Rythmes scolaires : une heure de sommeil en rab pour les lycéens en Ile-de-France

Pour lutter contre le décrochage scolaire, la région Ile-de-France lance une expérimentation dans cinq lycées : les cours commenceront une heure plus tard, à 9 heures.

Dans cinq lycées d’Ile-de-France, les cours commenceront au moins une fois par semaine à 9 heures.
Dans cinq lycées d’Ile-de-France, les cours commenceront au moins une fois par semaine à 9 heures.

    Pour lutter contre le décrochage scolaire, la région Ile-de-France lance une expérimentation dans cinq lycées : les cours commenceront une heure plus tard, à 9 heures.

    La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait tweeté l'idée en début d'année : à la rentrée 2019 c'est une réalité pour 5 lycées.

    Alors que les vacances et leurs grasses matinées touchent à leur fin, une expérimentation lancée dans cinq lycées d’Ile-de-France va permettre à une poignée de chanceux de gagner une heure de sommeil le matin.

    Lors de sa conférence de presse de rentrée, hier, la région Ile-de-France a annoncé que les cours débuteraient au moins une fois par semaine à 9 heures dans cinq lycées*, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Des établissements classés polyvalents ou professionnels. « Cette mesure doit permettre de lutter contre le décrochage scolaire, souligne Marie-Carole Ciuntu, la vice-présidente (LR) en charge des lycées. Elle sera mise en place un maximum de matinées par semaine. »

    L’idée est tirée d’un rapport rédigé par Karine Franclet, conseillère régionale (UDI). « On espère que ce décalage permettra aux élèves retardataires d’arriver à temps pour le début des classes, car beaucoup ont dû mal à se lever le matin, surtout en Ile-de-France, où les temps de trajet peuvent être très longs », explique l’élue, également principale du collège Michelet à Saint-Ouen et ex-proviseure du lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud à Aubervilliers.

    Les lycées professionnels particulièrement concernés

    L’expérimentation cible notamment les lycées pros, où les spécialités attirent parfois des élèves très éloignés géographiquement. « S’ils arrivent à l’heure, ils seront moins tentés de traîner dehors toute la journée, car parfois il suffit qu’ils ne soient pas acceptés à la première heure de cours à cause de leur retard pour qu’ils ne viennent pas du tout », pointe Karine Franclet.

    Cette mesure, qui pourrait être étendue dans le futur, interroge toutefois les parents d’élèves de la FCPE 93. « Commencer plus tard, pourquoi pas ? Mais il faut voir à quelle heure les jeunes terminent les cours… S’ils sortent à 19 heures, ça devient problématique », estime Anne Pieter, co-présidente départementale de l’association.

    Respecter les rythmes biologiques des élèves

    Si la question des rythmes scolaires est depuis plusieurs années au cœur des débats éducatifs et politiques, ceux des collégiens et lycéens restent assez peu abordés. Les cours commençant généralement à la même heure — 8 heures ou 8 h 30 — tout au long de la scolarité en dépit des spécificités des adolescents.

    « La puberté s’accompagne d’un retard de phase physiologique, rappelle Claire Leconte, chronobiologiste et professeure en psychologie de l’éducation. Chez eux, tout est décalé d’une heure. Ils ont envie de se coucher plus tard et de se lever plus tard. Ce n’est donc pas inopportun de décaler leur heure d’arrivée en classe ».

    Cela permettrait notamment aux jeunes d’augmenter leurs phases de sommeil paradoxal, qui surviennent en fin de nuit. « C’est là qu’ils travaillent toutes leurs capacités de mémorisation », souligne la spécialiste, qui préconise tout de même d’autres mesures pour aider les jeunes à sortir de leur lit. « Il faut qu’il y ait une vraie sensibilisation aux lycées pour leur apprendre à connaître leur rythme — petit ou gros dormeur, lève-tôt ou non — et à décrypter les signes qui montrent qu’il est temps d’aller se coucher comme le fameux coup de froid. C’est aussi important », détaille Claire Leconte.

    * Lycées concernés :

    Eugène-Hénaff à Bagnolet, Aristide-Briand au Blanc-Mesnil, Jean-Macé à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Gourdou-Leuseure à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et le lycée horticole de Montreuil

    Hélène Haus

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