Un bac pro technicien d'usinage pour devenir tourneur-fraiseur

Le tourneur fraiseur exerce deux métiers en un. Il fabrique à partir d’une matière brute soit des pièces mécaniques cylindriques ou coniques à l’aide d’une machine appelée tour, soit des pièces comportant des angles avec une fraiseuse.

William Marchais a obtenu un BTS industrialisation des produits mécaniques. Entré comme opérateur-fraiseur, il est devenu l’année dernière opérateur-régleur.
William Marchais a obtenu un BTS industrialisation des produits mécaniques. Entré comme opérateur-fraiseur, il est devenu l’année dernière opérateur-régleur.

    Le tourneur fraiseur exerce deux métiers en un. Il fabrique à partir d’une matière brute comme le métal ou l’aluminium soit des pièces mécaniques cylindriques ou coniques à l’aide d’une machine appelée tour, soit des pièces comportant des angles avec une fraiseuse. Il peut travailler dans l’industrie automobile, aéronautique et spatiale, navale, ferroviaire…

    Depuis dix ans, avec l'automatisation de l'outil de production, ce métier a beaucoup évolué. « Les machines à commandes numériques sont quatre à cinq fois plus grandes et plus rapides que les machines traditionnelles », confirme Françoise Diard, responsable de l'Observatoire de la métallurgie. Auparavant, le tourneur fraiseur s'appuyait sur un plan papier et devait mettre en route manuellement le tour ou la fraiseuse. Sur une machine à commandes numériques, si des réglages sont toujours nécessaires, il lance un programme informatique préalablement défini par le service de méthodes, qui fait l'interface entre la production et le bureau d'études. Pendant que la machine fabrique les pièces, il peut se consacrer à d'autres tâches. Par exemple, le contrôle qualité de la production. Il doit être capable d'intervenir à tout moment en cas de problème.

    « Un tourneur-fraiseur débutant gagne environ 1500 € brut mensuels », précise Françoise Diard. Avec l’expérience, il peut se spécialiser dans le réglage ou dans la programmation et gérer plusieurs machines.

    « Les entreprises demandent de plus en plus de polyvalence »

    Depuis la disparition il y a une dizaine d'années du CAP tourneur-fraiseur, le bac pro technicien d'usinage est devenu le diplôme couramment demandé par les entreprises. Si ces dernières sont généralement équipées de machines à commandes numériques, certaines recherchent encore des tourneurs-fraiseurs capables de conduire des machines conventionnelles. « Il y a des besoins en savoir-faire traditionnel pour la réparation de pièces dans l'industrie navale ou automobile », relève Françoise Diard. Ainsi, les étudiants apprennent à se servir des deux types d'équipement.

    Parmi les autres matières enseignées : la lecture d’un plan industriel, la métrologie

    , c’est-à-dire l’utilisation d’instruments de mesure afin de vérifier que les dimensions de la pièce fabriquée sont les mêmes que celles mentionnées sur le plan, et bien sûr l’utilisation de logiciels de conception et de fabrication par ordinateur (CFAO). La sécurité est également abordée pendant la formation.

    « Les entreprises demandent de plus en plus de polyvalence. C'est d'autant plus vrai dans les petites structures où un opérateur peut répondre au téléphone, réaliser un plan ou livrer un client », constate Vincent Daléry, formateur au centre de formation d'apprentis de l'industrie (CFAI) de Côte-d'Or et Saône-et-Loire. Polyvalence donc mais également patience et minutie sont les qualités requises pour exercer cette profession.

    TEMOIN

    « Les pièces que je fabrique sont destinées aux satellites »

    William MARCHAIS, 25 ans, opérateur-régleur sur machines à commande numériques chez Comat Aerospace à Flourens (Haute-Garonne)

    Très jeune, William Marchais se découvre un goût pour le travail manuel. En 2004, il quitte le système scolaire traditionnel pour intégrer Dynameca, l'école de production de l'Icam (école d'ingénieurs) à Toulouse (Haute-Garonne). Il obtient un CAP conducteur de systèmes industriels et un BEP métiers de la production mécanique informatisée. Ses tuteurs l'incitant à poursuivre ses études, il décroche en 2008 un bac pro technicien d'usinage et, deux ans plus tard, un BTS industrialisation des produits mécaniques. A la suite de quoi il entre sur le marché du travail par le biais de l'intérim.

    Début 2011, il contacte l'entreprise Comat Aerospace pour laquelle il avait déjà réalisé des pièces durant ses études. Entré comme opérateur-fraiseur, il est devenu l'année dernière opérateur-régleur. Sa mission consiste à définir les moyens à mettre en œuvre pour fabriquer une pièce, à partir d'un plan donné par le client. Il s'occupe ensuite des réglages des machines avant et pendant la fabrication.

    « Nous concevons par exemple des pièces mécaniques qui servent à déplier les panneaux photovoltaïques des satellites », raconte-t-il. La pièce fabriquée, il vérifie sa forme, sa dimension et détecte les possibles anomalies comme des rayures. Afin d'assurer la traçabilité de la production, il rédige un rapport où il rend compte notamment des outils utilisés, du temps de réglage et du cycle d'usinage. Le jeune homme, qui travaille en deux-huit, gagne un peu moins de 2000 € net par mois. « Ce que j'aime, c'est créer. A partir d'un bloc de matière, on donne naissance à quelque chose. Pour moi, c'est de l'art », constate-t-il. Souhaitant élargir ses compétences, il pense sérieusement reprendre les études et, pourquoi pas, devenir ingénieur.

    Afin d’accroître ses compétences, le jeune homme pourrait reprendre des études d’ingénieur

    Dossier réalisé par Marie Lepesant

    Article paru dans le supplément éco du journal Le Parisien

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