étudiants la vivent-ils ?

    Alter2Day, le 1er salon en ligne de l'alternance

    Indispensables tuteurs : leur rôle indispensable

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Montpellier Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Montpellier
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    EDC Paris Business School
    Marketing / Communication
    Courbevoie