Travaux à la Sorbonne : des cours d'amphi au cinéma !

Contraints de préparer l’agrégation dans un cinéma En raison de travaux de rénovation dans leur fac, les étudiants de la Sorbonne ont cours dans des cinémas du quartier Latin.

MK2, rue d'Hautefeuille Paris 6ème arrondissement, mardi 9 octobre 2012
MK2, rue d'Hautefeuille Paris 6ème arrondissement, mardi 9 octobre 2012

    Scène matinale étonnante mardi devant l’entrée du cinéma MK2 d’Hautefeuille (VIe). Dès 9 heures, plus de deux cents personnes se pressent aux portes des salles de projection. Pas de méprise, il ne s’agit pas de l’avant-première du dernier blockbuster américain. La première séance ne démarre pas avant 13 heures.

    Personne n'est venu se faire une toile. Ici, on vient prendre des cours. Cette année encore, les étudiants de la Sorbonne (Paris-I et Paris-IV) sont contraints d'occuper les cinémas du quartier Latin en raison des travaux de rénovation de leur fac. Même si elle doit bientôt prendre fin, cette situation ubuesque, d'abord présentée comme provisoire, dure depuis maintenant deux ans. Au grand dam des étudiants. « Ils ne sont pas ravis, on peut les comprendre, ce n'est pas l'idéal, reconnaît Alain Tallon, professeur délégué à la scolarité à Paris-IV. Nous essayons de rationaliser le plus possible leur emploi du temps pour éviter qu'ils voyagent trop entre les différents sites. »

    Parmi les étudiants présents ce matin-là, beaucoup suivent une troisième année de licence en littérature, mais d'autres, comme Ysatis, 23 ans, préparent l'agrégation. « C'est un peu n'importe quoi, mais au moins, c'est confortable, explique-t-elle. Les salles à la Sorbonne sont trop petites et il y fait parfois très froid. » Cependant, le bien-être douillet des fauteuils rembourrés peut rapidement se révéler traître. En salle 2, dans le cours de littérature comparée, le voisin d'Emilie pique du nez au bout de 45 minutes : « Nos cours au cinéma sont soit tôt le matin ou tard le soir, alors parfois on décroche », glisse-t-elle. S'ajoute également la difficulté de la prise de notes, faute de support pour écrire : « Nous n'avons qu'un ou deux cours où nous disposons de petites tablettes pour s'appuyer. Le reste du temps, on travaille appuyé sur nos genoux », peste Guillemette, 19 ans.

    « La lumière n’est pas très vive. Très souvent, on ne voit plus ce qu’on écrit »

    , ajoute Margot, qui préfère emmener son ordinateur. Parfois, des examens sont organisés dans les salles de cinéma, comme « un partiel de littérature en juin dernier, ce qui est inconcevable », peste Marie-Marine Akermann, étudiante en master 1 de lettres modernes et présidente de l’Association générale des étudiants de Paris-Sorbonne (Ageps). « Ces cas sont rarissimes », assure Alain Tallon.

    « En février, c’est terminé »

    Eric Hudry,

    chargé de mission au rectorat de Paris

    Début février, Paris-Sorbonne va récupérer les trois amphithéâtres principaux de sa partie nord, dont la rénovation est en cours d’achèvement. L’information a été confirmée par Barthélémy Jobert, président de Paris-IV depuis mars, lors du conseil d’administration de Paris-Sorbonne qui a eu lieu le 5 octobre.

    L’autre partie en travaux devrait être à nouveau disponible en septembre prochain. Cela signifie-t-il la fin des cours dans les cinémas ? « Oui, en février, c’est terminé », assure Eric Hudry, chargé du relogement des établissements de la Sorbonne, au rectorat de Paris. Pourtant, d’importants travaux sont encore prévus dans le secteur sud de l’université. Deux amphis, des salles de travaux dirigés, une bibliothèque, des services administratifs et les bureaux de la présidence seront touchés. Il faudra donc, une nouvelle fois, transférer des cours vers d’autres lieux, notamment les salles de cinéma du quartier. « Il ne s’agit que du schéma directeur, souligne Eric Hudry. Pour cette prochaine phase, ni le calendrier ni les financements n’ont été calés et aucune rénovation lourde n’aura lieu dans les deux années à venir. » De quoi rassurer temporairement les étudiants.

    ALEXANDRE HIELARD

    Article issu du Parisien du vendredi 12 octobre 2012

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