Santé : les étudiants ingénieurs au cœur de la recherche

Que ce soit pour optimiser le système de santé ou mettre au point des techniques et matériels de pointe, les étudiants peuvent mettre en pratique leurs compétences auprès de soignants.

Santé : les étudiants ingénieurs au cœur de la recherche

    Derrière un bras robotisé qui assiste le chirurgien, une prothèse fabriquée sur mesure, l’analyse de données d’imagerie médicale, la possibilité d’être soigné à distance, il y a un ingénieur.

    Ils sont aussi aux manettes pour optimiser le système de santé, dans la logistique hospitalière, développer la puce implantée dans le cerveau d’un épileptique. A l’aune de ces opportunités, les spécialisations en ingénierie et santé font le plein dans les écoles.

    A la pointe des technologies

    L'ECP (Ecole centrale Paris) a anticipé cette évolution, créant il y a quinze ans un pôle santé biotech. « Notre idée était d'ouvrir ce secteur à nos élèves et qu'ils y apportent leur valeur ajoutée en tant qu'ingénieurs », résume Hervé Biausser, directeur de l'ECP. Ainsi, les centraliens apportent leurs compétences en maîtrise des procédés et réseaux, des mathématiques pour la simulation, de la gestion des risques et de la sécurité. « Ils sont aussi présents dans l'appareillage médical, ajoute Hervé Biausser. Ils mettent au point des fleurons de la médecine (imagerie médicale, robotique, prothèses intelligentes). » L'ECP a une spécialité en logistique médicale, un domaine très complexe pour « l'organisation du suivi d'hospitalisation à domicile, la distribution des soins et l'organisation des flux à l'hôpital », précise le directeur.

    Ils mettent au point la médecine de demain

    L’ESME (Ecole des mines de Saint-Etienne) a ouvert il y a neuf ans son CIS (centre ingénierie et santé). Il aborde plusieurs domaines : biomécanique, imagerie, biomatériaux, nanoparticules, ingénierie du soin, bio­électronique (lire notre témoin). « Une vingtaine d’élèves ingénieurs suivent le cursus chaque année, explique Stéphane Avril, son responsable. Ils sont formés pour travailler dans les sciences biomédicales, les technologies de la santé, la recherche clinique. »

    L’ingénierie permet aussi de personnaliser le soin.

    Par exemple en mettant au point un implant adapté à un patient. Le chirurgien est ensuite assisté par ordinateur et robot pour la pose. « Créer des matériaux, faire de la simulation, traiter des données, concevoir un dispositif informatique, ce sont typiquement des compétences d’ingénieur! » souligne Stéphane Avril. Le suivi personnalisé se développe aussi grâce à la télémédecine et l’informatique médicale, aujourd’hui avec une application smartphone pour diabétiques et demain avec le carnet de santé électronique.

    L’agronomie pour préserver le capital santé par l’alimentation

    Les futurs agronomes de l'institut LaSalle Beauvais peuvent se spécialiser en « alimentation et santé » depuis dix ans. Dans le cadre de ses recherches avec les praticiens de l'hôpital d'Amiens (Somme), Francis Willequet découvre « un sujet à l'interface entre l'alimentation et la santé. Qui de mieux pour le traiter qu'un ingénieur agronome ? » Les acteurs de la santé lui confirment un manque de compétences, la spécialisation est créée. « Nous avons chaque année plus de candidats, se réjouit son directeur, Jean-François Tharrault. Le concept est de se soigner en mangeant, de préserver son capital santé par l'alimentation. L'ingénieur intervient ici en complémentarité avec le monde médical.» Les diplômés exercent dans la prévention des risques alimentation/santé comme attachés de recherche clinique ou dans la communication de santé publique. D'autres rejoignent la pharmacie, la cosmétologie ou l'agroalimentaire pour faire de la R&D.

    Témoignages d’élèves ingénieurs :

    TEMOIN « Je me suis spécialisé en biomécanique »

    Raphaël RICHERT, 23 ans, élève à l'ESME

    Depuis quand êtes-vous attiré par la santé ?

    En classe de terminale, j’avais hésité entre médecine et une prépa. Au moment des concours, j’ai découvert que l’ESME avait une option santé, et j’ai donc choisi cette école. Je suis à la fois attiré par la technique et l’ingénierie et par la dimension humaine de la santé.

    Comment se déroule cette spécialisation ?

    Il y a d’abord un semestre généraliste sur la santé : biologie cellulaire, visites d’hôpitaux, interventions de médecins spécialistes. Nous découvrons aussi les trois options possibles en 3e année : imagerie médicale, génie hospitalier et biomécanique. J’ai choisi cette dernière qui aborde des aspects physiques et est très proche du vivant.

    « Un stage à l’hôpital, un autre aux Pays-Bas et le dernier au centre de recherche sur la peau de l’entreprise Pierre Fabre »

    Vos stages en milieu médical ont-ils conforté votre projet professionnel ?

    J’ai réalisé mon stage de 1re année à l’hôpital. J’ai notamment pu observer la pose de prothèses trachéo-bronchiques, c’était fascinant! En 2e année, j’ai réalisé un stage aux Pays-Bas à l’université d’Eindhoven auprès de thésards en biomécanique. J’ai travaillé sur des tests expérimentaux et sur la modélisation de la dureté-élasticité d’artères. L’objectif est la mise au point d’un outil de diagnostic de risque d’AVC ou d’infarctus. Je commence aujourd’hui mon stage de fin d’études au centre de recherche sur la peau de l’entreprise Pierre Fabre. Attaché de recherche clinique, c’est exactement le métier par lequel je souhaite commencer !

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    en partenariat avec Le Journal des Grandes Ecoles

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 2 avril 2013

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