Stages : Les désillusions de Vanessa

Stages - Témoignage de Vanessa - Après une longue formation assortie de plusieurs expériences professionnelles, Vanessa a cherché en vain un CDD dans le marketing.

Stages : Les désillusions de Vanessa

    Longtemps, Vanessa Sophie, une Normande de 22 ans, a eu « une bonne image » des stages. Elle parle avec enthousiasme, et même une certaine gratitude, des employeurs qui l’ont accueillie au cours de ses cinq années d’études.

    « J’ai d’abord fait un BTS dans le commerce international et un stage de huit semaines à Barcelone, que j’ai beaucoup aimé, détaille-t-elle. Puis, j’ai été attirée par la comptabilité et j’ai fait un autre stage qui m’a montré… que ce n’était pas ma voie! »

    Finalement, Vanessa a bifurqué, encore, pour un master de marketing.

    Avec, là aussi, des expériences professionnelles « dans des petites boîtes » puis à la mairie de Rouen, où elle a passé six mois au service de la communication. « J’ai appris énormément, et j’étais contente parce que j’avais des chèques déjeuner en plus d’un dédommagement… raconte-t-elle. Pendant mon stage, je cherchais en parallèle du boulot pour préparer ma sortie. »

    C’est là que le temps s’est gâté pour la Rouennaise.

    « Il n’y avait que des stages! Le plus frustrant, c’est que certaines offres n’annoncent la couleur qu’à la fin du descriptif du poste, en tout petit… », s’exaspère la jeune femme. Elle s’est aussi entendu dire, au téléphone, que « la société ne recrute que des stagiaires parce qu’un CDD coûte trop cher ».

    De cette quête, Vanessa garde un goût amer, renforcé par les expériences malheureuses et nombreuses rapportées par ses copains de promotion.

    « Certaines boîtes sont de vraies usines à stagiaires, assène-t-elle. Dans d’autres cas, on tombe dans l’emploi déguisé sans s’en apercevoir. Quand on a cinq ans d’études derrière soi, on a à la fois les capacités et l’envie de faire des choses. Pas étonnant qu’on en fasse plus que ce qu’on devrait. »

    Vanessa, pragmatique, a refusé d’entrer dans la spirale des stages à répétition. Quitte à faire une croix sur ses ambitions dans le marketing. Profitant d’une opportunité offerte « après un petit job étudiant dans un magasin », elle vient de signer un CDI de manageur dans une boutique de vêtements.

    Jusqu’à 15% des effectifs dans la pub

    Officiellement, il n'existe aucun chiffre sur le pourcentage de stagiaires évoluant dans les différentes filières économiques en France. Officieusement, pourtant, dans les bureaux des ministères comme sur les sites Internet où les jeunes actifs relatent leurs mésaventures, certaines catégories d'entreprises reviennent plus souvent qu'à leur tour dans la catégorie des stages abusifs. Ainsi, les stagiaires représentent « jusqu'à 15% des effectifs dans la publicité, indique une source ministérielle. On sait aussi que l'édition, les agences de communication et les instituts de sondage ont eux aussi recours à un grand nombre de stagiaires ».

    Selon le collectif Génération précaire, qui scrute les offres de stages depuis sept ans, on pointe aussi « les secteurs de la mode et de l’habillement, qui publient de nombreuses offres avant les périodes de soldes. Les stagiaires se retrouvent à faire de la vente et occuper un poste qui devrait être celui d’un CDD ».

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