Réorientation : il est encore temps de se raviser !

Les écoles et les universités sont de plus en plus nombreuse à comprendre ces tâtonnements et créent des programmes de rattrapage très efficaces.

Réorientation : il est encore temps de se raviser !

    Droit à l'erreur. Les étudiants déçus par la filière qu’ils ont choisie peuvent en changer dès le second trimestre et sans crainte de perdre une année. Les écoles et les universités sont de plus en plus nombreuses à comprendre ces tâtonnements et créent des programmes de rattrapage très efficaces.

    Avoir principalement des cours en amphi, parfois trois heures de physique ou de chimie d'affilée, c'était au-dessus de mes capacités », reconnaît Myriam qui fait sa rentrée en 2e année à l'ICD, l'école de commerce et de marketing du group IGS.

    Après son bac, cette jeune fille s'était inscrite en prépa scientifique pour devenir dentiste. Comme ses résultats étaient franchement insuffisants, elle a bifurqué vers une licence Biotechnologie mais a rapidement compris que le domaine scientifique n'était franchement pas ce qu'elle recherchait.

    Après ces deux tentatives, elle change radicalement de branche et intègre en février dernier le programme intensif du Groupe IGS. « Je recherchais une formation qui propose une rentrée décalée car je ne voulais pas perdre mon année. Les cours se déroulaient de 8 heures à 19 heures tous les jours, car il fallait rattraper, mais j'ai adoré ! On était à peine plus d'une quinzaine dans la promo contrairement à la fac où il y a 200 à 300 étudiants dans l'amphi, et les profs étaient vraiment là pour nous », raconte-t-elle.

    Un temps de réflexion

    Pour Myriam, ce programme accéléré a été l’occasion d’approcher différentes disciplines, toutes dispensées dans les six écoles du groupe, comme le marketing, la gestion-finance, l’événementiel ou la communication. Ce n’est qu’à l’issue de cette formation très large qu’elle a fait son choix définitif. Pour conforter sa décision, elle a passé un mois dans une université de Dublin et a réalisé un stage, d’un mois également, à Singapour.

    « Environ 100 000 jeunes se retrouvent dans cette situation chaque année. Nous voulons leur laisser le temps de réfléchir avant de se lancer dans une autre voie, explique Arnaud Leblanc, directeur du programme. Environ la moitié des étudiants viennent de l’université, les autres de prépa, de BTS ou sont déscolarisés, constate-t-il. C’est un changement complet d’orientation et beaucoup le vivent comme une situation d’échec. Or ce n’est pas le cas, ce qu’ils ont appris durant ces premiers mois est mis à profit. »

    Se réorienter, si besoin

    À l'instar du groupe IGS, de nombreuses écoles de commerce et d'ingénieurs proposent des secondes rentrées. Via le concours Avenir+, notamment, les scientifiques peuvent accéder en février à différents cursus d'ingénieurs en cinq ans comme celui de l'ESILV (École supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci), de l'ECE (École centrale d'électronique) ou de l'EIGSI La Rochelle (École d'ingénieurs en génie des systèmes industriels). Cette dernière, par exemple, a spécifiquement conçu une formation accélérée pour les déçus de Licence 1 Santé.

    De plus en plus, les universités proposent également, à la fin du premier semestre, une réorientation au sein de leur établissement, vers une autre licence, leur IUT, ou vers d’autres écoles. « Sous réserve qu’il reste des places en janvier, ceux qui le souhaitent peuvent passer de sciences en sociologie, par exemple, ou suivre une formation professionnalisante. Nous avons signé de nombreuses conventions avec des BTS », confirme Isabelle Rondot, chargée de mission orientation, réussite et relations avec le secondaire à l’Université de Bordeaux. L’établissement multiplie les initiatives pour éviter les décrochages et s’assurer que la filière choisie par l’étudiant répond bien à son projet afin de l’aider à se réorienter si besoin. « Les parcours ne sont plus tubulaires, il existe à présent différentes voies pour parvenir à ce que l’on souhaite faire », apprécie Isabelle Rondot. Ceux qui restent hésitants sont alors accompagnés jusqu’à la fin de l’année dans la construction de leur projet. « Les étudiants ont souvent une mauvaise représentation des métiers. Nous les aidons à décrocher des stages afin qu’ils puissent valider leurs choix. Mieux vaut souvent prendre le temps de réfléchir », conclut-elle.

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    30 % des étudiants inscrits en licence quittent l’université dès la première année. (Source : ministère de l’Enseignement supérieur, 2017)

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    Témoignage

    « Je n’étais pas faite pour la fac car je ne suis pas suffisamment autonome »

    Lucille Laffite en classe de mise à niveau technicien supérieur Hôtellerie-Restauration

    L'année dernière, Lucille obtenait son bac S et s'inscrivait en licence 1 Sciences de la vie et Sciences de la terre à l'université de Bordeaux, mais elle s'est très vite rendu compte qu'elle avait fait un mauvais choix. « J'avais opté pour ce tronc commun parce que j'aimais bien les sciences et que je ne savais pas vraiment ce que je souhaitais faire.

    Mais finalement, il y avait très peu de matières qui m’intéressaient et, surtout, je n’étais pas faite pour la fac

    car je ne suis pas suffisamment autonome pour travailler régulièrement par moi-même. J’ai donc décidé de m’inscrire aux modules d’orientation de l’université », se souvient-elle.

    Accompagnée par un professeur

    , elle a défini un projet personnel et professionnel bien loin de l’univers scientifique. « Depuis trois ans, je travaille l’été dans un restaurant, ça m’a toujours plu car j’aime le contact avec la clientèle. Grâce à ces sessions d’orientation, j’ai compris que c’était ça que j’avais envie de faire. Mais il faut avoir un bac pro pour entrer en BTS Hôtellerie-Restauration . J’ai donc commencé cette année une mise à niveau pour rattraper mon retard et m’inscrire en BTS à la rentrée prochaine. Les cours sont concrets, c’est intéressant car ils sont dispensés par des professionnels qui aiment leur métier, cela se sent. Dès la fin des sessions d’orientation, j’ai travaillé à nouveau dans le même restaurant, pendant cinq mois mais, cette fois-ci, au bar. J’ai appris à faire pas mal de cocktails, du coup cela m’a donné envie de devenir barman », raconte-t-elle.

    Nathalie Tran

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