Rentrée : les facs cathos ont la cote

Les cinq universités privées catholiques, en plein essor, voient leurs effectifs grimper de 5 à 10 % en cette rentrée 2019.

Les cinq universités catholiques privées de France, dont « la Catho » à Paris, comptent près de 40 000 inscrits cette année.  LP/Delphine Goldsztejn
Les cinq universités catholiques privées de France, dont « la Catho » à Paris, comptent près de 40 000 inscrits cette année. LP/Delphine Goldsztejn

    Il y a encore peu de monde dans l'amphi tout de bois blond, mais Sophie et Esther, 18 ans, se sont déjà installées. Elles ont choisi les places les plus discrètes — celles du fond, tout en haut — pour entrer de plain-pied dans la vie étudiante : elles font, ce lundi, leur rentrée à l'Institut catholique de Paris (ICP), autrement connu du grand public sous le petit nom de « la Catho ».

    Sophie, en polo bleu pâle, est inscrite en licence d'info-com. Esther, en histoire-sciences politiques. Toutes les deux, diplômées du bac en juillet dernier dans deux lycées publics proches de chez elles, dans les Yvelines et en Essonne, auraient pu suivre ces cursus dans une université publique. « Mais le cadre ici est beaucoup plus agréable… On est au centre de Paris, et puis on se sent dans une ambiance scolaire, comme au lycée », vante Sophie, qui a entendu dire pis que pendre des universités publiques « où l'on est livré à soi-même », pense-t-elle, dans des amphis vétustes et anonymes.

    40 000 inscrits

    Un discours qui se répète comme un écho, à l'ICP, comme sur les campus des quatre autres universités catholiques privées de France, basées à Lille, Lyon, Angers et Toulouse. Quasi inconnues du grand public il y a encore une quinzaine d'années, ces institutions sont en plein essor. Alors qu'elles revendiquaient 14 000 étudiants en 2003, les cinq « cathos » devraient approcher en cette rentrée les 40 000 inscrits. Un chiffre certes modeste, si on le met en comparaison des 1,5 millions d'étudiants inscrits dans les universités publiques, mais qui témoigne d'un engouement réel.

    A la Catho de Paris, par exemple, la filière sélective de droit, parmi les plus demandées, a drainé cette année sur la plateforme Parcoursup, « environ 4 000 demandes pour 230 places », explique Philippe Bordeyne, le recteur de l'ICP, également président de l'Union des établissements d'enseignement supérieur catholiques (Udesca).

    Solal, inscrit dans l'un des cursus les plus onéreux, a dû contracter un prêt étudiant pour s'acquitter des frais d'inscription : 7 000 € l'année contre 170 € dans le public. « Cela m'embête de me savoir endetté avant même d'avoir commencé ma vie active, mais mes professeurs au lycée m'ont assuré que la formation me conviendrait bien », raconte ce jeune Parisien.

    A côté de lui, Chloé peut compter sur ses parents pour les 5 000 € que lui coûte à l'année sa licence d'info-com. Sur Parcoursup, la lycéenne était aussi admise à l'université Sorbonne-Nouvelle. Mais la procédure de sélection de l'ICP, qui prévoyait un entretien avec un professeur sur le site, ainsi que la promesse d'une « petite promotion de 80 personnes » l'ont convaincue de choisir le privé.

    Bientôt un deuxième campus

    Après Angers qui a inauguré un deuxième campus à Nantes il y a trois ans, et la catho de Lille qui a installé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) une antenne de sa faculté de droit, l'ICP pourrait à son tour, selon nos informations, annoncer prochainement son extension hors de ses murs du chic VIe arrondissement parisien. Mais le projet, pour l'instant, reste nimbé de mystère. « La réflexion sur le sujet peut être menée », dit simplement Philippe Bordeyne, préférant vanter le cadre de l'actuel campus, un ancien couvent du XVIIe siècle entièrement rénové il y a deux ans.

    Ce qui y attire les étudiants ?

    « Notre situation en cœur de ville, une ouverture forte à l'international, des effectifs réduits », égrène l'universitaire en col romain, qui compte davantage sur les bons classements internationaux de l'ICP pour séduire les familles que sur la raison religieuse. Sur les 6 000 étudiants de l'établissement, une centaine seulement fréquente l'aumônerie. « Nous ne demandons ni aux enseignants ni aux étudiants un engagement religieux, précise-t-il. Nous leur demandons seulement d'adhérer à la charte de l'ICP. »

    Estelle, qui s'apprête à faire ici sa deuxième rentrée, avait un peu tiqué en croisant pour la première fois, l'an dernier, les voiles blancs ou sombres des religieuses qui suivent sur place des formations en théologie. « Mais l'état d'esprit est plutôt ouvert, en fin de compte », soupèse-t-elle. « Les cours sont les mêmes que dans une fac publique, mais avec une ambiance de lycée, reprend Julie, qui entre en deuxième année. En TD (NDLR : travaux dirigés), on se retrouve toujours avec les mêmes, à 25, comme une classe. »

    Christel Brigaudeau

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