Révisions du Bac 2021 Vs Covid-19 : une préparation mentale très importante

Malgré l’annulation des épreuves de spécialité, l’heure est aux révisions, comme en témoigne la demande de soutien scolaire. Objectif des lycéens : booster leurs moyennes, alors que le bac se jouera surtout au contrôle continu.

Si les épreuves de spécialité ont été annulées, pas question de se relâcher durant ces vacances. Il faut au contraire « réorganiser son travail », conseille un professeur. LP/ Aurélie Audureau
Si les épreuves de spécialité ont été annulées, pas question de se relâcher durant ces vacances. Il faut au contraire « réorganiser son travail », conseille un professeur. LP/ Aurélie Audureau

    Malgré l’annulation des épreuves de spécialité, l’heure est aux révisions, comme en témoigne la demande de soutien scolaire. Objectif des lycéens : booster leurs moyennes, alors que le bac se jouera surtout au contrôle continu.

    Par Lucie Alexandre

    Ce devait être la dernière ligne droite. Cette année, plus encore que les précédentes, les vacances de février auraient dû être une période d'intenses révisions, avant la tenue des épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat, prévues en mars. C'était compter sans la crise du Covid et le contexte sanitaire dégradé, qui a poussé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, à remplacer ces examens sur table par du contrôle continu. Seuls demeurent le grand oral et l'épreuve de philosophie en juin.

    « Pour beaucoup d'élèves, angoissés par ces épreuves inédites, cela a été un vrai soulagement », constate Jules Pouriel, enseignant en histoire-géographie au lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). Fini de bosser et place à la détente ? « Il s'agit de réorganiser le travail », nuance le professeur. « Ceux qui sont sûrs d'avoir leur bac avec leur moyenne se reposent, avant de se concentrer sur la philosophie à la rentrée. Quant aux très bons élèves, ils se rapprochent généralement de leurs enseignants de spécialité, pour essayer de bien préparer leur arrivée dans le supérieur », explique Jules Pouriel.

    Reste une troisième catégorie : les lycéens dont les notes en classe ont jusqu'ici été trop basses. Ils se doivent de redresser la barre, et vite, afin d'avoir de bonnes moyennes aux deux derniers trimestres. Car c'est désormais la condition sine qua non pour décrocher le bac. Les divers organismes de soutien scolaire et de préparation aux concours carburent donc, comme à l'accoutumée, pendant les vacances de février.

    Réviser pour les uns, préparer l'après-bac pour les autres

    « Les inscriptions se sont envolées dès que l'on a su que l'on ne serait pas reconfinés. Et si l'on enregistre moins de monde que d'habitude pour les révisions du bac, on a un report sur les modules de concours post-bac », explique Anne-Flore Lacour, directrice de la communication des Cours Legendre.

    Chez Acadomia comme ailleurs, des leçons en ligne interactives ont été imaginées pour faire face à la demande de parents désirant ne prendre aucun risque sur le plan sanitaire. « Mais beaucoup de gens ont aussi exigé des cours en présentiel, donc il a fallu s'adapter, repenser une offre sur les deux plans », souligne Benjamin Dahan, porte-parole du groupe Ipesup.

    Car après une année angoissante, l'interruption subite des cours au printemps et un rythme d'un jour sur deux en classe depuis la rentrée, de nombreux lycéens sont déboussolés, voire démotivés. Et garder un bon mental est plus que jamais crucial pour passer ses examens.

    Travailler le mental aussi

    « Avant la crise sanitaire, il y avait dans notre métier 75 % de pédagogique et 25 % de psychologique. Cette année, la dimension psychologique représente 50 % de notre travail, voire 75 % dans certains cas », résume Robin Morth, directeur opérationnel du groupe PGE-PGO, spécialisé dans la préparation aux concours d'écoles de commerce.

    « Les élèves qui réussiront cette année auront soit un très gros mental, soit un très gros soutien », défend-il. Des inégalités dans la façon de gérer le stress et les incertitudes, auxquelles s'ajoutent « des disparités énormes entre les élèves, liées au premier confinement », selon Aghilas Hached, directeur de Réussite, une société de soutien scolaire.

    Cours Legendre à Paris, mercredi dernier. Ici comme dans les autres organismes de soutien scolaire, les inscriptions en stage se sont envolées.

    Comme une relation de cause à effet, la demande de cours particuliers a explosé. La plateforme Superprof a enregistré une hausse globale de 40 % des réservations, avec des augmentations spécifiques sur les spécialités de terminale : 30 % en philosophie, 60 % en économie, 55 % en maths, 40 % en anglais, et 28 % en physique et en SVT. « Nous avons aussi une multiplication par trois des demandes de coaching personnalisé pour les terminales », relève Wilfried Garnier, le directeur général.

    Professeur particulier de mathématiques avec Superprof, Anis Lamzabi remarque une baisse de niveau réelle chez ses élèves. « Ils ne s'en rendent pas encore compte à cause du rythme ralenti, mais je m'attends à un contrecoup après la pandémie », prédit-il. Les écoles post-bac anticipent ces lacunes. Certaines organisent déjà des modules de remise à niveau pour la rentrée 2021.

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