Rentrée : trouver un logement coûte un peu moins cher aux étudiants

Le baromètre de la Fage que nous publions montre que le coût de la rentrée diminue de 7 % par rapport à l’an dernier. L’encadrement des loyers joue un rôle, surtout à Paris.

Rentrée : trouver un logement coûte un peu moins cher aux étudiants

    Bonne Nouvelle ! Cette année, en moyenne, la rentrée coûtera un peu moins cher aux étudiants que l’année dernière. C’est la conclusion à laquelle aboutit la Fage, la Fédération des associations générales étudiantes de France, qui publie aujourd’hui son 13 e baromètre annuel sur le sujet. Son indicateur se base sur l’exemple d’un bachelier non boursier qui quitte le domicile familial et entre en première année de licence à l’université.

    Tout compris, ce dernier déboursera en moyenne 2 335 € en septembre, soit une baisse de presque 7 % par rapport à l’année précédente. Ce répit pour les finances des jeunes s’explique en grande partie par la chute des frais liés à l’immobilier. Le reste des dépenses se maintient sensiblement au même niveau qu’en 2014, selon la Fage. L’autre syndicat étudiant, l’Unef, qui prend moins en compte l’immobilier dans ses calculs, mise à l’inverse sur une légère augmentation des dépenses courantes des étudiants, de 1,1 %.

    Le plafonnement des loyers entre en vigueur...

    Côté logement, c’est à Paris que la chute devrait être la plus sensible, avec une baisse de 1,8 % du prix des locations, sous l’effet du plafonnement des loyers qui vient d’y entrer en vigueur. Pas de quoi, pour autant, déloger la capitale, qui reste sur la première marche du podium des agglomérations les plus chères de France ! Mais l’écart se resserre avec les villes de province. Autre nouveauté 2015, les frais d’agences sont également réglementés partout dans l’Hexagone. Du coup, la facture présentée aux jeunes locataires dégringole de 42 % par rapport à 2014, d’après la Fage. L’an dernier, en moyenne, ils avaient payé 447 € pour s’acquitter des frais d’entrée dans leur logement. Cette année, il leur en coûte 258 €.

    « Ces baisses sont bienvenues mais on ne saurait s’en contenter, tempère Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). Les inégalités continuent de se creuser parmi les étudiants. Environ un sur deux doit travailler à côté de ses études et le montant des bourses reste insuffisant. Un boursier éligible au plus haut échelon, soit 553 € par mois, vit en dessous du seuil de pauvreté. » Et la Fage de réclamer au gouvernement, tout comme l’Unef, un nouveau « geste » sonnant et trébuchant à l’égard de la jeunesse, érigée par François Hollande en « priorité du quinquennat ».

    Gel des frais d'inscriptions à la fac...

    Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui planche sur la mise en place d’un « guichet unique » facilitant les démarches des étudiants, on fait valoir un inventaire à la Prévert de mesures déjà actées pour les jeunes, notamment le gel, qui se poursuit cette année, des frais d’inscription à la fac — 184 € pour un élève de licence. Mais aucune nouvelle revalorisation des bourses ne semble à l’ordre du jour, en plus des 400 M€ dépensés au début du quinquennat en faveur des jeunes des classes moyennes et des étudiants les plus défavorisés.

    Des écarts importants entre les villes

    Le baromètre de la Fage, que nous publions, additionne « les frais de la vie courante » (loyers, repas au restaurant universitaire, abonnement téléphonique et Internet, transport, loisirs, nourriture, etc.) et « les frais spécifiques de septembre ». Ils comprennent les droits d’inscriptions à la faculté, les cotisations à la Sécurité sociale et complémentaire santé, les frais d’agence immobilière, assurance logement et l’achat des manuels et fournitures de rentrée. L’ensemble de ces dépenses permet d’aboutir à un classement par ville. Les écarts peuvent atteindre plus de 500 € entre les agglomérations. On constate (voir infographie) que la ville la plus chère reste Paris — devant Lyon et Nantes —, tandis que Toulouse, Nancy et Clermont-Ferrand figurent parmi les moins onéreuses. Mais la baisse globale du coût du logement tire le total des dépenses de rentrée universitaire vers le bas.

    Avant chaque rentrée, les deux principales organisations étudiantes, l’Unef et la Fage, se livrent à une bataille de chiffres et, cette année, leurs résultats diffèrent sensiblement. Pourquoi ?

    Parce qu’ils ne calculent pas tout à fait la même chose. L’Unef se penche sur le coût de la vie des étudiants, quand la Fage se concentre plus précisément sur la rentrée et les dépenses qui y correspondent.

    Marion, 22 ans, étudiante en droit, a pu trouver un studio à Paris : « Je vais me consacrer à 100 % à mes études »

    Marion découvre les charmes de l’indépendance. Cette jeune femme studieuse, qui s’apprête à intégrer un master prestigieux de droit public à la Sorbonne, vient de quitter le pavillon familial de Cergy-Pontoise, en grande banlieue parisienne, pour un studio de 15 m 2 au cœur de la capitale. Elle l’a trouvé en trois semaines, par l’intermédiaire d’une société immobilière qui lui a facturé 200 € de frais d’agence. « Heureusement que les frais sont plafonnés, je n’aurais jamais pu payer les frais exorbitants qu’ont dû sortir mes amis l’année dernière, raconte la jeune femme. Passer par une agence m’a fait gagner du temps : j’avais accès à beaucoup plus d’offres que dans le réseau des particuliers. » Pour elle, son petit studio dans le XII e arrondissement n’est pas un luxe. Plutôt un atout pour sa réussite scolaire. « En restant chez mes parents, j’aurais eu trois heures de transports en commun chaque jour jusqu’à la fac, confie-t-elle. Avec mon appart à vingt minutes de l’université, je vais pouvoir me consacrer à 100 % à mes études. »

    600 € de loyer

    Marion fait partie des 50 % d’étudiants qui ne cumulent pas, en plus de leurs études, un petit boulot alimentaire. Pour vivre et s’acquitter de ses 600 € de loyer, elle peut compter sur une aide au logement de 250 € et une bourse de 100 € par mois. Elle bénéficie en effet du nouvel échelon, créé il y a deux ans à destination des classes moyennes. Marion, enfant unique d’une mère institutrice et d’un père ouvrier, juge ce coup de pouce « indispensable pour étudier dans de bonnes conditions. Sans cela, cette année, je n’aurais pas les moyens de prendre un appartement. Mes parents ne peuvent pas m’aider plus qu’ils ne le font actuellement ». Marion, de son côté, regarde à la dépense. Elle n’a pas de temps à perdre pour pouvoir réussir les concours de la haute fonction publique.

    Christel Brigaudeau

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