Rentrée décalée : mode d’emploi pour se réorienter dès janvier

Trouver sa filière en cours d’année reste « un parcours du combattant », estime-t-on au centre d’information et d’orientation (CIO) de Paris. Voici le mode d’emploi !

Rentrée décalée : mode d’emploi pour se réorienter dès janvier

    De plus en plus d’écoles et d’universités proposent des rentrées décalées entre janvier et mars pour les élèves qui veulent se réorienter sans perdre toute leur année. Une tendance lourde, et pourtant peu connue du grand public : les rentrées décalées, ou secondes rentrées, offertes aujourd’hui par de nombreux établissements d’enseignement supérieur de toutes natures : universités et IUT, grandes écoles, écoles spécialisées, etc.

    Nouvelle année, nouvelle vie. Après un premier trimestre à cirer sans conviction les bancs de la fac ou d’une prépa, certains étudiants ont pris une bonne et radicale résolution : tout reprendre de zéro. Quasi impossible il y a quelques années, la réorientation en cours d’année est désormais une réalité, portée par des universités et des écoles prêtes à admettre le droit à l’erreur.

    Trouver sa filière en cours d’année reste « un parcours du combattant », estime-t-on au centre d’information et d’orientation (CIO) de Paris. Voici le mode d'emploi !

    Où s’inscrire ?

    Pour les universités « Il faut se renseigner fac par fac, car toutes ne proposent pas de passerelles, les procédures d’inscription sont assez compliquées et il y a des délais à respecter », prévient le CIO.

    Pour les écoles, il en existe plus d'une soixantaine... à contacter aussi au cas par cas.

    Consultez une liste ici d'écoles concernées

    Quand faire la démarche ?

    Le plus tôt possible, car certains établissements ouvrent les orientation à partir de fin novembre... et les places sont limitées. En janvier ou février il faut faire vite : dans la plupart des cursus, les dossiers doivent être déposés au plus tard avant la fin du mois de janvier . A l’IUT de Lyon, par exemple, les élèves ont jusqu’à mi janvier pour présenter leur candidature en DUT informatique, pour une rentrée le 1er février. A la Sorbonne-Nouvelle, la date butoir est fixée mi janvier… Du côté du privé, de plus en plus de rentrées décalées sont proposées par les écoles spécialisées d’informatique ou d’art, ainsi que dans des écoles de management comme l’INSEEC ou l’Ipag.

    Combien de temps durera mon cursus ?

    Dans certains cas, notamment les BTS des lycées publics, les élèves devront mettre les bouchées doubles. Ils auront un an et demi, au lieu de deux, pour préparer leur concours. Certaines écoles aménagent l’emploi du temps pour rattraper les cours manqués pendant l’été. A l’université, c’est à l’étudiant de rattraper, comme il l’entend, les cours auxquels il n’a pas assisté.

    Changer de filière… ou pas ?

    L’université de Cergy-Pontoise, pour sa part, a mis en place un processus en plusieurs phases pour répondre aux besoins des étudiants décrocheurs. « Le réseau d’acteurs de l’accompagnement en première année est chargé de les repérer, les écouter et apporter des éléments de réponse, expose Sabine Lepez, vice-présidente en charge de l’orientation. Nous procédons ensuite à l’analyse de leur profil, avant de leur proposer une solution. »

    Béatrice Langlois, conseillère d'orientation-psychologue au CIO Médiacom, livre plusieurs recommandations : « Il est essentiel de prendre le temps de réfléchir, il ne s'agit pas de changer de filière sur un coup de tête. L'étudiant devra ensuite réfléchir à son projet, car bien souvent les candidatures impliquent une lettre de motivation. L'important est aussi de ne pas vivre cette situation comme un échec : on peut se tromper et rebondir différemment. » Béatrice Langlois conseille également de solliciter les personnes ressources, par exemple les étudiants tuteurs et les enseignants référents à l'université, ou le CPE dans le cas d'un BTS. « Des structures spécialisées sont à la disposition des jeunes, comme les CIO en dehors de l'université, ou encore les services communs universitaires d'information et d'orientation (SCUIO), complète-t-elle.

    Et si je ne trouve pas de solution ?

    Ceux qui n’ont pas d’idée précise pour leur poursuite d’études ou ceux qui ne trouvent pas de place peuvent aussi se tourner vers d’autres projets, hors du monde scolaire : du volontariat dans des associations ou un voyage à l’étranger pour parfaire une langue étrangère. Une autre manière de mûrir son projet, sans perdre son temps, en attendant septembre et une nouvelle rentrée des classes.

    Un parcours exigeant

    Vous souhaitez ne pas perdre un an... encore faut-il être prêt pour une aventure exigeante ! Bien souvent, vous devrez réaliser en un semestre ce que les autres effectuent en un an. Une forte motivation est donc indispensable. Certaines écoles comme celles du Groupe ICS (ICD, ESAM, ISCPA...) proposent un encadrement et un suivi personnalisé pour les étudiants concernés. Tout au long du programme, un tuteur les accompagne dans leur choix d'école pour suivre le rythme particulièrement soutenu.

    Témoignage : « Je cherche toujours ma voie »

    Clément, 18 ans, va se réorienter en janvier à la Fac

    Collégien (Seine-et-Marne). Après une expérience ratée en classe préparatoire, Clément va déposer sa candidature dans des universités parisiennes, en théâtre, en lettres et en arts, pour une rentrée en janvier.

    Ses professeurs, dit-il, avaient « senti venir » la chose : Clément, jeune Francilien de 18 ans, s'est noyé en Manaa, une sorte de classe préparatoire, pour les grandes écoles d'arts appliqués. Le jeune homme, amateur de théâtre et de bande dessinée, avait été le premier surpris quand il a été accepté dans cette filière très sélective, après le bac. « Je m'y étais inscrit un peu par curiosité, confie-t-il. En terminale j'étais allé dans plusieurs salons de l'orientation mais quand on ne sait pas ce qu'on cherche, c'est inutile. »

    La rentrée ne lui a pas fourni le déclic attendu : « Je n’ai pas vu la finalité de ce qu’on m’enseignait, et par conséquent, je ne me suis pas assez investi. » Déstabilisé par la pédagogie axée sur des « projets » de groupes, et non pas sur des cours magistraux, Clément n’a pas rendu ses premiers devoirs et s’est retrouvé « complètement débordé » à la Toussaint.

    Il a préféré ne pas insister et cherche aujourd'hui une nouvelle voie, avec l'aide d'une conseillère d'orientation. Dans quelques jours, il déposera sa candidature dans des universités parisiennes, en théâtre, en lettres et en arts. « J'espère que le rythme de la fac me permettra de réfléchir à ce que je veux faire plus tard, conclut Clément. C'est la grande question que je n'arrive pas à résoudre. »

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