Energies renouvelables : des formations prisées à tous les niveaux

Malgré la part belle aux ingénieurs, des profils moins diplômés sont très sollicités dans le secteur des énergies renouvelables. Les formations et métiers concernés.

Energies renouvelables : des formations prisées à tous les niveaux

    Après un développement en dents de scie, le secteur des énergies renouvelables prend un nouveau départ. Les formations et métiers concernés.

    Il décrit naturellement sa filière comme « un gisement d’emplois d’avenir ».

    Responsable de développement chez WPD Offshore France, Antoine Monteillet travaille actuellement sur un projet de parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Parmi ses attributions : l’identification du site après un travail de cartographie maritime, la concertation avec les acteurs du territoire , la coordination des études techniques et environnementales et la structuration d’une dynamique industrielle locale autour du projet. Autant dire que ce « chef d’orchestre » est bien placé pour témoigner des formations variées nécessaires à ce type de projet, du CAP au niveau bac + 5.

    « Sur les énergies marines renouvelables et l’éolien en mer, les filières d’ingénieurs sont autant prisées que les techniciens de maintenance ou les soudeurs par exemple. »

    Pas de nouveaux métiers mais des évolutions d'anciens...

    Les candidats n'ont pas forcément besoin de chercher des filières ultra-spécialisées. « Plutôt que de parler de création de nouveaux métiers, je préfère parler de mutations de métiers, précise Stéphane Baly, spécialiste des énergies renouvelables dans plusieurs écoles d'ingénieur dont HEI, l'ISA et l'ISEN à Lille (Nord). Si vous prenez l'éolien par exemple, vous y trouverez un certain nombre de compétences communes à beaucoup de métiers. Que ce soit dans le renouvelable ou pas, les lois physiques restent les mêmes. Un électron dans un câble se comportera toujours de la même façon ! »

    Les formations / qualifications requises très variées

    Interrogé sur ses formations de prédilection, Jean-Louis Juillard ne dit guère autre chose. Cofondateur en 2013 de Coldinnov, une éco-entreprise innovante dans le domaine du froid, cet entrepreneur prévoit près de 70 recrutements à court terme dans le cadre de la construction d'une usine de production dans la région de l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône). « On aura besoin de sept ingénieurs, quatre techniciens mais surtout 48 opérateurs qualifiés. » Autrement dit, les CAP de tourneurs, soudeurs, ajusteurs et autres électroniciens instrumentistes sont avant tout les bienvenus.

    Complémentarité du solaire et de l’éolien

    « Beaucoup d'employeurs privilégient les profils avec des formations complémentaires, ajoute Anthony Hamon, directeur associé au cabinet Human Energies. Il s'agit donc de profils traditionnels avec une certification en plus ou une expérience dans un domaine "vert". Certaines écoles, comme l'INSA (Institut national des sciences appliquées), proposent des cours d'efficacité énergétique en complément. C'est une bonne idée pour les étudiants qui ne veulent pas d'une étiquette trop encombrante. » De même, Stéphane Baly encourage volontiers ses étudiants à ne pas s'enfermer dans un « silo ». « Je les invite à ne pas séparer les questions de l'éolien, du solaire ou des performances des bâtiments. Quand on s'intéresse à la compréhension des enjeux climatiques, il est intéressant de maîtriser les complémentarités entre ces différents secteurs. »

    « Le bâtiment et l’énergie sont en pointe »

    Bern TERREL, Directeur associé chez Arthur Hunt

    Comment se porte l’emploi dans les énergies renouvelables ?

    Entre 2005 et le Grenelle de l’environnement en 2007, on a évoqué plusieurs centaines de milliers d’emplois potentiels. Des prévisions sans doute trop optimistes, car on n’a jamais atteint ce niveau. Les belles incitations fiscales se sont arrêtées il y a deux ans, certaines entités et start up ont même fermé, et actuellement, on est très en retard par rapport à des voisins européens comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou les pays scandinaves. Aujourd’hui cela reste une niche. Mais on observe quand même un vrai frémissement. Officiellement, le but reste d’atteindre en 2020 la production d’un quart de notre énergie grâce aux ressources renouvelables. On n’en est encore loin mais l’objectif est là.

    Quels sont les métiers porteurs ?

    Il y a deux secteurs porteurs : le bâtiment et l’énergie. On recrute notamment des ingénieurs études en énergies renouvelables et efficacité énergétique, et des ingénieurs thermiciens pour optimiser la consommation d’énergie et les intégrer dans le bâtiment. On trouvera là de belles opportunités pour les jeunes diplômés qui peuvent être facilement embauchés après un stage, par exemple, sans davantage d’expérience. Ces candidats peuvent faire de belles carrières et devenir manager, et suivre, à terme, des projets de bout en bout, de la conception à la mise en service. Mais on va aussi chercher des chefs de projet ou chargés d’affaires avec trois à cinq ans d’expérience, voire des experts avec dix ans d’expérience. Pour ces profils, les demandes augmentent et on observe des tensions.

    Quelles sont les formations appréciées ?

    Elles sont de plus en plus larges, aussi bien dans les écoles d'ingénieurs que dans les universités où l'offre devient intéressante. Le marché est moins discriminant pour les universitaires dans ce domaine-là que dans d'autres. A côté des écoles spécialisées reconnues (Supelec, Ensam, ENISE à Saint-Etienne, INSA de Rouen, polytech Orléans ou Nantes, Ense3 Grenoble), et des école généralistes (Supelec, Ensam), on note une forte montée en puissance des diplômes universitaires avec des Master en énergies nouvelles et renouvelables. A l'embauche, le décalage de rémunération peut être de 15 % à 20 % mais il se lisse assez vite au bout de trois à cinq ans.

    Les entreprises qui recrutent

    ENGIE

    : recrute plusieurs milliers de techniciens, ingénieurs, commerciaux, etc : www.engie.com/espace-candidats

    Groupe Carré

    : va intégrer une vingtaine de nouveaux profils (ingénieurs, techniciens), spécialisés dans le photovoltaïque : groupecarre.com/nous rejoindre

    Coldinnov

    : prévoit le recrutement de 70 nouveaux collaborateurs à l’horizon 2018 : www.coldinnov.com

    Ostwind

    : intègre en moyenne 15 salariés par an pour travailler sur ses projets d’éoliennes offshore : www.ostwind.fr/notre-entreprise

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    L'École Sécurité C-SRD
    Défense / Fonction Publique
    Paris
    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille